Long voyage entre l'Equateur et le Pérou

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Je passe une journée a Cuenca au sud de l'Equateur. Je voudrais visiter les ruines d'Ingapirna, au nord, mais ce dimanche, c'est la journée de recensement national; personne ne peut sortir de chez soi, tous les magasins sont fermés et aucun bus ne circule. La ville est totalement déserte. Je me fais également recenser: après les questions usuelles d'état civil, ce sont des questions sur le niveau d'éducation, sur l'accès aux médias (internet, télévision), sur la possession de biens "technologiques" (téléphone portable...). Je pars ensuite me promener dans la ville; c'est très bizarre car les rues sont désertes, pas de voitures, pas de personnes, ou seulement aux balcons des maisons. Malgré cela, la ville est charmante; beaucoup d'églises coloniales, des maisons colorées et des parcs. Je rencontre 2 autres touristes qui se promènent, et ils croient que la ville est en état d'alerte ! Mais ça n'a vraiment pas l'air de les préoccuper...

Le lendemain, je pars pour Le Pérou. Les heures de bus sont longues, mais le passage de la frontière se fait facilement. J'arrive à Piura dans la soirée. Le quartier d'arrivée fait un peu froid dans le dos, et l'ambiance dans les rues est assez bizarre. Je prend un taxi et change mon argent à la fenêtre. Les rues sont très animées; pour une raison que j'ignore je ne me sens pas très en sécurité. C'est souvent comme ça lorsqu'on change de pays; il faut s'habituer à l'atmosphère. Finalement je prend directement un bus de nuit pour Trujillo, le plus luxueux de mon voyage ! Les sièges se transforment en véritables lits et pour une fois, ce n'est pas un film violent qui est diffusé. A 5h30 du matin j'arrive à Trujillo où je pars visiter la ville. Je prend un bus pour aller visiter les pyramides du soleil et de la lune (Huacas de des Sol y de la Luna). Au détour d'une ruelle, on se retrouve dans le désert et les imposantes pyramides pre-inca se dévoilent. Je m'incruste dans un groupe d'étudiants avec guide pour la visite. Le site ont été construits par la civilisation Mochicha. Seule la pyramide de la lune se visite car faute de moyens aucune fouille archéologique ne se fait à la pyramide du soleil. Ce ne sont pas vraiment des pyramides comme on pourrait s'imaginer, plutôt des trapèzes. A chaque étape de la civilisation (mort d'un gouverneur...), les Moches (prononcé "Motchés") construisaient un nouvel étage et ensevelissaient le précédent avec des briques en terre faites à la main. Cela ne facilite bien sur pas le travail des archéologues aujourd'hui. Sur les étages découverts, on peut voir des peintures de leur dieu et des symboles comme les pumas, serpents, hiboux et condors. Les peintures montrant les rituels de sacrifice sont particulièrement intéressantes. Les plus valeureux guerriers se battaient puis le perdant était drogué (pour ne pas sentir la douleur) puis offerts au dieu pour calmer sa colère, soit directement, soit seulement son sang, qui était récupéré en lui tranchant la gorge.

Après la visite du site et du musée, je retourne à Trujillo pour prendre un bus pour Chimbote, le long de la côte Pacifique. Le voyage en bus est rapide et traverse le désert le long de la mer. Un paysage auquel je n'étais pas habituée jusque là ! Arrivée à Chimbote, j'ai raté le bus pour la Cordilière blanche, et j'ai quelques heures devant moi pour voir la ville. Elle ne vaut vraiment pas le détour. Tout d'abord, j'ai été un peu trop aventureuse sur le plat du jour et j'ai fini avec une viande de porc très gélatineuse avec des sortes de morceau de peau (c'est la première fois que je ne fini pas mon assiette). Ensuite il y a cette odeur persistante de poisson (c'est une ville qui produit des conserves de poisson) et le port est rempli de bateaux de pèche, dont certains sont à l'abandon le long de la plage. Pour la première fois depuis le début de mon voyage, je me fais embêter par des hommes; ils veulent tous me faire visiter la ville et l'un d'eux me suivra même durant près d'une heure, dans les rues puis dans le supermarché. Il veut juste "parler avec moi". Je finis par m'énerver et il s'en va. C'est un peu excédée que je prend le bus pour la Cordilière Blanche.

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