Agadir, Maroc (Modernité & Traditions)


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March 25th 2013
Published: March 30th 2013
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25 mars

J'embarque dans le bus CTM à midi en direction d'Agadir, station balnéaire importante du Maroc. J'ai un petit sac de pistaches dans une main et mon lecteur MP3 essoufflé dans l'autre: c'est qu'il y a presqu'un sept heure de route qui me sépare d'Agadir.

Le voyage, c'est aussi les nombreuses heures de bus accumulées.

Je prend place sur mon banc inclinable, avoisinant celui d'un vieux bouc aux yeux couleur impairs. La barbichette prend beaucoup de place à mes côtés. Il s'étire, s'allonge et s'accapare notre accoudoir commun. Je suis collé à ma fenêtre alors que lui lit son journal en tournant bruyamment les pages froissées avec ses sabots.

Bon. Et voilà maintenant que son museau poilu renifle sans arrêt.

"Ça doit être difficile de respirer avec tout ce poil au fond des narines" que je me demande tout en mangeant mes pistaches salées.

Son téléphone cellulaire sonne.

Je ne serais pas surpris s'il y répondait en bêêêêlant.



Le bus quitte Ouarzazate sur une route slalom dans ces montagnes vidées de verdure, pour atteindre un plateau désertique. Quelques arbres apparaissent bientôt ici et là... avant que la verdure reprenne totalement ses droits sur la sécheresse. Orangeraies et alignements d'oliviers. Ce n'est pas que le désert le Maroc. L'agriculture prend une place importante aussi.

La route est longue.

Je n'ai pratiquement rien bu de la journée, et mon estomac crie famine. J'ai mal à la tête aussi, et je n'arrive pas à dormir avec tous ces soubresauts.

La route est longue que je disais donc.

Sept heure de bus, c'est beaucoup.



J'arrive à Agadir alors que le soleil vient tout juste de s'éteindre. On ne voit rien de l'océan. Mêlé comme je le suis, je ne pourrais probablement pas voir l'étendu d'eau de jour de toutes façons.

Installé à l'hôtel "La Petite Suède" (les propriétaires ne sont même pas suédois), je fais l'étoile dans un lit double humide au couvre-lit rouge qui sent fort la Camel.

Je suis le drapeau marocain.



Note à Moi-Même:

Le prix de mon ticket pour Agadir (sept heures de route), dans un bus de même niveau que les autocars longues distances au Canada, m'a coûté 130 dirhams (+ ou - 16.75$). À Ouarzazate, on me chargeait le même prix pour un 30 minutes de taxi.



26 mars

Le ciel d'Agadir est couvert et une pluie fine à peine ressentit brume la ville. Je me lance tout de même rapidement dans l'exploration de la ville balnéaire.

Les gros hôtels quatre et cinq étoiles longent la promenade comme une muraille à balcons. Le Club Med est là, et les restos vitrés à buffets à volonté aussi.

Bientôt, la pluie cessera et le ciel s'ouvrira sur de la chaleur.



La plage demeure plutôt tranquille en cette période de l'année. Plusieurs bronzés sont là, se crémant le dos ou marchandant des voiles colorés et des bracelets en toc argentés.

Les vendeurs ambulants m'ignorent. Ils ne perdent pas leur temps sur moi ici.

Je souris alors que je leur passe sous le nez.

"Madame madame, huile d'argan madame" qu'ils offrent aux vacancières européennes qui pressent alors le pas en leur disant "non non non".

Et moi je souris de ne plus être dans leur mire.



Une petite marche en m'éloignant de la plage me fait réaliser que le Maroc est encore là, derrière toute cette façade luxuriante des gros hôtels à touristes.

"Tu fumes?" que me demande sur la rue un type à l'haleine de whisky, imitant la fumette d'un joint.

Je l'avais déjà entendu celle-là... mais ici, à Agadir, on l'entend peut-être plus souvent qu'ailleurs.

"Tu veux une gazelle?" qu'il me demande tout bas aussi.

Ah! Ça c'est la première fois que je l'entend au Maroc par contre. Quoique je ne suis pas trop surpris de l'entendre... c'est que j'ai croisé quelques "gazelles" plutôt louches justement aujourd'hui, cigarettes entre les dents et regard insistant.

Vous savez, où il y a le tourisme, il y a l'argent... et où il y a l'argent, il y a les gens qui espèrent leur part de l'argent.



L'alcool est partout aussi à Agadir. Les restos en servent et plusieurs commerces en vendent aussi. C'est la contagieuse habitude des touristes qui s'est étirée jusqu'ici.



La nuit est tombée et voilà que je me retrouve dans un bar plutôt éloigné du centre-ville touristique à descendre quelques bières "Special Flag" brassées à Marrakesh. Modernité & traditions se mêlent ici: des veston-cravates fumant le narguilé (chicha), bière à la main, et des jeunes étudiantes en jeans imitant les mouvements des danseuses marocaines du téléviseur.

Il y a Agadir et puis il y a le Maroc.

J'imagine que c'est comme les stations balnéaires de Cuba ou du Mexique: ce sont des façades, des décors polis (et déformés) des Pays hôtes.



Notes à Moi-Même:

1- Au Maroc, on semble manger à des heures plutôt fixes. A 11h00Am, des restaurants m'avouent souvent n'avoir rien à m'offrir (!!) avant midi. Aussi, les marocains soupent tard. Genre 20h-21h. Ils ont parfois des tajines pour un souper précoce (vers 17h-18h disons)... mais ce sont souvent les tajines invendues du midi.

2- À part l'affreux verre de vin rouge à Fès, ce sont mes premières consommations d'alcool aujourd'hui... après un trois semaines sur le sol marocain.



27 mars

En voyage, mon besoin de découvertes prend rapidement le dessus sur mon désir de plage. C'est pourquoi je quitte Agadir après qu'une seule journée de flânage en ses rues.

C'est qu'un petit village de pêcheurs plus au sud a piqué ma curiosité.

Me voilà donc dans le bus en direction de Sidni Ifni...



....... Rien ne pouvait présager ce qui allait se passer par la suite.... C'est le genre d'histoire qui ne peut qu'arriver qu'en voyageant seul... et en gardant l'esprit bien ouvert à la découverte....



La suite à venir...



Etienne X

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