Longji Rice Terrace / 龙脊梯田 and Li River / 漓江, Chine (Quand le décor est écrit en braille)


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Asia » China » Guangxi » Guilin
February 18th 2015
Published: February 19th 2015
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16 fév



Je quitte l'auberge de Guilin aux premières lueurs du jour ce matin.

Et puis je prends rapidement place dans une mini-van cubique aux allures de boîte-à-lunch devant le Wada Hostel.

Nous sommes 7 voyageurs emboîtés les uns sur les autres dans le véhicule : deux allemandes en stage, un français en congé, une suédoise et son copain albanais, un chilien et moi-même.

Direction les rizières en terrasses de Longji.



La route est longue pour s'y rendre, mais le bitume est lisse.

Je me serais attendu à bien pire pour ce que je croyais rural. Mais la Chine construit et développe son territoire rapidement.

Les alentours sont chantiers de construction. La terre est renversée.

Le béton des blocs encore inhabités est souvent retenu par des pôles de bambous qui emprisonnent les bâtiments.

C'est pour ne pas qu'ils se sauvent j'imagine.



Le long de la route achalandée, des vendeurs d'oranges et de pomelos sont accroupies et semblent pondre en attendant les clients.

Les nuages se dissipent et le soleil sort bientôt.

Il fait chaud dans le véhicule.

Autour de moi dans la boîte, les voyageurs dorment tous mollement.

Sauf moi.

J'ai eu droit au banc pliable sans repose-tête moi.



C'est après un deux heures de courbes le long d'un ravin rocailleux qu'on finit par s'arrêter.

Devant nous se trouve le flanc d'une montagne en escalier où se perd un chemin à travers les rizières asséchées.

On se lance donc en explorateurs vers le sommet endormi.



On traverse parfois des villages rustiques dans les collines où des vieilles femmes à chignons, vêtues de rouge nous tendent des broderies aux allures de linge-à-vaisselle et d'inutiles bijoux en toc. Leurs lobes d'oreilles largement percés ressemblent curieusement à des beignets avant la friture.

"Nĭ hăo. Nĭ hăo"

Les minorités ethniques ont bien compris les opportunités du tourisme. Mais elles ne sont aucunement insistantes.

Pas comme celles de Sapa au Vietnam en passant, où les vieilles corneilles de Hmong s'agrippaient aux touristes comme de la bardane.

Il faut croire qu'ici, le flot de touristes occidentaux ne rend pas les autochtones fous.

...



De retour à l'auberge, on m'invite à un dumpling party.

Je réalise bien vite que je suis le pire du groupe à fourrer les baluchons de pâte. Je suis le maillon faible de la chaîne du dumpling.

Pour me venger, j'en fait remplit de sel que je mélange avec ceux des autres.

La vie est parfois cruelle.

"Il faut se méfier de l'eau qui dort" que disait le proverbe.



Note à Moi-Même:

Ne pas manger ce qui semble être de la poudre de charbon dans le sac de plastique juste là.

Ce sont des fourmis séchées.



Oh! Et pis ce qui semble être des marettes blanches juste là à côté non plus.

Ça c'est des vers à choux séchés.





17 fév



Je laisse Guilin et sa charmante auberge derrière moi aujourd'hui.

Mon plan est de me rendre à Yangshûo, village ancré dans un paysage de carte postale en plein centre de la Chine.



Ce n'est qu'une petite heure et demie de bus pour m'y rendre. J'en profite donc pour embarquer dans un tour organisé qui me déposera directement à Yangshûo... après une douce escapade sur la Li river, assis sur un radeau en bambous.

Ouais. L'excursion fait rêver effectivement.

Mais les touristes chinois voyagent en essaim, et la scène est aussi très prisée par les citadins du Pays.



Je prend donc place sur mon embarcation avec les deux allemandes et le chilien.

Autour de nous, il y a suffisamment de radeaux pour tous les touristes

des 80 bus qui sont arrivés en même temps que nous.

Les pôles en bambous qui devaient nous faire flotter se sont mutés en tuyaux de PVC.

Ça casse un peu la magie.

J'imagines qu'ils sont tous utilisés en construction, les pôles de bambous.

C'est que la Chine touristique aussi se modernise.



On descend calmement la rivière, accompagné des autres touristes qui filent à nos côtés.

Autour de nous, le paysage s'hérisse à l'horizon.

Les montagnes s'étirent comme les canines d'un dragon vers le ciel brumeux qui sans cesse vacille entre la mouillasse et l'éclaircit.

Je suis là, en plein cœur d'une aquarelle qu'on aurait étendue sur un parchemin en papier de riz.



Le territoire est bosselé tout autour.

Je suis dans un décor écrit en braille.



Etienne X


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