Helambu Trek, Népal ( c'est Succulent les Féculents! )


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Asia » Nepal » Kathmandu Valley
March 28th 2007
Published: February 13th 2013
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Helambu Trek: Route des montagnes empruntée par les moines tibétains durant des centaines d’années.



28 mars:

On se rend à Sundarijal en matinée, point de départ de notre trek.



Avant de commencer notre ascension, on déjeune au samosa et au thé noir dans un semblant de resto aux effluves de friture.

Et puis, on s’y lance.



On passe de village en village pendant les premières heures.

Des plants dentelés de marijuana poussent le long du chemin principal.

Il faut dire que la vie des gens d’ici est tout ce qui a de plus "basic". On nous lance des "Namaste" (bonjour) alors qu’on longe de vieilles cabanes de bois. Il est certainement très amical le peuple népalais des montagnes, mais ça ne l’empêche pas d’être très intoxiqué aussi.

Tabac sans filtre, Marie-jeanne et alcool frelaté (qu’on appelle ici Roxy).

C’est le phénomène du village qui s’ennuie.



Des enfants dégoulinant de sève, un vieillard lunatique et deux sœurs qui se cherchent des poux nous regarde passer en souriant. Je fais la grimace aux stupides chèvres tout en m’enfargeant sur des poulets occupés à picorer des grains de sable.

Il y a vraiment de quoi s’amuser ici.



On arrive à notre premier campement.

Houlà! C’est la grande classe! Guest house, matelas confortable et bonne bouffe. Ça n’a rien à voir avec les cabanons dans le trek au Sikkim.

Ici, on a le droit d’avoir des vitres après les trous de chambre qu’on appelle fenêtres.



29 mars:

Comme prévu, on part pour Kutumsang ce matin.

On descend durant deux heures pour remonter durant six.

Canicule. C’est loin d’être facile.

Mais le guide/porteur (qui veut se faire appeler Snow Monkey) nous assure que ce sera la pire de nos journées en montagnes.

Bien.



Comme l’agriculture doit se faire sur des terrains plats, les népalais ont façonnées les montagnes pour les refaire en étages, comme si c’était des escaliers de géants. Tout autour de nous, les paysages ont été modifiés par l’Homme.

Je suis heureux.

Tout de ce trek diffère de celui de Dzongri et de Sonamarg.

C’est une réelle semaine de vacances.



C’est l’heure du lunch.

Alors qu’on s’apprête à manger, je m’approche d’une fillette silencieuse qui nous observait depuis plusieurs minutes. Je lui prends sa petite main sale et je lui remets une poignée de fruits séchés que j’avais dans ma poche, au creux d’un ziplock.

Son visage se fend alors d’un sourire.

Je l’observe s’éloigner tranquillement.

Et puis, rejoint par ses frères et sœurs, je la vois qui leur partage le butin.

Elle ira ensuite s’accroupir dans un coin pour grignoter la part de collation qui lui reste.

C’est magique comme moment.

La fillette s’est transformée en une gerboise sous le comptoir.



Notre plan d’aujourd’hui a un peu changé. On arrêtera de marcher plus tôt que prévu finalement. Notre guide/porteur au physique de Bruce Lee n’en peut plus de porter le lourd sac-à-dos. Pas de problème. On aura tout simplement un peu plus de route à faire demain.



Note à Moi-Même:

Je peux finalement vous l’avouer. Après 4 mois et 23 jours en Inde (et au Népal), je me suis métamorphosé en féculent!

(riz, nouilles, patates...riz, nouilles, patates...riz, nouilles, patates..... et œufs!)



30 mars:

On se réveille donc ce matin à Golphu Bhan Jyang au lieu de Kutumsang.

Le petit Guest house en montagnes où nous avons dormi est jumelé à un temple bouddhiste familial. Des drapeaux colorés flottent au vent devant nous alors que nous dévorons une crêpe pas assez cuite pour déjeuner.



Sans plus attendre, on repart vers notre destination d’hier, Kutumsang.

Ce n’est pas trop éprouvant. Ce ne sera finalement qu’un trois heures de marche sous un soleil voilé.



On pose pied à Kutumsang alors qu’il n’est que 11H00AM.

On pourra donc profiter de tout l’après-midi pour observer les montagnes en étages autour de nous et respirer l’air frais de l’altitude.



Assis à une table à piquenique, j’ouvre mon Stephen King et je me lance dans une lecture sous un pâle soleil masqué par les nuages.

Tout est silencieux.

Il n’y a pas un bruit sauf le caquetage des poules derrière nous.



"Poc! Poc!"



C’est tout ce qu’on entend ici, assis sur l’horizon.



Pour le lunch, on nous sert du riz blanc et des patates.

On dirait qu’on va se féculer l’estomac encore une fois ce midi.



Bon. Comme on commence à avoir besoin de protéines, Marilou et moi décidons de nous acheter une poule (!?) pour le repas de ce soir. Enfin, on aura de la viande dans nos assiettes.



L’hôte du Guest house dessert la table de ce midi alors qu’on observe les poules qui ne se doutent de rien du tout au fond du terrain.

C’est qu’il faut choisir quelle bête-à-plumes nous sera sacrifiée…

" La noire rondelette là-bas ou la blanche jacasseuse ici? " se demande-t-on.

" J’opterais pour la plus grasse"

" C’est un dodu de bon choix ça! "

" Poc? Poc? "



Alors qu’on discute sérieusement du choix de notre oiseau à abattre, l’hôte s’approche des poulets avec nos restants de lunch et d’un mouvement désinvolte, il les nourrit… de ce qui restait de riz et de patates au fond de nos assiettes!!

Noooooonnnnn! Pas moyen de s’en sauver!

On a devant nous des poulets engraissés aux féculents!

Non mais, il y a certainement conspiration!



31 mars:

La journée est vraiment nuageuse aujourd’hui.

On monte de plus en plus dans les montagnes et on ne voit rien du paysage. La brume couvre entièrement la forêt de moins en moins dense. Les arbres ont plus de mousse après leur écorce que de feuilles accrochées à leurs branches.



On aperçoit des enfants perchés aux arbres décharnés comme des "red pandas" alors qu’on s’efforce de monter une pente plutôt abrupte. Ils semblent couper des branchilles de chêne avec leur couteau népalais en forme de boomerang.

Alors qu’on s’éloigne, les garnements descendent de leur perchoir pour nous observer. Silhouettes fantomatiques. Leurs yeux nous fixent derrière un voile de brume.

Décor fantastique.

On les perd rapidement de vue.

Serait-ce une hallucination?

Je ne sais pas qu’est-ce qui est le plus irréel entre nous et ces rejetons bridés des montagnes.



On atteint finalement Tharepati, situé à 3510 mètres d’altitude. On ne voit pas très loin devant nous. L’épaisse brume nous englobe totalement.

L’air est comme de l’eau brouillé par le sel.

J’ai la vue d’un baigneur sortant d’une piscine trop chlorée.



On passe la soirée devant un feu de foyer, au fond d’une cabane vissée dans la neige blanche du haut de la montagne.

Pourquoi n’avions-nous pas droit à ce confort à Dzongri dans le Sikkim?



1 avril:

C’est plutôt clair ce matin. Les nuages se sont dissipés. On peut donc enfin voir l’extraordinaire beauté du paysage qui nous entoure.

Ici, on est encerclé de montagnes rocheuses saupoudrées de neige, sundae de pierres dégoulinant de fudge à la guimauve.



On redescend la montagne aujourd’hui. Pente descendante. On a eu notre dessert ce matin. Il est maintenant l’heure de faire la vaisselle.



Il faut traverser un pont de bois avant de poser les pieds au campement de Melamchigaun. Ça chambranle et les lattes de bois sont gonflées d’eau, à la limite de fissurer.

On le traverse prudemment, un à la fois.

C’est complètement insensé.

Et dire qu’on est sur une trail souvent empruntée par les villageois des environs…



On arrive enfin au campement. On accroche notre linge imbibé de sueur pour le faire sécher.

Malheureusement, les odeurs ne se seront pas évaporées.

Il nous reste encore un trois jours à puer.



2 avril:

Il est 6H30 Am lorsqu’on ouvre les yeux.

Le cubicule nouvellement rénové qui nous sert de chambre est fait entièrement de tranches d’arbres non vernies : c’est ce qu’on appelle communément "planches" au Canada.

J’ai l’impression d’avoir dormi dans un colis précieux, une malle envoyée par "Sea Mail".

Je suis un trésor égyptien en direction d’un musée archéologique.



C’est un départ pour Tarkeghyang.

Les cinq derniers jours de trek se font sentir dans nos muscles de pattes endolories.

Je me sens terriblement en vie.

" Lentement mais sûrement" dirait la tortue dans un certain conte de Lafontaine.





On arrive à Tarkeghyang.

Je me prends une douche tiède accroupit sous un robinet avant de m’enfermer dans notre mi-chambre mi-dépense de l’abri. C’est le moment de se reposer.



Il pleut à l’extérieur.



On lit ce qui nous reste de pages dans nos bouquins et on s’endort parmi les poches de riz qui sont entreposés dans un des coins de la pièce.

J’espère que le cuistot sait faire la différence entre un sac-de-couchage et un sac de pommes-de-terre.



Note à Moi-Même :

"Himmalayas. Half way between Heaven and earth" : slogan d’une agence d’expeditions.



3 avril:

On descend une interminable côte durant plus de quatre heures ce matin.

On ne voit plus les montagnes enneigées, ni les rhododendrons en fleurs.

C’est notre dernière journée de trek dans la vallée de Katmandu.

Nos pack-sacs ont des vapeurs de sac-à-vidanges et on pourrait râper nos souliers pour en faire du parmesan.



On s’arrête à Thimbu pour notre dernière nuit en montagne.

Il n’y a pas de douche ici.

Je devrai me laver dans la rivière derrière la cabane pour me rafraîchir.

C’est ce qu’on appelle la vraie vie sauvage.



4 avril:

7H00 Am. On quitte Thimbu pour retourner à Katmandu en City Bus. La durée du trajet est de six heures de route en pleine campagne.

Le bus est remplit à pleine capacité.

Il y a autant de Népalais sur le toit que dans le ventre de la machine.

Premier arrivé, premier servit.

Ouf!

On a les bancs d’en-avant.



On est enfin de retour à la civilisation.

Ça sent fort la transpiration....

oups....

je crois que c’est moi!



Maintenant à Katmandu, on va bouffer à l’occidentale.

Je boycott les satanés féculents.



Ouf.

Pas mal épuisé là.



Je crois qu’on va bien dormir ce soir.

…ou peut-être pas.



EtienneX


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