Colombo / කොළඹ , Sri Lanka (Prompt et Enflammé)


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Asia » Sri Lanka » Western Province » Colombo
March 18th 2015
Published: March 28th 2015
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17 mars



Je suis dans un avion d'Air Asia vers Colombo, capitale du Sri Lanka, assis dans le banc du centre.

On m'a serré entre deux sri lankais (ça va de soit, je m'en vais au Sri Lanka).

L'un d'eux a la bouche cariée, béante comme une grotte.

Il a une haleine de merde et de gingivite.

Sans farce.

Une fosse septique.

Il a l'air propre pourtant.

Mais l'odeur de ses mots est répugnante.

Je n'arrive pas à m'oxygéner normalement à ses côtés.

J'halète comme un chien qui a trop chaud.

Je suis inquiet de tomber malade à respirer ses expirations.

Ça se pourrait ça?

Est-ce que les odeurs peuvent donner la diarrhée?



Mon autre voisin me frôle du coude sans arrêt comme s'il essayait de se connecter.

Je me tasse mais il se recolle aussitôt.

Je me retasse... et me voilà maintenant collé sur le rectum qui parle assis à ma gauche.

Ça me revient maintenant ce souvenir du sous-continent indien: les gens là-bas n'ont pas de bulle.

Je me lève pour aller au chiottes.

Mensonge.

J'y vais pour aller respirer.



On atterrit à l'aéroport de Colombo... alors que les hôtesses de l'air ont préalablement "push-pushé" un désinfectant en spray partout au dessus de nos têtes avant l'atterrissage.

Première fois que j'expérimente ça.

L'hôtesse de l'air à qui j'ai posé la question m'a parlé de désinfection.

D'accord alors. Mais pourquoi ne l'ont-elles pas fait au décollage bordel, au moins juste une touche sous le nez de mon voisin cadavérique?



Je sort de l'avion malodorante, et ça me gifle d'un coup.

Chaleur, comme on ouvre un four pour en sortir un rôti de porc à l'ail bien cuit.

Wooof!

Je crois bien que j'en ai pas finit d'en parler de cette température sub-tropicale!



Je passe les douanes silencieusement, agrippe ma maison-à-bretelles et enligne, à la sortie, la moustache qui tient mon nom dans la foule.

MR. ETIENNE MARTIN.

Yep. C'est que j'ai prévu une arrivée en douceur à Colombo en me réservant un taxi d'avance via mon auberge de Kuala Lumpur.

Pas de jonglerie avec les bus de villes à mon arrivée au Sri Lanka.

Bien joué. Ça me fait sourire aussi de me faire cueillir alors que je suis plutôt flétri de mon vol où j'ai dû respirer comme on fait du snorkling.

Et puis en plus... mon audace m'a fait trouver une voyageuse française qui prévoyait se rendre à la même auberge que moi.

Hop! Coût de taxi divisé par 2 = amitié instantanée.

...



Bientôt, la route presque large jusqu'à l'auberge de Colombo semble se rétrécir à cause des tuk tuks vert, rouge ou bleu qui viennent se faufiler entre les camions et les voitures.

Les sarees, les moustaches, les constructions instables en tôle... tout ça me ramène dans mes souvenirs indiens.

Ça me fait sourire alors que je découvre un tout nouveau Pays... un Pays où bizarrement, j'ai l'impression d'y avoir déjà posé des repaires.



Dans le taxi, la jolie parisienne, fraîchement débarquée de Bali (Indonésie), a une avance remarquable sur son bronzage comparativement à la peau blanche presque jaune de mon mois passé en Chine.

Je vais certainement bientôt rougir... et peut-être même brunir.

Mais pour l'instant, dans le taxi-machiatto, je suis la mousse et elle, l'espresso.



On débarque à l'auberge après une heure de route et sans attendre, on se poste tous deux dans un resto local pour un premier lunch sri lankais.

Mongolian (sic) noodles et samosa.

Une première bouchée... et voilà que le feu s'allume sur ma langue, et mon palais, et mon larynx aussi.

Et puis une deuxième bouchée, et une autre... et voilà que je ne goûte plus rien de ce repas ruine-papilles.

Mes nouilles n'ont plus de saveurs, ni d'odeurs.

Ce n'est que textures et tisons.

Ma bouche est engourdie, comme gelé à me faire arracher une dent sans crier.

Wow! J'avais oublié ça aussi de mes souvenirs indiens: toujours demander "No Spicy".



On quitte le resto... alors que je "pète le feu" littéralement.



Le ciel s'est malheureusement assombri alors qu'on s'enflammait l'estomac.

Et maintenant, les nuages noirs se serrent et s'effondrent comme jamais sur Colombo.

Alors qu'il pleut des clous au Québec, ici, il y tombe des pieux.

Vraiment.

Des pieux qu'on enfonce à coup de massue sur ma casquette.

En cinq minutes, les rues se sont gorgées d'eau comme des canaux qui refoulent.

Et nous voilà à avancer dans le torrent.



On retourne donc à l'auberge, mouillés à se tordre... comme des burquas qui reviennent de la mer.

Apparemment, le ciel ici a un tempérament prompt, soupe au lait et enflammé...

un peu comme la bouffe sri lankaise au fond.





18 mars



Myriam la française bronzée quitte déjà Colombo ce matin alors que j'y reste pour m'imprégner un peu de la capitale sri lankaise.



De vieux bâtiments de l'ère coloniale couvrent le centre-ville alors qu'un port imposant s'accroche au houleux bord de mer.

De nombreux corbeaux croassent aux alentours tandis que des chauve-souris planent en plein jour au dessus de ma tête.



La ville est plutôt calme pour une capitale dois-je avouer.

Il n'y a que le bazar en fait qui bouillonne gravement, presqu'à déborder.

Effervescence.

Les vendeurs musulmans dardent la foule en criant leur marchandise.

Les gens se serrent, se frôlent et se dépassent.

Et puis les tuk tuks klaxonnent dans les allées grouillantes d'acheteurs qui s'activent en s'ignorant.

Mosquée impressionnante à paliers, Temples hindous tamouls et Stupas immaculés.

Tout s'entrechoquent dans le quadrillage des marchands.

Encore une fois, l'Inde me revient en tête.

Je me rappelle de ses rues crades et du mouvement chaotique des gens à ne plus savoir où regarder tellement les déplacements inondent.

Il y a un peu de ça ici.



Les quêteux, les handicapés et les laisser-pour-comptes réapparaissent aussi dans l'ombre.

Il faut dire qu'en Chine, ils étaient quasiment absents ceux-là.

On pourrait bien se poser la question aussi, à savoir pourquoi la Chine en a si peu dans ses rues.



Il faut ici éviter à tout prix de croiser le regard de la cruelle pauvreté des sans-espoirs.

C'est que la pitié n'est jamais très loin.

Et ça rend triste la pitié.



Le soleil s'efface bientôt, rose dans l'horizon lointain de l'océan indien.

J'en profite pour photographier les alentours, les étalages, les vendeurs de fluorescence et de cerfs-volants flottant dans la nuit qui vient de tomber sur la promenade du bord de mer.

Personne ne me refuse mes sessions improvisées de photos.

C'est un plaisir assumé que de rencontrer les gens plus qu'aimables d'ici.

Le Sri Lanka est à 70% bouddhiste, sur une population de près de 21 millions.

L'atmosphère est plus qu'agréable et posé.

Je crois bien que je vais m'y plaire.



Etienne X



Note à Moi-Même:

N'y a-t-il pas un proverbe disant qu'on deviendra vraiment très riche si un corbeau nous chie dessus par hasard?


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