ASSAM


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January 26th 2019
Published: January 26th 2019
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COHUE STORIES

LA FABULEUSE EPOPEE DE L’AMBASSADOR :
Les taxis de Calcutta, c’est quelque chose, un étourdissant ballet. Ce sont toutes de vieilles Ambassador jaunes pour la plupart, blanches pour certaines (plus récentes dirait-on). Elles sont toutes à peu près cabossées, de l’intérieur comme de l’extérieur, mais le taximan en prend soin. Levez-vous tôt le matin, arpentez les rues, les bords des avenues sont les stationnements de ces véhicules qu’on arrose et nettoie comme le bichonnage du dimanche de Monsieur Jean-Claude avant Michel Drucker. Le dimanche matin, lorsque la circulation est encore très éparse, le passage d’une Ambassador renvoie à l’image typique de l’Inde, mythique même, l’engin émerge d’une brume de pollution. Le modèle inamovible a été construit sans discontinuer de 1957 à 2014. Le constructeur a fait faillite, il aurait fallu se renouveler. Aujourd’hui, il faut maintenir en état les modèles existants. Dans la journée et le soir, c’est la Fête de l’Ambassador ! Les bouchons sont inextricables. Il m’aura fallu plus de deux heures pour rejoindre mon hôtel du centre depuis l’aéroport pourtant distant d’à peine 18 kms, ce n’était pas la bonne heure. Et comme les chauffeurs ne sont pas forcément de bons géographes, on ne peut pas tout être, c’est moi qui, ne connaissant pas la ville, encore moins ses subtilités, guidait le driver avec mon Google Map ! Et ça klaxonne, et ça trépigne, et ça se frotte, mais on est toujours excité au volant d’une Ambassador. Ca pue à l’intérieur, on baisse à grand peine la fenêtre (pas électrique hein !) et on respire l’air surpollué de la ville qui bouge, qui bouge… mais laisse la majorité dans un état misérable.

HIP HIP HIP HOWRAH :
La gare de Bolpur-Shantiniketan est un aimable endroit composé de quatre voies seulement. L’indien aimant les voyages en train, ce qu’Indian Railways (le deuxième employeur de la planète tout de même avec son 1,5 million d’employés ! Je ne sais pas qui est le premier… la Mairie de Paris ? ?) lui permet sans restriction avec ses 7.000 gares et son incalculable kilométrage de voies. Pour le touriste, c’est une expérience incontournable et une plongée culturelle. Une allemande que je rencontrerai plus tard va se lancer dans un Guwahati-Mumbai non-stop de deux jours. On peut faire moins long pour apprécier ! La gare de Bolpur-Shantiniketan donc, malgré sa relative secondarité, ne s’empêche pas d’avoir des abords de folie, de tuk-tuks entremêlés (heureusement insonores ici), de piétons chamarrés et pressés et d’un voyageur, en l’occurrence ma personne, à la recherche de quelques informations. Les vaches, prudentes, ne s’aventurent plus à cet endroit, ni même à l’envers. Etonnamment, l’achat du billet est rapide, j’ai un peu de temps avant l’arrivée du train de 13h10 pour regarder la transhumance humaine. Les annonces sont crachées en bengali. Elles le seraient en anglais que je ne comprendrais mieux. J’avise un semblant d’officiel qui me dirige vers la voie 3. Le train arrive remarquablement à l’heure et part presqu’à l’horaire prévu, pas du tout rempli et bien agréable. Les mendiants viennent tendre la main avant le sifflet de départ. Voici celui-ci, accroupi les jambes décharnées à l’équerre, mais en contresens, qui balaye le sol sale du wagon de son postérieur enchifonné, une main au sol, l’autre tendue, accompagnée d’un râle exigeant la compassion des bien-portants. Je lui glisse 5 roupies. S’ensuit un ballet de vendeurs en tout genre, de tissus, de chai ou café, d’accessoires inutiles, moches et cassables au premier usage, de beignets d’oignons (j’adore), etc.

Mon jeune voisin, face à moi, habillé proprement, ouvre un épais bouquin, une biographie d’Emmanuel Kant, qu’il annote au cours de sa lecture. Chapeau ! Moi j’en suis au « Lambeau » de Philippe Lançon, à fond sur ma liseuse, dont c’est ma première expérience (très réussie et prometteuse, sauf pour les imprimeurs…). Des grandes enseignes noires et jaunes vantant les caleçons et sous-vêtements masculins de la marque « Macho » (ça ne s’invente pas !) parsèment le trajet. La campagne est plutôt sympa, très indienne malgré tout, vaste plateau de cultures jaunies en cette saison. Le train ne va évidemment pas vite, mais trois heures suffisent pour arriver à la gare d’Howrah, le terminus de Calcutta, de l’autre côté de la Hoogly river.
Les dix kilomètres avant l’arrivée se font au ralenti, la campagne a laissé place aux bidonvilles, bicoques de tôles et planches ou bâches sombres, les pieds dans une eau où aucune espèce animale ne survivrait. Le linge profite du vent du chemin de fer pour sécher. Est-il propre ? Est-il sale ? Il est tout simplement, souvent usé et déchiré, puis reporté. Nous arrivons enfin. Comme il se doit, les passagers se mettent debout prêts à bondir hors du wagon, tous pressés à d’autres occupations. C’est agaçant cet empressement. C’est le retour à la vie active après cette parenthèse de villégiature. Ce serait trop facile tout de même. Une immense clameur, réellement effrayante nous accueille. Le quai est bondé et nous sommes encore dans le train. Je comprends qu’il doit repartir et que ces gens viennent prendre nos places. Ce serait trop simple de nous laisser descendre et de monter ensuite. Le but est d’avoir la première place assise. S’ils pouvaient monter par les fenêtres, ils le feraient. Je suis persuadé que certains y pensent. Piégés dans notre boîte, nous nous sentons véritablement assaillis et ça hurle. La porte de sortie, qui est celle de l’entrée, est très étroite, ne laisse passer qu’une personne. Alors il faut faire comme tout le monde, jouer des coudes, s’en foutre du voisin, piétiner sa propre mère et abandonner ses enfants pour arriver à ses fins. Aucune solidarité n’existe plus. J’arrive à descendre, heureusement je n’avais pas mon gros sac avec moi, et me trouve à contre-courant sur ce quai interminable et surchargé de familles, de porteurs, de tout et de n’importe quoi. La masse composite assemblée en amont des quais, fait ressembler une grève des trains à Montparnasse une veille de vacances scolaires à une aimable partie de campagne. Howrah est la gare la plus fréquentée de tout le réseau ferroviaire indien, vous pouvez imaginer…
A l’extérieur c’est pareil avec un délire de taxis, de hurlements, de stress et tutti quanti. Mais c’est une autre histoire, je rentre à pieds, une heure pour atteindre le Sunflower questhouse, mon tournesol à moi.

METRO C’EST TROP :
Calcutta possède une ligne de métro nord-sud bien pratique, un peu vieillot et triste, mais facile à comprendre. Une ligne est-ouest est en cours de construction. Elle évite les grandes marches, les transports terrestres encombrés, et plusieurs lieux de visite en sont proches. Il a l’autre avantage d’être tellement peu cher (5 INR dans le centre) que c’est une honte qu’il soit payant. On achète un jeton magnétique, le guichetier nous le jette avec la monnaie comme au casino, et on glisse le jeton dans la fente du tourniquet à la sortie. Le jeton est alors remagnétisé et remis en jeu. Le métro est évidemment overcrowded, je n’ai jamais eu l’occasion d’approcher les places assises, tantôt on descend à droite, tantôt c’est à gauche, mais c’est annoncé en trois langues, l’hindi, le bengali et l’anglais. Je choisis de comprendre l’anglais.

A l’ouverture des portes à la station désirée, on se heurte à un mur humain volontaire et prêt à tout pour prendre place. Il m’est arrivé qu’on me repousse à l’intérieur et de devoir reprendre mon élan pour sortir. Je ne maîtrise pas bien la stratégie comportementale qui consiste à occuper l’espace avant de l’avoir laissé se vider. C’était autrefois comme cela à Paris, mais en bien plus édulcoré tout de même. Alors, comme à Howrah, il faut s’imposer, tant pis si on donne des coups, et puis, de toutes façons, je suis plus grand et plus corpulent que le plupart, tout va bien…

ET VOGUE LA GALERE :
C’est un bateau qui va sur l’eau, Pince-mi et Pince moi, au niveau du fleuve Brahmapoutre, là-bas tout là-haut, dans le nord-est enclavé de l’Inde. On m’avait prévenu, les quais sont de sable, bien friables et érodés, au bout d’un no mans land, mais accueillant une population nombreuse pour la traversée vers l’île de Majuli. Le bateau de l’aller est jaune et bleu, celui du retour est vert fluo. Mon gros sac atterrit sur le toit courbé de tôle ondulée, à côté des motos et scooters qui feront la traversée. Les gens s’entassent sans rien dire à l’étage inférieur (méfiez-vous des masses silencieuses et soumises), sorte de cale au ras de l’eau. Compter les gilets de sauvetage est rapide, il n’y en aura pas assez au cas-où et je pense qu’ils sont peu nombreux, ces terriens, à savoir nager. Par chance, moi qui ne vois jamais un animal qu’on me montre du doigt, j’aperçois un dauphin de l’Irrawadi faire la roue en surface et replonger dans l’eau opaque où on ne doit fichtre rien voir et se tamponner, pardon Madame, pardon Monsieur… Je dois être le seul à l’avoir vue, je n’ai pas la berlue, personne de s’extasie, ou bien dauphin d’ici, pourtant de l’Irrawady, c’est d’un commun… Je m’insère entre deux paires de fesses, bien calé, je lis, je somnole ou je regarde les berges sablonneuses qui disparaissent quand le fleuve prend du volume à la fonte des neiges et lors des pluies de mousson. Il paraîtrait que certaines îles du fleuves sont vouées à disparaître définitivement à brève échéance. Je jette mon œil, le bon, sur les gens, certains ont de sacrées gueules. Ils détournent le regard quand nous nous croisons des yeux, c’est eux qui me zieutaient, ou bien ils répondent à mon sourire. Le plus exotique sur le bateau, c’est bien moi, le blanc-bec pas très fin ni très malin. On se prépare à accoster, le peuple se lève et s’agglutine vers la seule mini ouverture qui permet de retrouver le ciel, ça presse donc pas mal, cela se fait en silence,oujours, et il faut s’imposer. Si nous devions chavirer, il serait inutile de savoir nager, nous serions décédés sous les coups et piétinements avant même d’avoir la tête sous l’eau. Je comprends l’inutilité de l’investissement du transporteur en gilets de sauvetage…



ITINERAIRE

Je quitte de bon matin Calcutta, 6h30, taxi pour l’aéroport, une grosse demi-heure seulement. C’est à cette heure-ci qu’il faut donc arriver ou repartir. 400 INR (5€). Destination Jorhat dans l’Assam, un des états qui compose cet étrange partie de l’Inde, les Etats du nord-est, enclavée entre le Bouthan, le Tibet, le Bengladesh et le Myanmar, uniquement relié de façon terrestre au sous-continent par un étroit corridor de quelques kilomètres. C’est tout de suite à l’arrivée ce qui frappe, le mélange des populations, toujours indiennes sur le passeport, mais de diverses provenances. Bengalaises puisqu’on y est presqu’encore, puis les faces rondes et fossettes saillantes des montagnes, et d’autres aux yeux qui s’étirent comme des sourires… La langue est l’assamais. L’Assam a été indépendant plusieurs siècles de suite jusqu’à ce que les britanniques rougeauds et en bermuda viennent mettre de l’ordre à la situation à l’occasion de troubles avec les birmans et intègrent l’Assam au Bengale. Pour autant, je résume, il y a toujours eu séparatisme et convoitises. Etat séparé en 1947, relié à l’union indienne de la partition. Cela était préférable au rapprochement communiste de la Chine ou fortement religieux d’autres états comme le Pakistan oriental (Bengladesh aujourd’hui) musulman ou les Bhoutan et Tibet profondément bouddhistes. Comme partout dans la zone dans les espaces du nord, très ethniques et diversifiés, les heurts sont fréquents, ça se tabasse, ça revendique, ça s’assassine et ça se calme, puis ça recommence. Connaitriez-vous quelqu’un apte à venir donner des leçons, sortir quelques phrases senties et dévastatrices et imposer des réformes ? Attention aux turbans jaunes !

ILES DE MAJULI
C’est la plus grande île fluviale de l’Inde, tellement grande qu’on ne se croirait pas sur une île. On y accède donc du côté de Jorhat par le ferry de Nimati Ghat (ghat = quai) pour 15 IND. A l’arrivée sur l’île, des types proposent un transport à 400 IND, ils m’ont vu arriver à tourner autour du pot, mais un transport partagé à 30 IND marche très bien. Reste à trouver la guesthouse. Je vais à la Rizon guesthouse, au bout du village de Garamur, tenue par Mojit, super hôte, efficace et qui rigole tout le temps. C’est un ensemble de bungalows en bambous sur pilotis, assez précaire, pas de douche, on se lave au baquet à l’eau froide, mais pour 500 IND (6€) la nuit, ça le fera bien. Dhal végétarien et breakfast sympa autour du feu dans la grande cuisine familiale avec une jeune allemande, un vieil autrichien et d’autres vieux flamands qui ont la particularité de sillonner l’Inde à vélo. Je teste la bière de riz du coin, rien à voir avec une bonne abbaye de Criptemzouuille ! Jus fermenté pas terrible. Mojit me loue un scooter (500 IND – 6€), et pendant que je fais la tournée des monastères (Satras), Madame fait ma lessive (100 IND – 1,25€ pour 5 tshirts, 5 caleçons et autant de paires de chaussettes et un bermuda). La campagne est magnifique, ce n’est pas la saison des rizières bien vertes et c’est dommage (septembre-octobre seraient meilleurs je crois), c’est plutôt très propre (le plastique ne donne pas comme ailleurs l’impression de sortir de terre), les gens sont adorables les routes parfois vraiment dégueulasses et je rentre épuisé. L’île est un repaire d’oiseaux migrateurs pour ceux que ça intéresse. Il fait vraiment froid la nuit et le bambou laisse passer l’air. Je n’avais pourtant pas demandé la climatisation ! Il me faut bien quatre couvertures en plus de mon sac à viande pour ne pas congeler. Mon paquet de gâteau posé sur la table s’est déplacé tout seul au bout de la pièce cette nuit. A ma stupide question, Mojit répond qu’il se sent plus assamais qu’indien !

KAZIRANGA NATIONAL PARK – TEZPUR
Mojit a pitié de moi avec mon gros sac de 16 kilos, il emprunte une voiture et m’emmène au marché où se trouvent les transports partagés pour le quai. On attend que le véhicule se remplisse, on part et je prends le ferry de 9h30. Un peu plus d’une heure de traversée. A l’arrivée, transfert pour la gare routière de Jorhat assez éloignée, toujours en véhicules et tuk-tuks collectifs et bus de 12h50. J’ai réservé 2 nuits au Aram Ghar Homestay (2.050 IND – 25€) paumé dans la campagne. Le proprio me renseigne sur le lieu où demander au chauffeur de me déposer, Diring Chariali. Me voici avec mon gros sac à roulettes tout seul à un croisement désert, je pense à une scène du film « La mort aux trousses » d’Alfred H. Et je marche seul… La guesthouse est vraiment au milieu de Nowhere. C’est joli, la chambre est spacieuse et immaculée, la plus belle que j’ai eue jusqu’à présent, la salle de bains topissime mais je n’arrive pas à faire marcher l’eau chaude, mais bon, je m’habitue, ça raffermit les chairs paraît-il. Personne ne parle anglais, ah mais ils sont assommants ces assamais, et mon assamais est plus que sommaire, donc un peu compliqué à gérer. Un type arrive qui parle anglais et m’explique comment se passe la visite du parc (Kaziranga). C’est ou le matin ou l’après-midi. Les deux sont possibles mais c’est deux fois plus cher. Sinon il n’y a rien à faire que se balader, dormir ou rêvasser. Se reproduire aussi, mais il vaut mieux être accompagné. On ne peut même pas s’enivrer, la matière première fait défaut. J’appelle la plateforme de réservation de la guest pour savoir si je peux annuler ma nuit du lendemain sachant que c’est un peu cher. Je constate que je me suis trompé dans ma résa et qu’on m’attendait hier. Ma première nuit sera donc ma seconde et cela se décide donc naturellement, je fais la visite du parc demain matin et file ensuite plus loin. Je pars me balader, les paysans rentrent des champs, la lumière est belle, mais il est déjà bien tard, il fait nuit à 17h. Les filles de la guest me font un chicken thalli incroyable, certainement un des meilleurs que j’ai jamais mangé, quelles saveurs ! (un thalli est un plat divisé en cases dans lesquelles ont met toutes sortes de légumes, viandes, chutneys, etc. Accompagnement de riz comme il se doit et de chapatis).

Lever 6h. Une jeep m’attend pour le safari (3.000 INR en tout - 37€, et ce serait le même prix si on était plusieurs, mais difficile de savoir qui cherche qui pour compléter, les hébergements sont vraiment disséminés. De toutes façons je ne verrai pas d’occidental dans le parc et les indiens s’entassent entre eux à dix par jeep (alors que je crois avoir lu qu’on ne pouvait pas être plus de quatre par véhicule… Je dénonce ou pas ?). Le parc accueille 2.000 rhinocéros, soit le tiers de la population rhinocérosienne en Inde (allô Eugène ?) des éléphants, une grosse communauté de tigres (je n’en verrai évidemment pas), des biches ou genre, et plein d’oiseaux différents. La balade est tranquille, oh le joli cobra royal, joli de loin, oh quelle belle famille ces éléphants là qu’on gêne dans leur parcours, mais quelle élégance tout de même ces gros pachydermes, et ce rhino qui louche derrière sa corne… Retour en fin de matinée, un succulent petit déjeuner m’attend à la guest. Je vais attraper un bus sur la route nationale, il ne tarde pas, je pousse jusqu’à Tezpur qui s’avère être petite ville presque tranquille, sans point d’intérêt particulier. J’y vais me balader au marché le matin, c’est extra, les boutique n’ouvrent pas de bonne heure, ça laisse le temps, ça laisse les gens et l’espace. Je me régale dans ces petites villes dont on se demande ce qu’on pourra bien y faire en y arrivant, et qui s’avèrent pleines d’inattendus et de charme en y prenant son temps. Je laisse mes bermudas à un tailleur. Pendant la réparation, je vais prendre un petit dej dans l’une des multiples bakeries de la ville, ça change des PD indiens.

GUWAHATI
A 115 kms de Terzur et 6 heures de bus. J’avais mal lu, je pensais que ce serait fait en 3 heures maxi. Le bui est ultra bondé, mais heureusement j’ai une place assise, un peu tordu par mon voisin volumineux. Dans son anglais particulier qu’il annone comme s’il parlait la bouche pleine de purée brûlante, je comprends qu’il me parle de Zidane et de la Tour Eiffel. La conversation va être passionnante !

Je m’offre une chambre au Barual Bhavan tenu par la famille éponyme. Jolie chambre bien décorée et spacieuse, meubles en rotin, séjour, véranda et salle à manger pour les guests avec beaux meubles (2.500 INR -30€). Je dîne avec Astrid, française qui certifie n’avoir aucune ascendance indienne, et pourtant… Elle est rédactrice de guides pour « le petit futé » et s’occupe actuellement de l’Inde du Nord. C’est son 17ème voyage en Inde, elle admet avoir encore des découvertes à faire. Nous parlons de la façon dont se fabrique un guide, c’est beaucoup parler, demander, et laisser faire le hasard.
A 4h du matin, les chattes en chaleur donne de la voix et à 5h du matin, c’est dans le froid que le muezzin de la mosquée toute proche s’égosille !
Au petit déjeuner, Steve, un américain âgé du Nouveau Mexique, un peu sourd, qui pourrait bientôt trouver place dans un magasin d’antiquités, nous rejoint. Aujourd’hui c’est Republic Day, beaucoup de choses sont fermées, les bus en rade… C’est aussi Dry Day (journée sans alcool), le gars de l’hôtel ira acheter notre bière du soir au Black Market ? Guwahati n’ayant pas d’intérêt particulier, si ce n’est d’être vaste, bruyante, populeuse et encombrée, le réserve une voiture privée pour aller voir les temples disséminés autour de Jeho, à 25 kms de la ville, de l’autre côté du Brahmapoutre. Steve, qui a perdu sa carte de crédit (banques fermées) et qui est un peu perdu, se joint à moi et nous partageons les frais (750 INR chacun – 9€, on ne se ruine pas). C’est une balade qui se justifie pour s’extraire de Guwahati, qui s’avère cependant fréquentable aujourd’hui compte tenu que c’est congé. Au retour, à la recherche d’un Dhosai rapide (crêpe avec plein de trucs dedans), nous atterrissons dans un chouette restaurant de qualité. Miam miam le Panneer butter masala ! Et devinez de quoi nous parlons… de voyages, évidemment !

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