Adieu les Bahamas


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Published: April 10th 2009
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Adieu les Bahamas….
Enfin le printemps est arrivé. Nous devrions avoir des vents moins dépeignants.
Pour l’instant, nous avons toujours un bon vent du nord-est, trop fort pour engager la route plus loin. Nous allons donc rester dans le coin. Nous sommes au nord de la baie de Thomson dans environ 7pi d’eau; il y a une quinzaine de bateaux seulement. Ici, c’est peu peuplé; il y a une plage et deux « quais » pour les dinghys, dont un qui appartient au seul « hôtel » du coin : le Long Island Breeze. Internet est très faible à partir du point où nous sommes dans la baie, mais comme Island Breeze le fournit gratuitement si vous consommez, nous y allons en annexe malgré une longue (plus de 1½mile) route mouillée à cause du vent. De plus, il y a une bonne épicerie et le seul poste de carburant du coin juste à côté.
Ici l’eau est rare, l’hôtel doit rationner l’utilisation des machines à laver; nous attendrons pour le lavage des draps. Avec Ned et Cathy, nous décidons de louer une voiture pour explorer l’île et continuer notre recherche pour le câble.
Sur un bateau, il y a toujours quelque chose à faire (ou à défaire). Suite à un souper exigeant une cuisson un peu grasse et à notre farniente, le réveil au matin du 22 mars nous fait constater que le gras se fige quand il refroidit… et comme les tuyaux de l’évier ne sont pas très gros…. Résultat? Il faut tout démonter pour déboucher!!
Le 23 mars, nous partons tôt avec notre voiture. Nous allons au sud pour visiter une grotte, voir un « blue hole » et passer à la banque. L’île est plus « riche », plus fournie en arbres que les précédentes, donc plus verte, et on y voit plus de fleurs. Une seule route fait toute l’île du nord au sud. Nous atteignons Clarence Town pour le dîner après la visite du « blue hole » : un trou dans le sol ou dans une baie, il est très profond et l’eau y apparaît donc bleu foncé! L’origine des trous bleus? Il y en a plusieurs dans les Bahamas, celui-ci est le plus profond, plus de 667pi et sert pour faire des records de plongée en apnée!
Ensuite nous visitons la grotte Hamilton. La formation géologique de l’île fait en sorte que l’eau dissout certains composants du sol et creuse ainsi de grand trous. Voyez les photos!!
Par la suite, nous reprenons la route vers le nord de l’île. J’ai lu une annonce dans une brochure touristique sur un petit restaurant juste au nord de notre baie. Il est presque 17h00 et nous passons devant une annonce sur le bord de la route: Restaurant Chez Pierre!!. Une petite route nous entraîne vers l’ouest… on se croirait dans le parc de la Vérendrye, en route pour la rivière Capitachouane. Deux ornières dans les broussailles, des roches, de la poussière et … des chèvres!!! Enfin une affiche : « Chez Pierre, juste après le tournant ». Finalement, on y arrive. Ce n’est pas tout à fait comme dans l’annonce… Ned suggère de prendre une bonne bière. On nous reçoit comme un cheveu sur la soupe! Le propriétaire québécois n’est pas des plus recevant : « ça prend ben des québécois pour venir rien que pour voir si on peut souper ». Je suis un peu gênée pour mes amis, j’ai insisté pour venir ici et nous sommes pour ainsi dire mis à la porte par un québécois…. Bref, vu la chaleur de l’accueil, nous quittons la place, déçus.
Les jours suivants passent à dégeler le frigo et à refaire les réserves de bouffe. Il faut aussi s’occuper un peu des affaires monétaires, impôts, banques….
Le 26 mars, au resto d’Island Breeze, nous rencontrons un couple de français. Enfin, on peut se délier la langue un peu!!! Nous les recevons pour l’apéro et le lendemain c’est nous qui allons sur Salima II.
La météo annonce une baisse des vents, Ned et Cathy vont partir vers le nord et nous, vers le sud!! C’est donc ici que nos routes se séparent. Nous les avons côtoyés pendant plus de deux mois, depuis Key Biscayne. Nous sommes tristes de nous séparer. Pour nous, c’est la deuxième fois que nous « perdons » des amis; et je suppose que ce ne sera pas non plus la dernière. Nous devrons nous y faire, c’est le lot de notre style de vie maintenant.
Le lundi 30 mars, c’est le grand départ; nous remontons la côte de Long Island vers le nord. Arrivés en vue de Calabash Bay, la courroie de l’alternateur nous lâche ….merde, nous avons oublié de vérifier le nombre d’heures… La courroie, elle, n’avait pas oublié.
Comme de rien, nous jetons l’ancre et faisons le changement de courroie, Mais, comme tout ne doit jamais être facile, à force de serrer le boulon, nous avons passé à travers ses filets. Quoi faire… D’abord manger, cela permettra au moteur de refroidir un peu. Pendant le dîner, de la discussion nait la lumière. Nous allons tout simplement prendre un boulon plus long et mettre un écrou de l’autre côté. Ça marche. Deux heures plus tard, nous reprenons notre route.
Nous prévoyons contourner la pointe de Long Island et nous diriger vers Mayaguana en longeant l’île vers le sud. La mer n’est pas si mal, le vent apparent ne nous permet pas de hisser les voiles. C’est parti pour notre première nuit en navigation.
Toute la nuit, on se fait brasser un peu. Nous faisons une rotation aux deux heures. Cependant, le moteur m’empêche de dormir même si je me couche dans le carré. Nous avançons lentement. Au matin, la mer est de 3 à 5 pi du ESE, le vent de 10kn également. Rien à faire, nous ne serons pas à Mayaguana avant le coucher du soleil. Nous optons donc pour contourner les Crooked Islands vers le sud. Le changement de cap apporte un
Le trou bleu vu d’en haut     Le trou bleu vu d’en haut     Le trou bleu vu d’en haut

on peut marcher le long de la falaise pour admirer de haut!!
soulagement, on hisse les voiles, on file presque 7kn sur une allure frisant le travers. De plus, cela devrait nous permettre d’arriver au lever du jour sur Mayaguana. La journée se passe très bien, nous reprenons un peu de sommeil puisque le moteur ne tourne pas et que le bateau ne bouge pas trop. Au coucher du soleil, nous contournons la pointe sud des îles Aucklind. WOW!! Nous avons droit au rayon vert!!! Nous nous plaisons à penser que cela devrait nous porter chance.
La nuit nous enveloppe dans son manteau noir alors que le changement de cap ramène l’allure de près. Avec l’artimon seulement, nous mettons le moteur en marche; nous n’avançons qu’à 3.5kn. La nuit est difficile, pas de sommeil pour moi. Une sensation qui doit être proche du mal de mer commence à agresser mon estomac vide. JP s’en sort mieux que moi, il réussit à dormir dans ces conditions, pas moi. Finalement, vers 5h00, nous envoyons le génois et nous filons alors à près de 5kn, le bateau brasse moins. Il est quatorze heures quand nous arrivons à Betsy Bay, à l’ouest de Mayaguana. On s’ancre facilement à l’abri du vent et de la houle du ESE. Ouf….
Nous décidons de chercher du diesel, non pas que ce soit urgent mais on préfère avoir les réservoirs pleins en mer. Toute la documentation que nous avons, cartes et guides, indiquent « fuel » au quai du gouvernement à deux miles de notre ancrage; il suffit d’appeler sur la VHF au canal 16. Tous nos appels restent sans réponses… Finalement, je téléphone à l’administrateur public (et oui, mon blackberry de Rogers fonctionne toujours, mais $$$$…!) et il est 17h00 quand la dame me confirme que demain matin, vers 8h00, quelqu’un viendra nous chercher au « goverment dock » pour nous amener quelque part où nous pourrons avoir du diésel car il n’y a aucune station service sur l’île!!! Le lendemain, le jeudi 2 avril, tout est calme quand nous quittons le bateau, nous nous rendons à ce que nous croyons être le quai du « mail boat », une crique étroite creusée dans le roc acéré. Personne! Des indices nous laissent croire que l’endroit est quand même un peu fréquenté : traces de pneus, canette de coke à moitié vide et avec encore quelques bulles… Nous attendons jusqu’à neuf heure moins quart lorsqu’enfin, nous entendons une voiture approcher. C’est Leroy avec son gros pickup. Il s’excuse du retard, il vient d’Abraham’s Bay, le village de l’autre côté de l’île (!) Nous croyons qu’il sera plus simple que JP reprenne l’annexe et l’amène à la plage devant le bateau (face au village de Betsy Bay) pendant que je vais avec Leroy chercher le diesel. Je fais le tour du village, Leroy cherche le copain qui s’occupe de la station Batelco (il voulait lui « emprunter » du carburant…); finalement, nous nous rendons à Pirates Wells, le deuxième village de l’île et de là, à la Mayaguana Company qui est la seule à stocker du diesel pour ses camions. Il y a en tout 500 habitants sur cette île, voyez-vous??? Le directeur de la compagnie me fait comprendre qu’il ne peut pas alimenter tout le monde mais que pour dépanner, il accepte de nous fournir 30gallons de diesel, au coût de 4.15US$/gal. Il me demande finalement 120$ pour le carburant. Nous retournons donc à Betsy Bay rejoindre JP qui se demande où nous sommes passés.
Nous faisons un premier voyage avec nos 3 jerrycans, les vidons dans le réservoir du bateau et revenons à la plage. La mer commence à
Le trou bleu est au fond de la baie; Le trou bleu est au fond de la baie; Le trou bleu est au fond de la baie;

Le trou bleu est au fond de la baie; au loin, la mer est assez démontée (c’Est pourquoi nous nous promenons en voiture)
se former, ce n’est plus facile de s’approcher, les vagues nous poussent violemment sur la plage. JP va transvider les 15 autres gallons dans nos jerrycans à partir d’un réservoir de 15gal que Leroy avait déniché et qui était resté dans son camion. Pendant ce temps, l’annexe se fait battre sur la plage, quand JP revient, elle est pleine d’eau! Nous parvenons à tout vider, à charger les trois jerrycans et JP demande combien on doit à Leroy pour le service : 50$ !!! J’avais oublié de parler de cela AVANT… Nous n’avons que 20$ sur nous, deux bières et un paquet de cigarettes. On lui laisse le tout en lui disant que demain nous irons à Abraham’s Bay pour le « clear out ». Nous rentrons au bateau mouillés des pieds à la tête. Il est près de midi… Quelle saga!!!
Nous prenons une bouchée et nous désancrons pour nous rendre dans Abraham’s Bay car le vent doit tourner au nord est et nous ne serons pas protéger. Le trajet se fait facilement, l’entrée de la baie est telle que décrite dans les livres et nous louvoyons entre les têtes de corail pour nous rendre, 3miles plus loin, près du quai (ici le terme près est très élastique car en fait nous ne pouvons pas approcher à plus de un mile du quai, il n’y a pas assez d’eau… Nous passons une belle nuit dans ce trou perdu…
Le vendredi 3 avril, nous allons à terre, en nous approchant, nous distinguons le camion de Leroy qui nous attend sur le quai. Il m’amène gentiment au bâtiment gouvernemental et me fait comprendre qu’il doit partir pour une autre commission; je lui donne son 30$ et ne le revois plus!! C’est les Bahamas…. Dans la journée, trois voiliers se pointent dans la baie, nous ne sommes plus seuls.
Le samedi, nous levons l’ancre vers 11h00 pour nous rendre à la pointe sud est de l’île attendre la nuit pour entreprendre notre traversée vers les îles Turks et Caïcos. Nous jetons l’ancre vers 16h00 face à une petite plage ouverte sur la houle du sud est; on se fait rouler un peu. Vers 17h00, un voilier vient s’ancrer près de nous et nous voyons au loin un trawler qui viendra nous rejoindre. Les gens du voilier nous appellent, ils cherchent des « buddy boat » pour la traversée vers Providenciales (la première
Sur le bord de la plage, on voit des oiseaux    Sur le bord de la plage, on voit des oiseaux    Sur le bord de la plage, on voit des oiseaux

(La photo est meilleure que celle de l’aigle n’est-ce-pas Ginette?)
des îles Turks que nous allons visiter) Nous nous entendons pour lever l’ancre vers 23h00 de façon à arriver au lever du jour à l’entrée du chenal qui nous amènera à Sapodilla Bay.
Cette fois, les conditions sont excellentes. Nous levons l’ancre et installons les trois voiles, nous n’y toucherons plus de la nuit! Nous avons un vent de 5 à 10kn, tantôt de l’est, tantôt de l’est-nord-est, Nous filons à près de 4 kn toute la nuit. Pas de moteur! JP dort de 12h00 à 4h00; je descends dormir ensuite, et oui dormir! Au lever du soleil, nous sommes devant l’entrée du chenal. Il nous reste 9 miles à faire, vent debout (à moins de 10kn quand même) et soleil dans les yeux. Et il faut repérer les têtes de corail. Tout se passe bien et à 10h30 nous sommes ancrés dans Sapodilla Bay!!!



Additional photos below
Photos: 44, Displayed: 31


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Sur la côte est, sur l’Atlantique, se retrouvent les débris charriés par la mer.      Sur la côte est, sur l’Atlantique, se retrouvent les débris charriés par la mer.
Sur la côte est, sur l’Atlantique, se retrouvent les débris charriés par la mer.

Ici, sans doute un conteneur de chaussure s’est retrouvé à la mer car la plage est couverte de souliers de tous les formats (même pour Bibou!!)
L’église de Clarence Town    L’église de Clarence Town
L’église de Clarence Town

Le ratio église·habitant est sans doute le plus élevé au monde au Bahamas, on en voit partout et de toutes sortes de religions.
JP a escaladé les échelles menant dans une des tours.       JP a escaladé les échelles menant dans une des tours.
JP a escaladé les échelles menant dans une des tours.

Cette église est construite pour faire face aux ouragans.
Nous visitons la grotte Hamilton      Nous visitons la grotte Hamilton
Nous visitons la grotte Hamilton

Le plafond est souvent « percé » laissant entrer la lumière et les racines des plantes poussant sur le dessus.
Ned dans la grotte enfumée     Ned dans la grotte enfumée
Ned dans la grotte enfumée

(juste avant nous, une équipe de tournage s’est promenée avec de vraies torches)


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