La Mordovie, l'apiculture et un peu plus pour la route =)

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Un peu de bus pour descendre (5 heures, une paille), mais comme les chiens ont definitivement decide que leur espece serait exterminee par mes soins (sachant qu'on prend un bus contenant maximum 12 personnes, quelle est la probabilite pour qu'un des autres voyageurs ait un chien, que ce chien pisse dans le bus sans que personne ne le voie et que pendant les multiples virages ce divin liquide vienne atterrir sur mon sac ? Faible ? Bah je croyais aussi :p ) on finit par preferer le stop. Arrivee a Saransk le soir, papotage avec notre hotesse Irina et le lendemain decouverte de la culture mordve. Qui n'existe pas vraiment en tant que telle : ce terme regroupe en fait les Erzya (Эрзя) et les Mokcha (Мокша), ces deux peuples etant les plus anciens habitants connus de la region centrale de la Volga. Leurs costumes traditionnels, jolis et colores, comportent de nombreuses perles ( les deux photos au milieu de l'article ) et leurs langues (la aussi finno-ougriennes) ont une riche histoire en poesie. Malheureusement les locuteurs ne sont plus que 500 000, et les jeunes comprennent mal voire pas du tout cette langue. Les publications en mordve continuent (il y a meme deux journaux periodiques) mais toute l'education etant en russe et l'exode rural battant son plein il y des (mal)chances pour que ces deux langues soient menacees dans deux ou trois decennies.

Le musee, quoique interdisant les photos, est chouette comme tout. D'abord un peu de costumes et d'ustensiles de la vie de tous les jours, puis une exposition du sculpteur Stepan Erzia. Officiant il y a environ un siecle, il a pris ce pseudo pour mieux faire connaitre son peuple et pour ce qui concerne son oeuvre il donne des formes de visage a des troncs voluptueux et massifs, c'est chouette comme tout. La derniere partie du musee est dediee a plusieurs artistes mordves, dont le fameux (enfin tout est relatif) Sychkov (Сычков), un peintre Mokcha qui a dedie sa vie a peindre la vie quotidienne des gens de son village, se rapprochant je trouve de Courbet, mais en plus gai (quelques exemples ici ). Le lendemain je decouvre avec plaisir l'okrochka (soupe froide au kvas dont j'avais parle dans mon post tchouvatche) dans sa version kefir (lait fermente), et nous filons nous perdre avec volupte dans la campagne mordve. On se fixe comme objectif un vague musee mordve de plein air, qui s'avere en fait etre trois maisons se battant en duel, et en prime fermees. Pas grave, on avait prevu le coup et on a notre petite batterie de cartes de la region, en route fiere compagnie. Apres trois heures a travers champs on tombe sur deux maisons et une embuscade : quatre bedonnants qui sont en train de refaire le monde autour d'un bocal de samagon (Самогон), en d'autres termes une eau-de-vie faite maison. Invites a s'asseoir on a droit a nos trois verres chacun (l'alcool en Russie est au poids, une dose de base c'est 50 grammes (un gros shooter pour donner l'idee), ici la dose de base c'est plutot l'equivalent de 2 shooters ;-) ). Les Russes ont une chouette maniere de boire de la vodka : cul-sec, mais juste apres tu mords dans une bonne quantite de quelque chose (poisson, tomate, concombre sale, pain, ou salo (Сало, du gras de cochon sale et parfois fume qui presente comme ca ne donne pas trop envie mais en fait est tres bon =) ), ce qui fait que ca passe tout seul. Repartant bien rechauffes deux comperes trouves autour de la table nous invitent chez eux, et apres une traversee de pont aussi branlante qu'hasardeuse on arrive dans un village completement desert, et on penetre dans l'antre. Cuisine d'un autre age, bordelique a souhait, propre un jour mais sans doute pas hier mais rustique et conviviale. On s'asseoit avec le pansu Alexei autour de la table et en epluchant les patates on se raconte nos vies en cuisinant une bonne soupe. Petit detour par les ruches (il habite a Saransk et vient le week-end s'occuper des abeilles), on revient avec un plein rayon sous le bras qu'on boulotte ensuite a la cuillere et on finit de vider la bouteille parce que bon c'est malpoli de la commencer sans la finir :o) Apres une nuit sur le plancher en evitant de se faire asphyxier par le poele on le quitte les yeux presques humides tellement la soiree fut bonne =)

Le lendemain des plaines, des forets, des couleuvres a collier, de la verdure et un petit village ou une assemblee d'une dizaine de personnes finit par nous inviter a prendre le the, et aussi la soupe au chou, et les beignets, et ils sont completement arraches mais c'est sympa comme tout. Sauf a la sortie, ou une barrique de 130 kilos au bas mot veut voir nos passeports. J'ai comme regle d'or de ne le montrer qu'aux policiers mais bon des fois...par contre quel dommage ca ne lui suffit pas il veut aussi fouiller les sacs. La il faut pas pousser bobonne, c'est hors de question. Ca frole l'incident diplomatique mais les femmes parviennent a lui faire entendre raison et on file sans demander notre reste. Premiere frayeur hors chien =) Un camion nous pousse un peu plus loin que l'incendie qu'un distrait a allume par megarde, et le lendemain douche salvatrice dans la riviere :p On debouche par hasard sur un plateau, et la une vue sur les 100 kilometres a la ronde nous scotche pour une bonne demi-heure. On rescend tout guillerets pour finir la balade, quand un van arrive a l'horizon. En sortent quatre flics qui nous posent les questions d'usage, et nous enjoignent de les rejoindre au commissariat. Ou on passe quatre heures a expliquer pourquoi on est la, et si on n'est pas des terroristes. Et clou du spectacle parce qu'une habitante d'un village ou on est passe les a appelle...le stalinisme a laisse des traces :-/ Je pense que le voyageur et le militaire ont un point commun ; aller au milieu de nulle part, l'un pour cacher des choses, l'autre juste pour se balader. Dommage, on etait pas dans le bon camp pour le coup :p On ne perd pas completement la journee parce qu'ils nous offrent le the et les petits gateaux, et nous trouvent quelqu'un pour nous pousser de 50 kilometres au sud !

Le lendemain apres etre arrive sans encombre a Penza je me trouve un bon vieux chauffeur qui fait route...jusqu'a Volgograd, soit mon objectif, parfait :o) Je monte dans son Maz (camion russe) et...c'est parti, a 40 de moyenne avec des pointes folles a 60, ce qui fait qu'on tape les 500 bornes en...15 heures, meme pas mal. Il est en pleine forme, parle a toute vitesse, et entre deux cahots de son 38 tonnes me parle de la police et de sa vilaine propension a vouloir trouver des billets dans le passeport en cas de controle routier, et aussi des bourres au volant, et de l'histoire de la Russie bref a peine le temps d'eclater un pneu, de dormir une heure, de draguer une nana de la securite et de se faire la popote que nous voila a Volgograd...mais ca c'est pour le prochain episode !

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Photos

Painting in the Russian style
I don't know how much job it provides, but they're painting all the time...

Comments

[Greg]

aventure quand tu me tiens !
Eh ben voila !! Enfin un peu de pieges a l´alcool russe, des controles abusif et des delations en bonne et due forme .... je me demandais quand est ce que vous alliez commencer l´aventure :)) Et il va falloir que tu me trouves quel est le con qui a dit que le chien etait le meilleur amis de l´homme !!! En ville peut etre mais en campagne .... chasse le naturel et il revient au galop :) Plein de bises old boy y disfrutalo ! Greg