Nuwara Elya /නුවර එළිය , Sri Lanka (Petit Train va Loin)


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Asia » Sri Lanka » Central Province » Nuwara Eliya
March 27th 2015
Published: April 3rd 2015
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23 mars



Je suis toujours à Nuwara Elya, enfin reposé de mes nombreuses heures de bus des derniers jours.

Ma cheville reprend déjà du mieux. Je peux enfin recommencer à marcher normalement.

Et puis le "Rice & Curry" du bouiboui d'hier s'est digéré sans problème.

C'était pas propre propre comme resto.

Ça aurait pu mal virer vous savez.



Ce matin, je prend place dans un bus de ville pour une petite heure passée dans les courbes des montagnes.

"Go to Macwood" que m'avait dit mollement le gars de la réception de mon hôtel.

"Very good Macwood" qu'il a spécifiquement précisé.

D'accord alors.

C'est ainsi que je me suis retrouvé en direction de la "Macwood Tea Factory", dans un bus public à 35 cennes, littéralement.



On me parachute devant l'impressionnant Domaine Macwood, industrie centenaire au cœur de milliers d'acres de plantations de thé à flanc de collines.

On dirait un tapis émeraude vaste comme une mer oblique à la brunante.

Et presqu'invisibles, comme des chiens de prairies, les cueilleuses aplanissent le tableau à mains, feuille par feuille.

Ce sont les Sisyphe du paysagement.



On me fait visiter les lieux.

Mais comme voir les machines qui trient, tamisent et sèchent le thé ne me suffit pas,

je quitte les groupes de touristes qui font les grappes comme des raisins devant l'accueil

et décide d'aller m'infiltrer sur les chemins qui quadrillent les plantations.



En peu de temps, les sourires apparaissent dans les buissons.

Je photographie leur travail sans gêne.

Ça ricane tout en me refilant leur adresse postale.

Je suis d'accord.

C'est de bonne guerre: je photographie... mais j'envoie le résultat à leur adresse incongrue

où parfois le numéro de porte est manquant (!)





Alors que je m'éloigne de plus en plus de l'accueil "Macwood", je surprend un groupe d'hommes en pleine mystérieuse procession hindoue aux abords d'une rivière.

Le décor est enfumé autour d'un enclos tracé à la craie sur le sol terreux, comme un minuscule terrain de ballon-chasseur.

Il y a un jeunot confus et peinturluré au milieu du cadrage.

Presque nu, il semble être le personnage principal d'une étrange pièce religieuse qui se joue le plus sérieusement du monde.

On l'entoure

et puis on lui presse une demie lime sur son crâne tondu comme on le fait sur un poisson grillé.

On m'aperçoit aussitôt

et puis on m'invite à venir témoigner du rite de passage du jeune désemparé

qui se laisse manipuler comme une bobinette par un prêtre marionnettiste en bedaine.



On m'informe qu'à la suite du décès de son paternel le mois passé, le jeunot doit se faire purifier par les anciens.

Le deuil est un goudron qu'il faut nettoyer.



C'est carrément irréel d'assister à cette mascarade.



Bientôt, on me nomme photographe officiel de la cérémonie.

Encore une fois, je me retrouve avec des adresses postales où envoyer des souvenirs imprimés.



Je suis une fois de plus choyé par l'inattendu.

Ce sont ces surprises qui me font réellement apprécier les voyages hors balises du tourisme de groupe.





De retour à Nuwara Eliya, je vais m'étendre dans le parc central de la ville en mangeant des clémentines infestées de pépins.

Alors que je j'essai d'atteindre les corbeaux en crachant les noyaux de mes agrumes, un couple de mariés magnifiquement costumés passe devant moi, accompagné d'un photographe nerveux et incertain.

Je m'annonce

et embarque en souriant dans le défilé.

C'est amusant d'être ici.

Les gens te remercient quand tu les photographies.



Note à Moi-Même;

Ne plus essayer de photographier les femmes-fantômes en Niqab.

Elles sont invisibles sur les photos.





24 mars



Je prend place dans une mini-van déjà pleine de touristes endormis.

Il est 5h45AM.

Je suis le dernier zombie à prendre place dans le véhicule

et je m'ancre sur le banc avant, à côté du chauffeur qui parle anglais en claquant de la langue.



Il fait encore nuit alors qu'on prend la route en direction des Horton Plains, Parc National de la région.

Mon déjeuner est un gâteau éponge sans saveur que je mâchouille comme du styromousse dans la voiture.



On s'éloigne de la ville et bientôt,

la forêt prend le dessus sur les bâtiments.

Le soleil se lève dans les montagnes alors qu'on entre sur le site du Parc.



Tout juste passé la guérite, un panache affamé nous accueille déjà, comme au Parc Safari.

Je lui refile le restant de mon gâteau fade qui, à mon avis, n'est bon que pour récurer les éviers.



Plaines et précipices.

Une longue marche de trois heures nous fait découvrir la nature sri lankaise.

Ici, on y retrouve un escarpement vertigineux nommé "World's End" (c'est pas peu dire).

Je me dis qu'on l'a baptisé ainsi en l'honneur au premier explorateur qui s'est posé la question à savoir si on pouvait survivre à une chute de 800 mètres sans parachute.

"World's End"

Mais bon.

C'est juste une hypothèse.



Je profite de cette agréable randonnée dans le grand Parc National pour m'aérer l'esprit... avant de refaire de désagréables heures de transports publics pour atteindre ma prochaine destination.

Ma cheville s'est solidifiée avec cette promenade sous le brillant soleil.

Mais ce sera ma patience qui sera mise à rudes épreuves dans quelques heures.

C'est difficile à solidifier la patience lorsqu'on passe d'un Pays trop rapide à un Pays où tout est lenteur.





On sort du Parc National et bientôt, le chauffeur de la mini-van me débarque à une gare vide, en pleine campagne, au centre de montagnes étouffées par les denses forêts du district de Nuwara Elya.



Le train arrive nonchalamment, mais sifflant avec un aplomb ironique.

Doucement, je prend place dans le wagon de seconde classe dans le but de rejoindre Kandy plus au nord.

La locomotive est lente dans le paysage montagnard

mais la vue est splendide sur les plantations de thé reposant en angle sous l'offensant soleil d'après-midi.



Quelques heures ont passées... alors que notre train colonial se met à ralentir une fois de plus (comme il le fait au 10 minutes depuis notre départ).

Mais cette fois, le crissement métallique du chemin de fer s'éteint totalement.



Voilà donc qu'on nous informe (presque) que les rails sont anormalement tordus devant nous (!) et qu'on doit rebrousser chemin (!) jusqu'à la station dernière nous.

Retour en arrière.



Là, un bus-navette contagieux nous embarquera

et nous conduira jusqu'à une autre gare

où un train nous déposera à une autre gare

où un tuk tuk nous amènera à une autre gare

où un tuk tuk pourra me déposer à mon auberge de Kandy.



Ouch!

Voilà qu'on vient d'échapper un marteau sur l'orteil de ma patience.

Je serre les dents.



Je vous dirais bien qu'il faut s'armer de patience ici, mais ce ne serait pas tout à fait juste.

La patience n'est pas une arme.

Elle est un bouclier parfois

inabordable.

...



J'arrive enfin à l'auberge après un 7 heures de déplacements de pion.



Distance entre Nuwara Elya et Kandy: 82 kilomètres

Prix du train jusqu'à Kandy: 190 Roupies (1.90$)

Prix du 8 kilomètres en tuk tuk, de la gare de Kandy à l'auberge "Down-Town" de cette même ville: 500 Roupies (5.00$)



Petit train va loin qu'ils disaient.

Pas celui-ci.



Etienne X





Notes à Moi-Même:



1- Message dans la cuisine du "Down-Town" hostel de Kandy:

Dear Gust

Please be consider and responsible

Wash your dis



(...Maudit Gust qui lave jamais ses dis.)



2- Dans ce même hostel, il n'y a pas de papier Q dans les chiottes.

Il y a par contre un gun à eau comme il y a parfois accroché après les lavabos de cuisine.

Je peux donc ici m'essuyer le cul comme on lave un légume.

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