L'Arrivée sur Dakar (Ndakaaru), Sénégal (Réglisse et Baobabs)


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February 25th 2018
Published: February 27th 2018
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22 février



Debout dans la foule de la Gate 311, située dans un recoin de l'aéroport, j'attend mon tour pour entrer dans le shuttle bus qui me déposera à l'entrée de mon avion, tout là-bas, à la dernière des pistes de décollage de l'Atatürk (Turquie).

Après son atterrissage au Sénégal, l'avion où je prendrai place repartira aussitôt pour Nouakchott, capitale de la méconnue Mauritanie.

Voilà qui explique la présence de tout ces berbères zénaga qui m'encerclent donc, suant en grappe une désagréable odeur de friture au travers de leurs boubous et de leurs turbans d'hommes des sables.

Je suis le noyau blanc dans l'attroupement.

Les Mauritaniens discutent bruyamment. Il y a de la nervosité dans l'air.

De toute évidences, les voyageurs en toges sont beaucoup plus à l'aise sur un chameau que dans un avion.

...



Maintenant dans l'avion, en direction du Sénégal, je ferme les yeux en essayant d'oublier la cohue des passagers inhabituels avec qui je cohabiterai pour les prochaines heures.

Je ne serais guère surpris si le capitaine nous annonçait, à ce moment-ci, qu'un escale à Tatooine devait inévitablement se faire pour y déposer quelques chameliers indisciplinés.





23 février



Après plusieurs heures de vol, l'avion finit finalement par atterrir à Thiès, en banlieue de Dakar au Sénégal.

Je m'expliquais mal aussi que ma destination finale sur mon billet de Turkish Airlines était Thiès plutôt que Dakar.

Aucune idée de ce qu'était Thiès avant mon atterrissage.

Ça aurait pu être une ville éloignée du Soudan ou un trou perdu au Congo aussi.

Les vacances n'auraient certainement pas été les mêmes.



Dans l'avion, les toges mauritaniennes se lèvent en se secouant, convaincus de voir Nouakchott par les hublots.

Je me faufile dans la cohue des draperies pour enfin sortir de l'astronef.

"Dakar ?"

"Dakar !"

"D'accord" que je confirme avec une hôtesse de l'air un peu dépassée par l'indiscipline généralisée des passagers.

Il est alors 18h52.



L'aéroport international de Thiès est, depuis quelques mois seulement, l'unique porte d'entrée aérienne sur Dakar.

L'ancien aéroport de la capitale sénégalaise, situé au cœur de la ville, est maintenant utilisé que pour les vols militaires.

Me voilà donc à ma première douane sur l'Afrique sub-saharienne, dans un aéroport immaculé, silencieux et presque vide, là où les hors-taxes ne sont encore que des étagères dénuées de produits à vendre aux touristes.

Au bureau de change esseulé, j'échange mes billets d'argent canadien contre des liasses de francs CFA qui dormaient dans une boîte de carton aux allures de coffre-fort derrière les deux caissières amorphes.

Tout semble encore improvisation dans le calme aéroport de Thiès.



Une vingtaine de sénégalais attendent à la sortie,

dont un plus grand que les autres, noir comme de la réglisse, présentant aux arrivants mon large prénom sur un carton devant lui.

Il me fixe à ma sortie, exhibant un fier sourire sucré comme on le ferait lors d'une session de photos de graduation.

C'est que je rejoint ici une amie du secondaire qui vit et travaille à Dakar depuis quelques temps.

Abdoulaye le taximan est un ami de Martine.

"Quand tu trouves un taximan de confiance à Dakar, tu le gardes et tu le partages" qu'elle m'avouera plus tard.



"Je savais que c'était toi" que me lance Abdoulaye en me serrant fermement la main et en me collant le corps en décalage.

"Ça va?" qu'il me demande aussitôt.

"Bien merci. Un peu sonné par le vol, mais ça va, merci." que je lui répond en souriant.

"Et la famille, ça va?" qu'il ajoute.

"Mais bien sûr. Merci de t'en inquiéter"

...

"Et puis sinon, ça va?" qu'il renchérit.

"Hmm. Ouais. Ça va. Vous ça va?" que je relance.

"Ça va" qu'il me répond enjoué en me relançant la balle... "Et le travail, ça va?"

"Ça va le travail, merci. Hmm."



... J'ai alors l'impression de jouer une partie de ping-pong avec cette politesse à outrance...

Abdoulaye me sourit.

Quelqu'un qui s'inquiète autant pour vous doit certainement être quelqu'un de confiance.



Je prend ainsi place dans le taxi d'Abdoulaye, et nous quittons l'aéroport sur la musique de Youssou N'dour.



Le grand soleil orangé baille en douceur sur l'horizon aride autour de l'autoroute qui relie Thiès à Dakar.

D'immenses plaines sablonneuses se déroulent sur le paysage africain.

Souvent, d'impressionnants baobabs s'étirent dans le décor encyclopédique comme de grotesques tourelles hérissées au milieu d'un désert saturnien.

Quels étranges végétaux, ces monstres africains.

Ne soyons pas surpris si un jour, les baobabs se mettaient à marcher... et que les botanistes nous apprennent qu'au final, les baobabs avaient toujours été des mammifères endormis.



Plus ou moins 1 heure de route sépare l'aéroport international du centre-ville de Dakar.

Tranquillement, la ville apparaît dans le décor asséché.

Des blocs appartements en construction s'immiscent dans les plaines le long de la route.

Du ciment et du béton défilent ainsi, de banlieues en banlieues jusqu'au cœur de la ville.

Dakar est vaste en superficie: trop cher de vivre en ville, la population s'est dispersée dans les localités hors du centre.



Dans la noirceur, c'est d'abord l'étrange statue de bronze et de cuivre illuminée qui s'aperçoit sur une colline surplombant de Dakar.

Ce sont les Nord Coréen (!!) qui en ont eu le contrat de construction.

Pas surprenant que le Monument de la Renaissance Africaine ait des allures stalinienne donc.



On passe de routes en courbes, de ronds-points en carrefours....

pour enfin arriver chez mon amie Martine qui nous accueille, Abdoulaye et moi, dans une ambiance de thé et d'opéra.

Sa demeure est superbe.

Sur le coin de la rue, à deux pas d'ici,

loge le Premier Ministre sénégalais.



Clairement, mes premiers jours au Sénégal s'enlignent pour être beaucoup plus confortables que ce que j'ai l'habitude de vivre en voyage.



Etienne X

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