I'm a poor, lonesome cowgirl


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November 9th 2020
Published: November 12th 2020
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Le 19 septembre 2020,

Le réveil sonne à 5:00. C'est dur, mais on fait passer la pilule avec un appel-vidéo à nos trois petits monstres, restées à Montréal. Tandis que nous nous préparons rapidement, nous sommes rassurés de ne pas entendre bouger et parler dans les chambres à côté: nous avons plus de chance d'être dans les temps pour accéder à Moraine Lake avant que la route ne soit barrée. On visait d'y être pour 5:45, et bien c'est finalement à 5:39 qu'on arrive à la barrière et heureusement, les garde-parc nous laissent passer. À nous Moraine Lake! La route d'accès fait plusieurs kilomètres, on tournoie en pleine forêt dans la nuit noire. Puis, c'est le choc quand on arrive au stationnement: il semble y avoir un énorme happening nocturne ici. Plusieurs personnes ont apporté leur barbecue portatif et font cuire leur déjeuner à la lueur d'une lampe frontale. D'autres se détendent près de leur véhicule, bien assis sur des chaises de camping. On hallucine un peu de voir ça à même pas 6:00 du matin... Mais c'est apparemment la chose à faire car on stationne la voiture à l'une des trois dernières places disponibles...



Après un déjeuner sommaire en pleine noirceur dans la voiture, on suit le flot de gens qui se dirige maintenant sur la Rockpile Trail. L'objectif est d'observer le lever de soleil sur Moraine Lake, une vision iconique que l'on retrouvait jadis sur les billets de 20$. L'endroit est très bien aménagé, sur une butte naturelle en surplomb du lac. Plusieurs sentiers et points d'observation ont été construits tout en préservant l'aspect naturel de l'endroit, de sorte qu'on peut apprécier tranquillement le lieu sans avoir l'impression d'être au milieu d'une foule. L'ambiance est sereine et calme, les gens se laissent imprégner par l'atmosphère. On reste longuement perchés sur cette butte, en alternant les différents points d'observation. Mais on doit se rendre à l'évidence, ce matin, il n'y aura pas de lever de soleil, le ciel étant nimbé des fumées de feux de forêts des provinces et territoires adjaçants. Dommage, on devra se contenter de voir un crescendo de lumière plutôt qu'une explosion de couleurs dans le lac, mais ça fait partie des aléas du voyage.



On décide de prolonger un peu le plaisir d'être ici et de se donner une seconde chance de voir le soleil au dessus de Moraine Lake. Ainsi, on ajoute une petite randonnée au programme: Consolation Lake Trail, un parcours facile et plat de 5,8 kilomètres. Au début du sentier, un panneau inquiétant nous accueille: attention aux ours et recommandation de partir en groupe d'au moins 4 randonneurs. Parfois, cette recommandation devient une obligation, mais à l'heure actuelle, c'est seulement fortement recommandé... Un petit groupe de trois québécoises hésite à partir avec nous, mais elles se laissent dissuader par le panneau sur les ours... Bon... Carl en vaut bien deux, et moi, je crie comme pas une... Ça devrait le faire, on décide d'y aller malgré tout... Je multiplie les appels aux yogis potentiels pour éviter une rencontre inopportune... Le parcours est en pleine forêt sur presque toute sa longueur. Pas de vue transcendante sur des glaciers, des rivières et des canyons donc, mais c'est un environnement totalement différent qui fait bel et bien partie des paysages des Rocheuses. De plus, comme j'ai rarement l'occasion de m'immerger ainsi en pleine forêt, j'apprécie le moment tel qu'il est. On parcourt facilement et rapidement les quelques kilomètres qui nous séparent de Consolation Lake puis la paysage s'ouvre sur une petite rivière translucide et, dans un écrin de montagnes, le lac lui-même, . Celui-ci est quasi inaccessible car d'importants amas de pierres gigantesques forment un champ devant l'étendue d'eau. Carl grimpe par dessus et réussit à se rendre jusqu'à l'eau. Pour ma part, avec ma maladresse légendaire, j'abandonne rapidement mes projets d'escalade (pas question de me fouler une cheville ici!) et m'installe sur une grosse pierre plate pour simplement admirer le paysage qui m'entoure, avec ses arbres habillés aux couleurs de l'automne. On repart ensuite par le même chemin. Nous croiserons seulement un couple avec leur chien ainsi qu'un petit groupe de quatre personnes. Aucun ours en vue, seulement quelques petites perdrix perdues sur le sentier. Une sortie bien tranquille que ce Consolation Lake Trail!



De retour au stationnement de Moraine Lake, le ciel n'a toujours pas changé de couleur et le soleil est toujours aux abonnés absents. Nous ne verrons pas Moraine Lake paré de ses couleurs de carte postale. Tant pis. Nous repartons et faisons un petit arrêt par le village de Lake Louise, le temps d'acheter en vitesse des sandwichs pour le dîner. Puis, nous ramassons rapidement nos affaires dans notre chambre miteuse du Deer Lodge. À notre sortie, surprise, le soleil est là! On saisit l'occasion pour filer à la Lake Louise Gondola, l'une des remontées panoramiques des Rocheuses, qui permet de monter sans effort au sommet d'une montagne pour profiter des vues sur les environs. Comme ce n'est pas la peine d'y monter par temps couvert, nous saisissons notre chance d'avoir quelques rayons de soleil avec nous pour y aller. La Lake Louise Gondala est une station de ski l'hiver, tandis qu'en été, elle sert aux touristes en quête de vues panoramique. Elle a aussi pour particularité d'être très fréquentée par des grizzlis pendant les mois d'été... On espère avoir la chance d'en apercevoir un pendant le trajet en télécabine, d'autant plus que le préposé nous assure que le temps est idéal pour cela. Malheureusement pour nous, ni à la montée, ni à la descente nous ne verrons d'ours ou autre bestiole sauvage. Dommage! Une fois arrivés en haut, le contraste de température est saisissant. D'un beau 20 degrés en bas de la montagne, on passe à 8 degrés avec beaucoup de vent au sommet... Ce qui frappe aussi c'est que toute la zone touristique du haut est entourée de clôtures à ours électrifiées, sur un secteur très large. Il y a bien une porte qui mène à quelques courts sentiers de randonnées dans la forêt, plus haut, mais cette fois, on passe notre tour. Nous mangeons notre sandwich sur un petit belvédère qui nous permet d'admirer les montagnes environnantes et le Lake Louise, au loin. Malheureusement, les nuages et les fumées nous ont rattrapés, la vue est loin d'être aussi claire que ce que nous espérions, mais il fallait tenter le coup. Je crois bien que nous avons été un peu trop optimistes sur la percée de soleil, mais nous aurions certainement regretté de ne pas avoir fait une petite balade en gondole panoramique pendant notre séjour dans les Rocheuses...



Retour au Lake Louise, que nous n'avons pas encore vu... C'était bien la peine de loger si près pour tant tarder à le voir... On arrive sur place en pleine heure de pointe, il y a foule, ça détonne avec nos randonnées au calme des derniers jours, mais le coup d'oeil reste absolument sublime et, miracle, le soleil nous fait grâce d'une petite présence. Nous avons donc droit aux couleurs mythiques du lac qui le rendent si célèbre. Sans parler de l'écrin de montagnes au centre duquel il se trouve... Wow, un vrai bijou, et dans notre propre pays qui plus est. Après avoir admiré et photographié le lac comme il se doit, on se fait aborder par un couple bigaré, probablement des influenceurs ou youtubers. Ils demandent qu'on les prenne en photo et en vidéo... Pourquoi pas? On a même droit à une prouesse acrobatique, où Monsieur se couche sur le dos, les jambes et les bras dans les airs, et où Mme se couche en équilibre par dessus lui, sur ses pieds et ses mains, la tête renversée en arrière et les cheveux au vent. Décidément,il y a des gens vraiment plus à l'aise et photogéniques que moi devant une caméra! Ils nous demandent si on veut tenter le coup de la pose acrobatique nous aussi mais on décline gentiment la proposition... D'autres aventures nous attendent: une rando à cheval sur les hauteurs de Lake Louise!!!



À quelques minutes de marche, on retrouve un petit enclos discret où nous attendent nos montures pour l'après-midi. Nous avons choisi de faire la randonnée Plain of Six Glaciers, une randonnée dite modérée de 15 kilomètres qui nous amène à monter dans les hauteurs derrière le Lake Louise. Le parcours est réputé pour la grande diversité des paysages qu'il offre, du lac Louise, à la forêt de conifères, à un mur où des grimpeurs s'adonnent à l'escalade, aux vertigineuses moraines et, surtout, des vues incroyables sur les glaciers environnants. Dans le plan initial, nous devions grimper le tout à pied et y consacrer presque toute notre journée, mais Carl m'a convaincu d'étirer le budget voyage afin de parcourir le tout à cheval. Je n'ai pas été difficile à convaincre sur ce coup là! Pour la promenade, nous serons trois couples et une guide. En voyant les autres mettre le pied à l'étrier, on comprend vite que tous, sauf une jeune femme, n'en sont pas à leur première fois à cheval. Une chance, car nous en avons pour 4 heures, le tout, sur un terrain accidenté et souvent vertigineux. Carl hérite du vaillant Dennis tandis que moi, je monte son fidèle compagnon, Hanna, qui, contrairement à ce que laisse croire un nom pareil, est un mâle?!?!. Quelles montures exceptionnelles! À plus d'une reprise lors de descentes raides en terrain glissant et instable, jai fermé les yeux et laissé Hanna me mener en sécurité en bas de la pente. Et pas une fois Hanna n'a perdu pied, glissé ou marché sur un rocher mal arrimé. Il aurait mérité une tonne de carottes ce brave cheval!



La première partie de la balade, nous la passons dans un paysage forestier. Nous entrevoyons le flamboyant Lake Louise à travers les arbres, en surplomb, mais contrairement au chemin piétonnier, nous ne sommes pas au bord de l'eau. Nous sommes ainsi titillés jusqu'à la toute fin, quand on arrive finalement à l'exrémité du lac, baigné par le soleil. C'est magnifique, on assiste en quelque sorte à la naissance du Lake Louise dont l'eau vient des glaciers, en haut de nous. Nous menons nos montures dans l'eau pendant quelques mètres puis au détour du chemin, on aperçoit des grimpeurs qui escaladent une paroi de roche verticale, juste à côté de nous. C'est peu après que l'ascension débute. À ce stade, on partage le sentier avec les marcheurs, c'est un peu malaisant de voir ceux-ci se tasser dans les bosquets afin de nous laisser passer avec nos chevaux, mais la plupart nous saluent chaleureusement et trouvent que c'est une sacré bonne idée de venir ici à cheval plutôt qu'à pied... Nous sommes partis depuis peu, mais je suis rattrapée par mon fidèle companon Sjögren, dit ma charmante maladie chronique qui m'accompagne depuis maintenant un an. Tiens-tiens, il m'avait laissé plutôt tranquille jusqu'à présent, mais à force de pousser mes limites, il a tenu à se rappeler à moi, et bien douloureusement en plus... Mes antidouleurs à dose de cheval ne peuvent rien contre ces satanées douleurs neurologiques, mais comme d'habitude, j'endure, et cette fois, le paysage contrinue fortement à me distraire.



On arrive finalement sur la moraine, composée de roche et de sable instable, la partie la plus difficile et éprouvante du trajet. On doit négocier un passage plutôt délicat avec nos montures, notre première descente vertigineuse, et après cette pente abrupte, nous devons nous regrouper sur un très étroit chemin de crête bordé par des à-pic impressionnants. Je ne peux pas croire qu'on va passer là à cheval: il suffit d'un mauvais pas, d'un écart du cheval, et c'est la catastrophe. La guide passe, un premier couple passe, Carl et moi on y va et la descente s'effectue sans problème, heureusement. Puis, vient le tour de la jeune femme inexpérimentée. Elle n'arrive pas à engager son cheval dans le passage délicat, sa monture fait des siennes, s'écarte, ça devient problématique. La guide doit remonter à pied la chercher et tenir le cheval de la femme en laisse. Lorsque la guide reprend ses rênes pour remonter en selle, c'est maintenant sa monture qui fait des siennes et recule dangereusement au bord du quasi-précipice. Ça frise la catastrophe et je connais assez les chevaux pour savoir qu'il suffit parfois d'un rien pour déclencher tout un évènement, dit la fille dont le cheval a déjà eu peur de sa propre ombre au sol.... Par chance, Hanna et Dennis, nos destriers, restent stoïques et tout le monde arrive à reprendre le contrôle. Et on continue!



Ça grimpe dur, sur des sentiers de roches friables. J'aide ma monture du mieux que je peux, puis, sans crier gare, la guide annonce que nous sommes rendus. Rendus où? À la Tea House, un petit café très rustique où l'on sert du pain et de la soupe maison, le tout cuisiné dans une baraque d'un autre temps sans électricité! Le personnel est tenu de demeurer sur les lieux et les randonneurs doivent rapporter tous leurs déchets en bas de la montagne. La pause fait du bien. On en profite pour se délier les jambes et se réchauffer d'une bonne soupe et d'un chocolat chaud car à cette altitude, il vente beaucoup et l'air est refroidi par les glaciers près de nous. On admire cette vue splendide, avec le Lake Louise tout en bas, si petit. Il est maintenant temps de redescendre, en selle tout le monde! On repart par le même chemin qu'à l'aller, la guide nous informe de laisser travailler nos montures, elles connaissent bien les aléas du chemin et savent mieux que nous à quel endroit poser les pieds. Nous, on recule le plus possible dans notre selle et on s'accroche! On apprécie les derniers kilomètres de notre randonnée, on voit même quelques chèvres de montagne dans le pic rocheux à côté de nous.



C'est finalement à 17:45 que l'on descend de nos fidèles montures, près de 5 heures après être partis. Nous sommes moulus, complètement crevés. On remercie Hanna et Dennis d'une bonne dose de caresses puis nous faisons route vers Banff au Canalta Lodge, une excellente adresse que l'on a réservé pour une bouchée de pain, voire une erreur de prix... La préposée à l'accueil nous informe que les spas sont ouverts (contrairement à tous nos précédents hôtels) et qu'elle peut nous réserver la plage horaire de 21:00. Ça laisse peu de temps pour se doucher et aller souper, mais on ne veut pas manquer cette opportunité. Vite, dans la douche. Vite, on cherche un bon resto... Le Keg, juste à côté, est suréservé pour les 2 prochaines heures... On déboule dans un resto choisi au hasard, le El Toro, qui s'avérera excellent. Vite, on débouche une bouteille de vin, vite, on engloutit l'excellent châteaubriand (mais il faut dire que rendus là, on avait très très faim!) et on revient en vitesse au Canalta Lodge, juste à temps pour profiter de nos 30 minutes allouées de spa! Cette nuit là, on dort bien!



Le 20 septembre 2020,

Fini les vacances! On doit revenir aujourd'hui à Montréal. On se réveille et il approche le 7:00 am. En temps normal, avec les enfants, c'est ce qu'on appelle une grasse-matinée, mais avec le 2 heures de décalage horaire (soit presque 9:00, heure de Montréal), c'est quasi un exploit! Après un petit-déjeuner servi en salle-à-manger, on prend la route de Calgary. C'est très tranquille en ce
dimanche matin, on en profite pour faire une photo de la tour de Calgary, au centre-ville, mais ça ne valait pas franchement le détour, même si la ville semble sympathique. On dépose la voiture au kiosque de l'aéroport puis on met notre masque en vue du vol. Une fois à l'intérieur de l'aéroport, nous sommes surpris. Il y a du monde, beaucoup de monde. Nous sommes encore plus surpris quand nous prenons place dans l'avion. Le vol est plein, archi-plein. Toutes les rangées sont occupées à pleine capacité. Une femme assise à côté de nous, agent de bord pour une autre compagnie aérienne, ne cesse de s'exclamer que c'est illégal de remplir ainsi un avion en pleine pandémie... Peu importe, nous on doit revenir à la maison. C'est bien armés de nos masques, bouteilles de Purrell et lingettes désinfectantes qu'on passera notre quatre heure de vol collés à nos sièges, sans bouger. Disons qu'on a connu mieux! Et c'est ainsi que s'est achevé notre voyage-éclair dans l'Ouest Canadien!


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