Turquie, sixième jour. Istanbul.


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Middle East » Turkey » Marmara » Istanbul
July 13th 2014
Published: August 20th 2014
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00:53, Route 39 Hostel, Istanbul.





Cette fois, nous défions la fatigue, et nous levons comme des braves… à 10h. Au programme d’aujourd’hui, les deux immenses mastodontes qui se font face sur la vieille ville : la Basilique Sainte-Sophie, et la Mosquée Bleue.

La chaleur (inconnue !) du soleil de midi nous sèche comme deux poissons hors de l’eau, et nous pousse à trouver refuge dans un Macdo climatisé place Sultanahmet.



La basilique Sainte-Sophie date d’il y a plus de 1400 ans. Érigée en 537 par l’empereur Justinien, elle est consacrée à la sagesse divine (Hagia Sophia en grec). Pour habiller ses murs, Justinien fit venir des provinces de l'Empire une grande variété de marbres : marbre blanc de Marmara, marbre vert de l'île d'Eubée, marbre rose des carrières de Synnada et marbre jaune d'Afrique. Si on en croit la brochure touristique, certaines colonnes et ornements furent récupérés dans les temples d’Athènes, de Delphes, de Délos, de Diane à Ephèse et d’Osiris à Thèbes.

Symbole de l’islam triomphant, la nef de 70 m de côté est coiffée de la plus grande coupole du monde : la face interne de l'immense coupole centrale de plus de 30 mètres de diamètre, et le bâtiment en lui-même fait plus de 56 mètres de haut.

Dès la prise de la ville par les Ottomans en 1453, Sainte-Sophie est transformée en mosquée. Les Turcs lui ajoutèrent minarets, fontaines et autres mausolées.



L’édifice, immense vu de l’extérieur, le paraît un peu moins de l’intérieur, mais ça reste véritablement monstrueux. La nef est semblable à une grande place où viennent flâner les touristes, tous appareils photos dressés. L’aile gauche est en restauration, et des échafaudages qui semblent monter jusqu’au ciel viennent tisser une épaisse toile d’araignée grise géante.

Une surprise m’attend sur l’aile gauche : une cinquantaine d’œuvres calligraphiques sont exposées, toutes plus fines, élégantes, harmonieuses et magnifiques les unes que les autres. La pureté d’une couleur, la courbure d’une arabesque, la fluidité du trait, c’est vraiment magique.

On peut accéder à l’étage de la cathédrale-mosquée-basilique, qui offre une vue plongeante sur la nef et les dizaines de touristes qui s’y massent.

Des mosaïques de Jésus abîmées, mais impressionnantes de réalisme ornent les murs, aux côtés de larges panneaux de calligraphie arabe… l’effet est saisissant.



On travers la grande place où quelque chose est clairement en train de s’organiser, et où des gens organisent de longues bannières ornées de dizaines de petits drapeaux turcs. Il nous suffit de traverser la place pour arriver devant l’alter ego de la basilique : la non moins imposante mosquée du Sultan Ahmet, plus communément appelée la Mosquée Bleue pour les mosaïques bleues qui ornent les murs de son intérieur.

Comme beaucoup d'autres mosquées, elle comporte également une tombe du fondateur, une médersa et un hospice.

Construite entre 1609 et 1616, pendant le règne de sultan Ahmet Ier, elle est le point de départ des caravanes de pèlerins musulmans vers La Mecque et reçoit le privilège islamique de présenter six minarets, fait unique au monde : seule la Kaaba en dispose de sept, La Mecque étant l'endroit où il doit y en avoir le plus grand nombre. C'est d'ailleurs à cause de l’architecte qu'un septième minaret dut y être érigé. Architecture funfact number one : elle a été conçue de façon à ce que le sultan puisse se rendre dans sa loge à l'étage à dos de cheval.

Contrairement à Beyrouth, les règles sont plus strictes : les filles doivent se voiler les cheveux, et les jambes doivent être couvertes pour tous, y compris les hommes, ce qui me force à enfiler un pagne (très folklorique !).



Une fois de plus, quand on rentre, toujours ce sentiment de démesure. Un large espace est réservé aux croyants, ce qui fait que les touristes se bousculent dans l’autre partie. L’endroit est plus fin, plus gracieux et plus élégant que l’imposante, massive et lourde Sainte-Sophie. Plus de lumière aussi, qui met en valeur les nombreuses décorations murales, encore une fois magnifiques.

Il y règne toujours cette différence homme-femme qui met un peu mal à l’aise : un espace est réservé aux femmes, extrêmement en retrait, et cachées derrière des barrières en osier. Un peu gênant quand même lorsqu’on voit que les hommes prient au centre, dans un espace plus grandiose et spacieux.



Alors que l’on sort de la mosquée, on sent que quelque chose se passe. Des centaines de personnes sont massées sur la place qui est maintenant ornée de centaines de drapeaux turcs. Un orateur hurle en turc sur une estrade dominant la foule. On ne met pas longtemps à comprendre de quoi il s’agit. C’est une mobilisation de soutien aux Palestiniens, ou de dénonciation (de la politique) d’Israël. Nombreux sont ceux à porter un bandeau vert semblable au drapeau saoudien sur le front, alors que d’autres sont enveloppés dans des drapeaux palestiniens ou turcs.



La foule n’est pas agressive, mais très virulente, aussi on reste un peu en retrait pour observer de loin. Après quelques fallafels, on finit par rentrer à l’hôtel où on atterrit sur la terrasse du dernier étage. On se pose sur des coussins, et sirotons une bière en regardant la finale du mondial sous le ciel et la vue de la vieille ville qui scintille derrière le Bosphore bleu sombre.


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