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March 7th 2012
Published: March 8th 2012
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6 mars 2012



6h00 du matin.

Retour à Sucre sous la pluie. Heureusement, on y retourne assis au creux d'un bus... en piteux état dois-je dire. Les bancs sont tachés et une couche de poussière les recouvre. Du papier collant retient de tomber certains morceaux du plafond en cuirette.

Un petit message discret est vissé ici et là dans la navette. Après traduction, je comprend sa signification: " Prière de ne pas partir avec les morceaux du bus" (!?)

Merde. Moi qui s'interressait justement à un boulon sous mon banc depuis notre départ!

Sur le pare-brise, il y a plusieurs images de collées: Jésus au centre et divers Saints tout autour. Quelle chance. Depuis que je les ai vu, je me sent beaucoup plus en sécurité.

Ouf. J'avais justement besoin de protection...

car le grille-pain dans lequel on prend place longe de profonds précipices et d'effrayantes gorges comme des gueules de loups aux dents effilées.

Et la pluie n'aidant en rien à la route en gruyère.

Je serre les dents à chaque tournant.

Aïe aïe aïe, j'anticipe trop la catastrophe. Je n'en peux plus, je change de côté de bus en affrontant les rires des autres passagers. Je pourrai peut-être finalement fermer les paupières et oublier ma condition de voyageur en pays pauvre.

Je m'endors tout doucement... pour me réveiller peu de temps après avec un fermier assoupi sur mon épaule.

Et bien. Je ne m'attendais pas à tant d'affection en cette matinée pluvieuse.

Retour à Sucre.

Houlà.

J'ai tellement besoin d'une douche chaude. J'ai la peau aux allures de collant à mouches et les cheveux qui frisent d'eux-mêmes sous ma calotte.

J'enlève mes bottes encore humides.

Torture.

J'ai les yeux qui pétillent et le visage qui s'engourdit.

Torture.

Je dois trouver une solution pour neutraliser ces vapeurs toxiques que je me dis en lançant mes bottes lacrymogènes dans le coin le plus éloigné de ma tête de lit.

Je sort de la douche tiède: je suis un homme nouveau, plus pâle et plus léger.

J'entre dans le cubicule qui me sert de chambre.

Aucun miracle ne s'est produit. L'odeur infect demeure insistante.

Torture.

Mais j'y pense, les bouchons pour les oreilles peuvent-ils fonctionner dans les narines?

Après un quatre jours de végétarisme dans le trek, je me suis promis un copieux souper de viande... avec un accompagnement de viande pour ce soir. Mon souhait sera exhaussé. Terrasse et verre de vino tinto en sus.





Note à Moi-Même:

Mettre du poivre dans des bottes infectées ne neutralise en rien les odeurs indésirables.



7 mars 2012

(Bonne fête petite soeur XXX)



Je sursaute. Un flash intense a rapidement éclairé mon cubicule comme si quelqu'un venait de prendre une photo de mon sommeil.

Schlack!

Et puis le coup de tonnerre s'est déclaré, fort comme l'effondrement d'une tour. Ça dû éclater dans la cours de l'hôtel pour résonner avec une telle puissance.

Il est 4h19 AM.

Le déluge cogne à ma fenêtre.

C est l'apocalypse.

Je suis heureusement plus en trek. Je suis protégé par mon bunker en carton. J'essaie de me rendormir. Mon matelas spongieux est si mou que j'ai l'impression d'être une saucisse au creux d'un pain hot-dog steamé.

Yuk.

Et l'odeur des condiments qui règne toujours dans ma chambre.

Yuk.



Je me rend au terminal de bus en début d'après-midi. L'orage s'est assoupit jusqu'à s'éteindre complètement.

J'ai enfin mon ticket de bus entre les mains. "Top Class". J'ai hâte de voir si la réalité sera à la hauteur de mes attentes.

Partout, les compagnies de bus ont pignons sur rue. Des posters publicitaires présentes des femmes à moitié nues qui tiennent une bière ou un paquet de clopes dans une main. Et il y a les calendriers aussi qui utilisent la même formule. Peu importe l'année du calendrier, on l'exhibe tout de même. Je vous l'avoue, elles ne sont pas trop frileuses les mannequins en bikinis... dans un pays plutôt pudique où l'on porte la tuque en laine avec des pompons.

Il y a beaucoup de pauvreté en Bolivie. On le perçoit dans les campagnes mais encore davantage dans les villes. Beaucoup d'itinérants m'approchent alors que je patiente dans la station de bus. Un vieil homme tente de me vendre une guitare fait à partir de la carapace d'un tatou. Un autre me tend sa main chambranlante pour que je puisse lui déposer quelques sous dans le creux de sa paume asséchée par l'âge. Difficile de rester indifférent à tout ça.

Alors que je termine mon assiette de riz dans un resto plus qu'ordinaire du terminal (8 bolivianos le repas: + ou - 1.25$), un aïeux édenté, canne à la main, s'invite et termine les assiettes laissées sur les tables recouvertes de linoleum de l'endroit. La pitié m'emporte alors. Je lui partrage donc mon repas qu'il s'empresse de dévorer sans questionnement. Le "Gracias" qu'il m'a aussitôt lancé valait beaucoup plus que le 0.75$ dépensé, je vous le jure!

Je prend place dans le bus "Top Class". C'est la grande classe en effet. Je suis presqu'en etat euphorique. J'ai l'impression d'être dans un avion en classe affaire, champagne en moins.

Rien ne se fait de mieux en Bolivie. Enfin, il y a une chiotte dans le bus

mais elle est hors d'usage.



Note à Moi-Même:

Au terminal de bus, si j'avais acheté tout ce qu'on a tenté de me vendre, j'aurais prit l'autobus avec :

un pain hamburger,

un Jell-o rouge,

une montre calculatrice,

une bubble-gum,

un journal à potins en espagnol,

un sac en bandoulière fluo,

une grosse couverte de loup

et une mini radio pour faire chier tout le monde dans le bus.



Etienne X



... je suis en direction de La Paz....

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