Retrouver la maison des ancêtres à Haï Phong et séquence émotion


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February 22nd 2024
Published: February 22nd 2024
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Xin Chao ! Bonjour!

2h d’avion plus tard, nous voici à Haïphong, dans le nord du Viêt Nam.
Instant culturel pour vous présenter la ville (source: Wikipédia): Haiphong est une ville portuaire importante depuis plusieurs siècles : c'était l'un des centres marchands du Tonkin. Les Français l'avaient surnommée la « Venise du Tonkin ». Haïphong a été fondée en 1887 par les colons français. En 1888, le président de la Troisième République française, Sadi Carnot, a promulgué un décret pour établir Haïphong. De 1954 à 1975, Haïphong est devenue la principale base navale française en Indochine.

Le Sud était dédié à la famille de mon père lors de notre arrivée à Saïgon. . Le Nord est désormais consacré à la recherche de l’histoire familiale du côté de ma mère…
D’après les archives de mon grand-père, mes arrières -grands parents y ont immigré de la Chine en 1896. La biographie de mon arrière grand-père se trouve en photo. Celui-ci, surnommé Tai Fat a fait construire un commerce en 1928 au numéro 61 rue Paul Bert. Après le départ des Français en 1955, les rues de Haiphong ont changé de nom. La rue Paul-Bert se nomme désormais « Pho Dien Bien Phu », l’immeuble se trouve désormais au numéro 46 rue Diên Bien Phu. Avec Maxime et Éli, sur la base d’une photo du bâtiment datant d’avril 1955 nous nous sommes lancés à la recherche de ce bâtiment … J’ai eu une grosse frayeur, au numéro 61 de la nouvelle rue se dresse un immeuble récent.. j’ai pensé que l’immeuble avait été démoli. Après tant de kms parcourus pour voir cette maison, la déception aurait été immense si c’etait le cas … Nous n’avons pas baissé les bras et avons décidé de passer au peigne fin toutes les maisons de la longue rue. Il fallait vraiment avoir l’œil pour trouver car d’un tous les bâtiments de style colonial français se ressemblent et de deux il y a eu de grosses restructurations d’immeubles depuis le temps. Avec ses yeux aiguisés, Maxime a reconnu l’immeuble grâce a des moulures sur la façade qui depuis a bien été modifiée. Quelle émotion de se retrouver en face à face devant cet immeuble dans lequel mon arrière-grand père est décédé en 1942 et dans lequel ma mère y est née en 1952… Quand son père est décédé, mon grand-père très jeune a repris l’affaire familiale pour subvenir aux besoins de sa famille. Grâce à ses professeurs particuliers français - par ailleurs il est né français sous le régime colonialiste français - il était bilingue et pouvait faire fructifier les affaires commerciales avec la France qu’il a toujours adoré. Son grand rêve à cette époque, c’était d’aller à Paris. Rêve réalisée, Il y a même vécu après la guerre du Viêt Nam à partir de 1977 jusqu’à sa mort en 2012. Paris est sa dernière demeure. Il y repose avec ma grand-mère, son fils aîné decédé au Viêt Nam à l’âge de 12 ans et .. sa belle-mère .. Mes grands parents maternels ont dû quitter empressement Haiphong pour Saigon en 1955 quand la guerre d’Indochine a éclaté et que la ville était sous les bombardements.
Après avoir retrouvé la maison, mon obsession a été de voir l’intérieur. Le RDC est devenu une boutique de téléphonie mobile et les étages sont habités. La maison a été divisée et plusieurs familles se la partagent. C’est très intrusif de rentrer comme ça chez les gens mais j’ai ressenti le besoin de le faire pour ma mère. Sans avoir froid aux yeux, je me suis dirigée dans un corridor sombre entre deux bâtiments et menant vers l’accès aux étages. Un gentil homme faisait la plonge au fond du corridor dans plusieurs bassines en plastique.. je lui ai montré la vieille photo de mes arrières grands-parents avec l’immeuble en fond, il a tout de suite compris. Il m’a dirigé vers une femme qui tient une chariotte « restaurant » de rue devant l’immeuble . Cette femme a accepté de nous ouvrir sa maison qu’elle partage avec son mari, son fils, sa belle-fille et son petit-fils. Elle ne pouvait quitter sa chariotte de nourriture, elle a donc demandé au monsieur qui faisait la plonge de nous faire monter. Un escalier très étroit nous a mené à l’étage. Son fils Vinh , surpris, nous a ouvert la porte. Je crois qu’il était aussi ému et hébété que moi en écoutant mon histoire et en voyant la photo. Il nous a fait visiter son appartement qui est juste une petite partie de l’immeuble. L’agencement de l’appartement est très particulier avec une entrée/sejour, suivi d’une pièce « dressing » avec au bout un balcon, un escalier/échelle menant à des chambres en mezzanine sous rampant sur plusieurs niveaux…un niveau correspond à une chambre. Celle du plus jeune était au niveau le plus haut. Je n’ai pas vu de douches, ni de WC, ni de cuisine. Peut être communs avec les autres familles de l’immeuble ? Sur le balcon qui a été ajouté en 2007 d’après Vinh (les originaux étaient bien plus petits) se trouve un lavabo et une machine à laver. Vinh nous a expliqué s’être installé avec ses parents en 1977. La maison était identique par rapport à ma photo de 1955, elle n’avait pas encore subi les affreuses modifications sur la façade. La maison avait été prise par le gouvernement et mise en location à des familles. À cette période, le RDC était devenue une entreprise de construction. En 2017, l’ornement sur lequel était gravé le nom de mon grand père est tombé suite à une grosse tempête… c’est cet élément que nous avons surtout cherché pour reconnaître l’immeuble. La tâche fut donc plus compliquée pour nous, puisque disparu. Il nous restait finalement peu d’éléments pour reconnaître l’immeuble.
Vinh était tellement content de nous rencontrer. Il nous a offert boissons et fruits. Il aurait aimé nous revoir mais nous partons déjà demain. Nous nous sommes échangés les numéros de téléphone, les Facebook .. nous nous sommes promis de rester en contact.

Ce que je n’ai pas expliqué avant de vous parler de la maison, c’est tout le temps consacré à rechercher les noms des nouvelles rues d’Haiphong, les interrogatoires que j’ai fait subir à mes oncles et ma mère .. j’ai encore beaucoup de choses à découvrir d’ailleurs .. (Special clin d’œil pour mon oncle Alain)

Pour en revenir à la ville d’Haiphong, nous avons ressenti le régime communiste plus prononcé .. il y a des drapeaux partout avec le symbole du croisement de marteau du prolétariat ouvrier et de la faucille du prolétariat paysan pour figurer l'union des travailleurs agricoles et industriels dans leur combat révolutionnaire. La ville est plus propre et très fleurie et il y a beaucoup moins de circulation.

Ce soir, nous nous sommes encore régalés en terrasse, en dégustant des spécialités locales succulentes..

Nous commençons à nous habituer au changement d’heure. Éli s’est endormi de fatigue à 21h30 (-6h en France, soit 15h30). Éli me fait trop rire. Il fait semblant de parler vietnamien et son accent est super même si ça ne veut rien dire lol. Par contre, il s’est mis à parler anglais …

Demain, réveil à 6h pour partir sur l’île de Cat Ba…

Bisous bisous

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