Jour 23 à 28

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Jour 23
Nous sommes jeudi, il fait beau ce matin, dans le bateau il fait très frais, il faut mettre les pantalons de polar. À 8h00 on tape le 27kn, pas de sommeil réparateur avec tout le bruit dans les haubans, les drisses qui claquent sur le mât (malgré les cordes élastiques qui les en éloignent) et la chaîne qui glisse de gauche à droite dans le davier (car Absaroque se balance de gauche à droite, dans le vent, à cause de son franc bord élevé, j’imagine…). Mais le mouillage tient bon. On essaie d’avoir une météo plus fraîche, pas de réception sauf pour la région sud de la baie de Chasepeake… bizarre. On se souvient que le vent devait baisser en après-midi. Pour l’instant, à 12h00, il souffle toujours à 17kn avec des rafales à 24kn. Pas question d’aller à terre pour l’instant, et pas d’Internet (la belle antenne de JP ne fonctionne pas…).
On essaie de se relayer pour aller dormir et oublier un peu le vent.
Vers 17h00 le vent tombe enfin, nous allons enfin pouvoir relaxer et passer une bonne nuit… euh, peut-être pas après tout.
Sans le vent, Absaroque avance et tourne sur son ancre au changement de courant de marée; si bien que nous nous retrouvons nez à nez avec Namaste, trop près, beaucoup trop près. Le temps de comprendre ce qui se passe, le soleil descend toujours et finalement il faut qu’on change de place. À la noirceur, of course!! Et en plus il y a plein de bateaux partout. Il faut deux essais pour trouver une place à peine satisfaisante, je me souviens de ce poteau dans l’eau près du bord; j’ai les larmes aux yeux , la fatigue n’aide pas à se concentrer. On n’en peut plus, on veillera encore s’il le faut mais on arrête ça là la promenade entre les bateaux dans le noir et à moins de 100pi de la rive, du 4pi et des poteaux…

Jour 24
Presque tous les bateaux sont partis, nous ne sommes plus que quatre. Il y a de la place EN MASSE. Première chose, changer de place. Nous nous rapprochons de la garde-côtière. Enfin du calme. On savoure notre café quand on voit arriver Namaste remorqué par un bateau de BoatUS. Nous apprendrons plus tard que leur pompe à l’huile les a laissé tomber, il doivent sortir le moteur, une semaine sur place environ. Je pense au moteur d’Absaroque….
JP essaie toute la journée de faire démarrer le moteur de l’annexe pour que nous puissions aller en ville et avoir accès à Internet. Après le dîner, nous découvrons enfin le problème : il y a quelque chose dans l’essence du réservoir de 6gal. En vidant le contenu du conduit d’essence dans un bol en plastique, on obtient deux liquides qui ne se mélangent pas; l’essence bleutée par l’huile ajoutée pour le moteur 2 temps et un liquide orangé (du diesel? De l’eau?) Quoi qu’il en soit, JP doit s’user le bras à faire démarrer le moteur et brûler ce qui reste de « caca » dans le carburateur.
Enfin vers 16h00, nous allons faire un tour au Lobster House, pas de WIFI mais nous achetons des fruits de mer. Retour au bateau, l’Internet ce sera pour demain. Nous partageons l’apéro avec les gens de Namaste (leurs grand-parents étaient canadiens français) Steeve et Charlene qui reconnaissent des mots de français. Steeve nous fournit une hypothèse pour notre consommation élevée de courroies d’alternateur : un gros alternateur (120A) exige habituellement deux courroies. Quand une seule courroie est utilisée, elle beaucoup est plus sollicitée et il faut donc utiliser des courroies de très haute résistance (les Gates green straps) . Je comprends enfin pourquoi sur le vilebrequin de notre Ford Leeman il y a deux poulies….!! Cependant, il y en a une seule sur la pompe à eau et sur l’alternateur actuel. Ça fait du sens.
Nous parlons jusqu’à 20h00 au moins, souper rapide et dodo à 21h30. Il y a du sommeil à rattraper.

Jour 25
Jean-Pierre ne voulait pas s’ancrer trop près du chenal… Durant la nuit, plusieurs bateaux sont arrivés et il y en a un carrément dans le milieu du chenal, devant la garde côtière!!
Nous sommes samedi, il fait beau et nous allons en ville avec nos vélos. Nous laissons l’annexe chez Utch’s Marina (sans frais). Il y a beaucoup de monde en ville, un marché au puce dans une rue près de la plage et nous devons faire appel à l’information touristique pour trouver un café Internet : Crazy Brain Cyber café; mais 5$ pour une heure. Pas le temps de faire la fine bouche, nous voulons prendre nos courriels et donner de nos nouvelles.
Une heure ce n’est pas long…Vers 14h nous allons faire les courses : «liquor store» et épicerie.
Les vélos sont chargés, heureusement que nous avons le bac qu’Yvon (Zénith) nous a donné. Tout rentre dans l’annexe.
En arrivant au bateau, nous apercevons Kai Keiki, et beaucoup d’autres bateaux. Pierre et Christine s’arrêtent nous raconter leur trajet d’Atlantic City à Cape May.
Nous soupons de bonne heure car demain nous partons affronter la Delaware. Coucher 21h30 après un appel à ma mère (je lui ai promis de l’appeler tous les dimanches mais demain je ne sais pas si je pourrai le faire).

Jour 26
Départ aux aurores. Le stress des ponts à 55pi commence à nous envahir nous ne prenons qu’un bol de céréales. Mais tout ce passe bien, nous sommes partis plus tôt que nécessaire pour être sûrs d’être au minimum de la marée même si cela nous coupe une partie du courant dans le dos sur la baie.
Le vent est trop faible pour lever les voiles, nous montons au moteur avec tous les autres « amis » qui vont vers le Sud; nous ne sommes pas tous seuls!!!
Nous rencontrons toute sorte de bateau dont un très spécial. Il m’a fait penser à Jackie Kirk : un bateau unique, fabriqué en Angleterre, qui porte l’inscription suivante : « We built this boat in Peace » . Il s’appelle d’ailleurs Peace et arbore fièrement le numéro 1 dans sa voile.
Voyez les photos…
On pensait arrêter à Chasepeake City; heu, c’est dimanche et il fait beau, alors les « locals » sortent en bateau. Nous continuons donc sur Bohemia Bay. Nous y avions été l’an dernier et nous savons que le fond est très très vaseux. JP nous a fait une route dans le 8pi et le 7pi. L’échosondeur ne dépasse pas 4.8pi. Nous avons un tirant d’eau de 5pi. Nous nous avançons quand même jusqu’au fond de la baie, ça semble aller. Il y a beaucoup d’autres voiliers même si nous en avons vu plusieurs virer de bord en abordant l’entrée de la baie.
Coucher à 21h00. Nuit divine au son des cris des outardes (qui passent par ici… en grosse gang)

Jour 27
Nous nous réveillons vers 7h. Gros dodo!! Aujourd’hui lundi (j’ai une pensée pour notre fille qui retourne au travail aujourd’hui après un an de congé parental), nous décidons de quitter cette baie et d’aller dans un endroit plus abrité pour la nuit prochaine car la météo annonce des vents de 10 à 15kn avec des rafales à 20kn, du nord. Bohémia Bay est ouverte au nord.
Nous visons d’abord Sassafras River. Lever de l’ancre donc tout de suite avant que la marée soit trop basse. Nous repassons sur nos pas d’hier puisque ça avait passé. Rendu à mi-chemin, la vitesse diminue : nous touchons le fond. Comme il y a une petite brise sur le travers tribord, JP sort le génois et l’artimon; le peu de gîte aide Absaroque à reprendre de la vitesse. Tout c’est fait sans panique, tout naturellement. Y a rien là !!
Nous sortons de la baie et c’est reparti. Nous sommes doublés par des cargos bizarres.
En route, nous décidons de nous rendre plutôt à Worton Creek. Nous y entrons à 11h15. Charmante petite place, nous ancrons encore dans 4.8pi. Nous verrons demain….
Il fait beau, pas les vents annoncés encore, nous décidons d’aller dans une des marinas autour pour avoir accès à Internet et le téléphone. Nous sommes dans un trou… il n’y a que le téléphone de cuivre qui marche. La marina nous permet de téléphoner en utilisant notre carte d’appel. Nous rejoignons Yvon sur son téléphone; il est ancré dans Back Creek à Annapolis. Nous devrions y être demain.
Nous retournons au bateau chercher les vélos et allons jusqu’à Fairlee Creek, 6km, où il y a une grosse marina avec Internet; mais il faut payer 10$ pour une journée. On laisse tomber.
C’est bien plus agréable de forcer des bras et des jambes que d’être assis dans le cockpit à ne rien faire et supporter le stress d’une situation que nous jugeons potentiellement dangereuse. J’adore le vélo….
Nous rentrons au bateau et avant de remonter l’annexe je mets du baume sur les blessures d’Absaroque (je mets au petit pinceau de la peinture noire sur les éraflures faites par les entrées et sorties aux différents quais auxquels nous avons dû arrêter).
Nous mangeons tranquillement notre couscous à l’agneau en écoutant Madame Butterfly. Nous finissons avec une banane flambée en essayant d’entrer en contact avec Kai Keiki par BLU. Pas grand succès. On entend très faiblement l’appel de Pierre et c’est tout. Les fréquences choisies sont toujours occupées.
Toujours pas les vents annoncés…

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Photos

Les vents de plus de 20kn
Absaroque se promène toujours de gauche à droite, il ne s’enligne pas dans le vent

Départ de Cape May à l’aube
On voit une partie des autres bateaux

Un catamaran unique gréer en goélette
C’est un moteur hors bord de 9.9hp qui propulse le bateau!! Deux mats et un génois au milieu des deux coques.

La colombe et le numéro un
Unique, tout comme l'était Jackie
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Nos voisins de mouillages dans Bohemia Bay
Les cartes indiquent 7-8pi d’eau et il ne faut pas écouter nos échosondeurs (sinon on reste à la porte)

Enfin du vélo!
On est quand même le 6 octobre et voyer le paysage

D’autres migrateurs
Cette fois-ci nous sommes avec les canards et les outardes pour descendre dans le Sud (contrairement à 1995)