L'Argentine Andine: Salta, Jujuy - 26 avril au 3 mai


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South America » Argentina » Jujuy » Humahuaca
May 14th 2012
Published: May 15th 2012
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Le temps s'est accéléré depuis quelques semaines, je ne reste pas plus de 3 nuits dans une même ville, et manque de temps pour écrire mon blog, ou même lire autre chose que les numéros du Monde que je télécharge régulièrement pour me tenir au courant des élections en France et de ses suites. J'ai d'ailleurs regretté de ne pas être à la Bastille le 6 mai...comme j'ai regretté de ne pas être à La Mosson le 13 pour voir Montpellier battre Lille in extremis et aller vers son premier titre de champion de France (croisons les doigts!).

Mais revenons à nos lamas...je passe directement au Nord de l'Argentine sans parler, au moins pour le moment, de la semaine passée avec Laurent en Uruguay. J'y reviendrai peut-être...

Salta, grande ville du nord ouest argentin, est supposée être une belle cité. Nous avons été déçus. Elle est intéressante en revanche quand on arrive de Buenos Aires, car la population change presque en totalité.Buenos Aires rassemble une population aux traits européens. Salta est peuplée de descendants des Humahuacas, qui peuplaient la région avant l’arrivée « de l’Espagnol » comme ils disent ici. Ces peuples sont comme les Incas venus d’Asie par le Détroit de Béring. Ils ont été absorbés dans l’Empire Inca assez tard, vers 1350, soit un peu plus d’un siècle avant l’arrivée des Conquistadors. On se retrouve donc dès l’arrivée plongé dans l’Amérique andine.

Un musée de Salta offre une émouvante plongée dans le temps pré-colombien : il expose une momie d’enfant retrouvée en 1999 au sommet d’un volcan, à 6000m. Les Incas adoraient la Pachamama (la Terre nourricière) et lui faisaient des offrandes ; dans certaines occasions, on choisissait les plus beaux enfants, leur faisait boire la chicha (alcool de mais et de plantes) , les conduisait au sommet d’un volcan et les laissait là haut, au fond d’un trou, en offrande. Les enfants, drogués, meuraient de froid dans leur sommeil. Trois momies ont été retrouvées au même endroit, et elles sont exposées à tour de rôle. Les cheveux sont intacts, le corps recroquevillé est entier, les bras et les mains sont préservés de manière étonnante. Il est très impressionant d’avoir face à soi un Inca de 6 ans qui semble être mort il y a quelques jours seulement.

A Salta, le climat change aussi, car on est en altitude, et il fait assez froid ; le ciel est très couvert, mais nous n’y resterons pas longtemps, car nous réservons quatre jours d’excursions pour les environs. Rythme intensif : départ quotidien à 7h30, retour à 19h. Nous avions commencé l’Argentine par une semaine tranquille à Buenos Aires, et Laurent finit son voyage en trombe, avec à la clef un retour pour BA en 22h de bus. Pendant ces quatre jours, nous nous retrouvons dans des bus avec une vingtaine de touristes argentins et européens, mangeons tous ensemble dans des restos réservés à l’avance et au menu fixe…pas vraiment le trip du routard, mais ça permet de visiter la région en vitesse…Et puis ça me permet de pratiquer mon espagnol : dès qu’il apprend que je suis français, Marcelo, un porteno de 55 ans environ, m’annonce qu’il est un fan de jazz manouche ; comme je connais quelques noms, il passe le reste des 2 jours où nous sommes ensemble à me parler de musique et de musiciens. Il a vraiment beaucoup de connaissances, mais il devient un peu saoulant et Laurent se moque de moi en me faisant croire à tout va qu’il est juste derrière moi et veut encore me parler…

Dès que l’on s’éloigne de Salta, on s’éléve au dessus des nuages et la température remonte. On est vite au-delà des 3000m, avec des sommets à 4200m. Nous suçons des feuilles de coca pour éviter le mal d’altitude ; ce n’est pas bon, mais ça fonctionne.

Les quebradas, défilés de montagnes rouges, vertes et jaunes sont superbes. Les cactus géants sont partout, certains atteignent 10m et vivent plusieurs centaines d’années. Leur bois, dur et léger, est utilisé en construction, pour les toits notamment.

Au dessus de nous volent les condors, oiseaux d’une envergure de 3m pouvant vivre 80 ans, dont les males sont fidèles à une femelle toute leur vie. Quand la femelle meurt, le mâle se laisse mourir. Quand le mâle meurt avant elle, la femelle cherche un mâle plus jeune (avec un nid plus grand, et le dernier Ipad).

Autre animal ô combien symbolique de la région, le lama commence à apparaitre dans les champs paissant tranquillement. Au fur et à mesure que l’on monte au Nord, il devient aussi fréquent que la vache en Normandie, et alors qu’on s’emerveillait aux premiers lamas vus, on passe bientôt devant sans leur lancer plus qu’un regard blasé. On recense quatre camelidés dans les Andes. Deux sont domestiqués, le lama et l’alpaca, deux sont sauvages, la vigogne et le guanaco.

Les vigognes sont les plus petites et les plus gracieuses, et on les voit fréquemment tout au Nord de l’Argentine, au dessus de 3500m, et en Bolivie. Elles ressemblent plus à des antilopes qu’à des chameaux, et se déplacent en famille, avec un mâle, ses femelles (jusqu’à 40 pour un mâle), et les petits. Les vigognes avaient été mises en danger par la chasse, mais un programme de protection a fait remonter la population. On les tond encore tous les 2-3 ans, avec des méthodes artisanales qui s’efforcent de limiter leur choc de stress.

Lors des deux dernières nuits en Argentine, nous dormons dans les villages du Nord plutôt que de rentrer à Salta. Purmamarca et Humahuaca sont deux jolis petits villages andins très calmes et plein de charme. On se plait à se laisser vivre ici, au soleil vif de la journée, à se balader autour des montagnes proches du villages, très colorées, découpées, et si photogéniques. Mais on est à plus de 3000m, et la fraicheur tombe dès que le soleil se couche.

Je reste à Humahuaca deux jours de plus, dans le dortoir d’une auberge de jeunesse où je rencontre deux Belges, Margot et Bénédicte, qui me donnent beaucoup de renseignements sur la Bolive et le Pérou (hotels, excursions …le travail de préparation est à moitié fait !). Je fais aussi un après midi d’excursion avec Gustavo, un excellent guide local, et 3 très jolies Argentines. L’Hornacal, la chaine que nous allons voir, est absolument splendide.

Le lendemain, je prends le bus pour la Bolivie.


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