La vie de chantier!


Advertisement
Published: November 25th 2012
Edit Blog Post

Nous sommes relativement proche de la grille d’entrée Nous sommes relativement proche de la grille d’entrée Nous sommes relativement proche de la grille d’entrée

donc on entend les voitures tout le temps
Depuis notre arrivée, nous vivons la vie de ch….antier, et non la vie de château!

Notre cher bateau demandant des soins importants, cela nous oblige à vivre à terre. Oh certes, nous pourrions loger à l’hôtel comme les deux premiers jours mais cela est un luxe que nous ne pouvons pas actuellement nous permettre.

Donc, j’ai pensé vous décrire un peu cette vie; de cette façon vous ne nous envierez pas trop d’être au soleil alors que vous êtes confortablement assis dans votre salon, bien au chaud et regardant la neige tomber dehors… à quinze pas de vos toilettes et cinq minutes en voiture de l’épicerie.

Ça commence tôt le matin, vers 7h00 la semaine, la fin de semaine c’est mort. Sauf en ce moment, le rallye de l’ARC arrivera du Cap Vert le 1er décembre; la marina aura besoin de toute la place disponible et donc ils font un blitz de sorties saisonnières (inspections pour les assurances, peintures anti salissure…) et de remises à l’eau des bateaux afin de faire la place dans le chantier pour les bateaux demandant des réparations après la traversée. Bref, ça commence tôt avec les cris des gars qui s’interpellent d’un bout à l’autre du chantier ou encore qui se saluent en passant entre les bateaux.

Peu de temps après, ce sont les machines qui se mettent en marche : le « travel lift » (ça ressemble à un gros cube mais dont seulement les arêtes sont présentes sauf sur un côté, il est doté de grosses courroies qui soulèvent les bateaux et peut ainsi les sortir de l’eau ou les y déposer), le chariot de transport des bateaux (un chariot qui sert à déplacer les bateaux sur le chantier), le camion à tout faire (une espèce mutante de tracteur et de bulldozer qui déplace tout le matériel nécessaire à soutenir les bateaux une fois installés au sol). Chacun de ces engins a son propre « bip!bip! » lorsqu’il se déplace, à cela s’ajoutent les compresseurs, les sableuses et autres outils bruyants. Donc, avec ce concert, impossible de paresser au lit. De toute façon, il y a toujours quelqu’un qui vient frapper sur la coque : Gregory pour nous offrir fruits et légumes, Elvis pour discuter des réparations, un inconnu pour proposer ses services de grattage de la coque ou de peinture ou de polissage…

Tout s’arrête à 12h00, reprend à 13h00 heure et s’arrête de nouveau vers 16h30.

À 17h00, ce sont les moustiques qui arrivent! Il faut s’assurer de fermer toutes les ouvertures du bateau avec des moustiquaires et si l’envie vous vient de continuer de travailler au sol, mieux vaut avoir du chasse-moustique à portée de la main.

Il y a plusieurs bateaux qui sont habités, et tous sont soumis aux mêmes conditions. Ce qui fait que vers 20h00, tout le monde est rentré chez soi et profite du silence! Les journées sont ainsi rythmées.

Maintenant, parlons un peu des ces fameuses conditions, dont la principale est que le bateau n’est pas dans l’eau…

Pas d’eau sous le bateau signifie que la marche est haute pour y accéder. Le bateau repose sur sa quille qui elle repose sur des blocs de bois; calculez la hauteur : 5pi de tirant d’eau (du dessous de la quille à la ligne d’eau), 1pi de bois et 5pi entre la ligne d’eau et le franc bord. Il faut donc utiliser une échelle pour monter et descendre du bateau.

Pas d’eau signifie aussi, pour plusieurs, pas de réfrigération (car c’est refroidi à l’eau de mer); heureusement pour nous, notre froid est fourni par un moteur électrique seulement avec un échangeur de chaleur à air, c’est notre seul confort!

Pas d’eau veut dire surtout PAS de toilette à bord! Certes on aurait pu utiliser le réservoir sceptique mais on ne peut pas le vider et sa capacité n’est que de 4 à 5 jours à deux. Cela fait déjà 11 jours que nous vivons à bord et ce n’est pas fini!

Toute eau qui est utilisée à bord doit y être montée. Nous sommes trop loin des prises d’eau pour la longueur de nos boyaux alors nous y allons par coup de 5 gallons… à monter dans l’échelle (car le capitaine ne veut pas installer le palan). Heureusement, la pluie des premiers jours nous a permis d’emmagasiner plus de 30 gallons, cela a suffit pour les huit premiers jours. Et toute l’eau utilisée à bord se retrouve évidemment sous le bateau. Nous essayons de limiter nos usages au lavage des mains et à la vaisselle (que nous faisons surtout le soir car cela laisse le temps au sol de sécher durant la nuit)

Imaginez, nous nous retrouvons comme au début du siècle avec les toilettes dehors, mais en pire. Il faut donc y penser d’avance : une envie? Il faut s’habiller un minimum car il faut traverser le chantier, il faut se chausser, faire les manœuvres pour se placer dans l’échelle et… marcher les fesses serrées jusqu’aux toilettes!!! Pensez à ce que ça donne quand cela vous prend en pleine nuit…

Mais l’homme a des ressources; nos enfants se souviendront sans doute de la technique dite « du sac de plastique » que nous avions mis au point à bord de Sirocco lors de notre séjour de Pâques, à Tighman Island, en face d’Annapolis, USA. C’est une version moderne du pot de chambre. Le sac de plastique pour la grosse commission et le contenant pour les liquides. Pas très écolo dites-vous? Nous demandons pardon, pour l’instant l’écologie n’est pas notre priorité sur ce côté-là…

Le soleil qui plombe sur la surface dure du chantier, la poussière (de toutes les natures : fibre de verre, terre, sable, rouille, peinture anti salissure…) qui vole et entre dans toutes les ouvertures (certains jours, les travailleurs qui opèrent les grosses machines portent tous des masques, c’est pour vous dire) et surtout le pas de vent… tout cela rend le séjour inconfortablement salissant!!! La douche s’impose tous les soirs. Heureusement, nous allons profiter des installations de la marina, ça fait tellement de bien (au corps et à l’esprit) de se retrouver dans un environnement propre!

Nous avons quand même réussi à instaurer une routine : 17h00 Ti-Punch et Pastis, partie de dés pendant que le soleil se couchent et que la fraîcheur s’installe; 18h00, préparation des sacs de douche, marche jusqu’à la marina et douche réparatrice; 19h00, arrêt à un des restos qui bordent notre route de retour au bateau, habituellement c’est la pizzéria qui l’emporte (70EC pour deux Pitons, un jus et une pizza Quatre Fromages). De retour au bateau, nous allumons l’ordi et prenons des nouvelles du monde, de notre famille et de nos amis.

Voilà, cela vous tente une petite quinzaine à bord?

Advertisement



Tot: 0.19s; Tpl: 0.011s; cc: 10; qc: 56; dbt: 0.0831s; 1; m:domysql w:travelblog (10.17.0.13); sld: 1; ; mem: 1.2mb