La dolce vita

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Le 24 novembre 2022,

Première journée à Rome, enfin. C'est spécial d'être dans une ville si mythique et chargée d'histoire. On prend d'abord un petit-déjeuner agréable dans la cour intérieure de notre hôtel. Carl pratique son italien avec le serveur (avec l'aide de google translate, naturellement) puis c'est l'estomac bien calé que l'on part à la découverte de la ville. La matinée est parfaitement ensoleillée et dès nos premiers pas à l'extérieur, on ne sait plus où donner de la tête. Il faut dire que l'on ne pourrait être mieux situé: la fontaine de Trévi, les Spanish Steps et même le Panthéon sont tous à moins de 7-8 minutes de marche. Tout est magnifique avec des obélisques, bâtiments historiques, églises, fontaines, places publiques, etc. Il y a même quelques touches de nature avec des perroquets verts dans le ciel et un paon rébarbatif qui part à l'attaque de Carl. En grimpant sur les hauteurs de Rome, vers la villa Borghese, on contemple au loin le Vatican et la basilique St-Pierre. On est sous le charme, littéralement. On traverse la Piazza del Popolo qui, à cette heure matinale, est parfaitement calme, puis on se dirige vers la fontaine de Trévi, où l'on a droit, cette fois, à un véritable bain de foule.

L'heure du dîner approche quand nous attrapons un métro en direction du Vatican. L'après-midi sera consacré à la visite guidée des musées du Vatican, mais en attendant l'heure de notre visite, nous allons déguster notre première pizza italienne dans un petit restaurant local. On y goûte aussi les supplis et arrancinnis, c'est incroyablement bon et même pas cher en plus. On trouve ensuite l'entrée pour les musées du Vatican. Nous y sommes avec 45 minutes d'avance et le passage de la sécurité est ultra-rapide... C'est alors que Carl a une idée de presque-génie... Et si on allait faire le tour du Vatican au lieu d'attendre plantés dans le hall du musée? Ce n'est pas tous les jours qu'on peut marcher la circonférence complète d'un pays en quelques minutes à peine... On décide de s'élancer... Ce n'est pas très piéton-friendly et on avance pas mal moins vite que ce que l'on croyait. Résultat: on marche comme des forcenés pendant plus de 30 minutes- ma montre fitbit croit d'ailleurs que je suis en train de faire du vélo- mais on arrive devant le guichet du musée pile à l'heure de notre visite, oufff! Nous sommes un groupe d'une trentaine de personnes, chacun bien équipé d'écouteurs pour bien comprendre les propos de notre guide anglophone. Celle-ci est d'ailleurs une véritable encyclopédie sur 2 pattes. En premier lieu, elle nous emmène devant un écran multimédia pour nous donner un vingt minutes d'explications sur la chapelle Sistine: ce que l'on y voit, pourquoi cette oeuvre d'art est si reconnue, à quoi porter attention, etc. Puis, on entre dans les galeries à proprement parler. Il y a une tonne de choses à voir, une tonne d'explications et surtout, une tonne de monde, même en un jeudi après-midi de la fin novembre... On traverse plusieurs galeries en s'arrêtant devant les œuvres les plus significatives pour obtenir des informations sur ce que l'on voit. J'adore mon passage dans les chambres de Raphaël, on peut observer les œuvres de très près, ce sera mon coup de cœur des musées, devant même la fameuse chapelle Sistine. Quel peintre intéressant et talentueux! Après un bon 2 heures de visite, notre guide nous laisse aux portes de la chapelle Sistine. Les guides n'ont pas le droit de commenter pour leur groupe, et tout le monde doit garder le silence. Les photos sont en outre interdites. On pénètre dans la fameuse chapelle, qui est complètement bondée, c'est au coude-à-coude. Au micro, devant l'autel, à toutes les 30 secondes, un agent de sécurité indique sèchement aux gens de se taire. Bref, c'est impressionnant comme endroit, mais les conditions de visite ne permettent pas vraiment d'apprécier les lieux comme il se doit.



On sort finalement du musée, on est complètement exténués et sommes près de l'overdose d'œuvre-d'art et de foule. On s'arrête alors dans un authentique petit café italien pas touristique du tout pour une pause gelato et limonade. Puis, on reprend le métro vers notre hôtel. C'est l'heure de pointe, et le métro est particulièrement intimidant: très sombre sur les quais, et débordant de gens dans les wagons. L'expérience est assez désagréable. On retourne à l'hôtel pour se reposer un peu puis en soirée, nous ressortons pour aller manger au restaurant Sphaeristerium. Pour s'y rendre, nous devons passer devant la fontaine de Trévi, toujours aussi populaire à cette heure. On se régale et on a droit en prime à la diffusion de la coupe du monde de soccer sur un écran de télévison près de nous. Après le repas, des douceurs italiennes et du limoncello nous sont offerts par le propriétaire du resto. Vive la dolce vita! Nous allons digérer le tout par une autre visite à la fontaine de Trévi, magnifique de nuit, puis nous poursuivons notre balade nocturne jusqu'aux Spanish Steps, qui valent aussi le détour en soirée. Quelle belle journée!



Le 25 novembre 2022,



Aujourd'hui, c'est la journée Colisée. On se lève tôt car malheureusement , il annonce de la pluie pour l'après-midi. Après un bon petit-déjeuner, on part tranquillement vers le monument mythique. On s'y rend à pied en 25 minutes, en passant par des quartiers plus populaires et beaucoup moins touristiques. La ville reste très belle, et plus vivante encore dans ce secteur. On arrive finalement en vue du Colisée, moment magique. Carl le prend en photo sous tous ses angles puis à 9:45, à l'heure prévue sur notre billet, on pénètre enfin à l'intérieur. Plusieurs panneaux explicatifs sont disséminés au fil des ruines afin que l'on comprenne bien ce que l'on voit. La visite est fort impressionnante, nous avons l'impression d'être entouré par l'histoire de ce lieu mythique. Nous passons une petite heure à parcourir les gradins et les étages du Colisée, puis on sort en jetant un dernier coup d'oeil au bâtiment. Le Colisée fait partie d'un parc historique regroupant la Colline Palatine et le Forum Romain. On continue donc notre visite de ruines. La Colline Palatine comporte plusieurs jardins calmes et fleuris, ça fait du bien après le bain de foule du Colisée. Cependant, on peut déplorer qu'autant sur la Colline Palatine que dans le Forum Romain, on trouve très peu de panneaux explicatifs pour mieux comprendre les ruines que l'on découvre. Heureusement, j'avais installé sur mon téléphone une application pour nous aider à y voir plus clair, mais reste que pour des profanes comme nous, c'est un peu difficile de bien se repérer. Ça reste cependant une matinée fort agréable, et on ne regrette absolument pas nos flânerie dans le Forum Romain et sur la colline adjaçante, c'est un beau coup d'oeil sur le monde antique. On peine à trouver la sortie des ruines, puis nous allons manger une autre pizza sur le pouce. À Rome, dans les frigos en libre-service des restaurants de fast-food, on retrouve, parmi les cannettes de boissons gazeuses, de mini-bouteilles de prosecco. On en remet donc une couche de dolce vita: santé! À la sortie du resto, on longe la Via dei Fori Imperiali. On y a une vue impressionnante et en surplomb de toutes les ruines du Forum Romain. En prime, des statues des empereurs romains bordent l'avenue et Carl ne peut résister à l'envie d'être immortalisé aux côtés de la statue de Jules César. On poursuit notre balade piétonne jusqu'au monument de Vittoria Emmanuel II, un monstre de marbre blanc de plusieurs étages de haut. Wow, on est scotchés, on n'avait jamais vue cette image de Rome, c'est immense comme bâtiment. On parcoure les escaliers à la découverte des immenses statues puis on poursuit notre chemin pour aller découvrir la fameuse louve allaitant Romulus et Rémus. On est surpris, elle est minuscule! Puis, nos pas nous emmènent jusqu'aux ruines de Largo Torre de Argentina, où se trouve un véritable refuge pour chats. Je prends plaisir à observer et à flatter quelques pensionnaires qui s'approchent de nous. C'est maintenant l'heure d'un arrêt gelato, où la dame au comptoir est particulièrement sympathique et ses suggestions, délicieuses.



Il est maintenant temps de se rendre au Panthéon. J'avais réservé un audioguide et la visite, sans être transcendante, permet de bien comprendre l'histoire et le rôle de ce bâtiment vieux de plus de 2000 ans. Nous nous rendons ensuite sur l'immanquable Piazza Navona, lieu mythique et populaire de la ville. On en fait le tour, chaque recoin ayant son intérêt et méritant d'être exploré, avec plusieurs fontaines extravagantes. Nous revenons ensuite tranquillement à l'hôtel, et pour se faire, on doit repasser, encore une fois, devant la fontaine de Trévi, toujours aussi bondée. Décidemment, on l'aura vue sous tous les angles et à toutes les heures cette fontaine! On se repose un peu à l'hôtel, mais à 18:00, on doit déjà repartir, sous une pluie battante cette fois. Nous empruntons des parapluies à l'hôtel puis on retourne en direction du Colisée pour une visite de nuit. En chemin, on s'arrête dans un petit restaurant sympathique. Nous sommes attablés à côté d'un couple de français, on échange sur nos expériences de voyage respectives. On passe un très bon moment puis on leur dit au revoir et nous poursuivons notre chemin vers le mastodonte de pierre. Le Colisée est magnifique sous la pluie, avec son éclairage nocturne. On en fait le tour à l'extérieur pour bien l'apprécier. À 20:30, nous avons rendez-vous avec une guide anglophone pour une visite à l'intérieur du Colisée. C'est une activité assez exclusive car le Colisée, à cette heure, est fermé au grand public. Seuls quelques groupes d'une vingtaine de personne peuvent le visiter à chaque semaine. Autant vous dire que nous sommes presque seuls à l'intérieur, l'ambiance est fantastique. En outre, notre guide nous fait visiter des lieux non accessibles pendant la visite de jour: nous allons sous l'arène et visitons les salles où étaient gardées les bêtes et les hommes en attente de leur passage. Elle nous explique les dessous des combats de gladiateurs et nous instruit d'une foule d'anecdotes. À la fin de la visite, nous pouvons marcher brièvement sur une partie de l'arène reconstruite. Carl et moi sommes les deux derniers à quitter le Colisée ce soir là, le moment est unique et la visite, mémorable et chaudement recommandée à tous, même sous la pluie. Nous n'avons pas trop du 30 minutes de marche jusqu'à notre hôtel pour nous remettre de ces belles émotions. Ma montre fitbit nous indique pas moins de 23 kilomètres au compteur. Ouf, on tombe de fatigue.



Le 26 novembre 2023,

Aujourd'hui, nous aurons droit à une autre journée particulièrement unique. Après un petit-déjeuner à l'italienne, nous reprenons le métro vers le Vatican et arrivons de bon matin sur la place St-Pierre, encore calme à cette heure. On admire les colonnes l'entourant, les jolies sculptures et fontaines et on s'imagine dans le film Ange et Démon. Puis, c'est avec un peu de gêne que l'on doit s'approcher des gardes suisses, figures mythiques, colorées et intimidantes du Vatican. C'est que l'on a rendez-vous au bureau des fouilles du Vatican, situé dans une zone non accessible au public. On montre patte blanche ainsi que notre réservation à l'un des garde suisse, avec qui Carl demande même de se faire prendre en photo. Bon joueur, le garde accepte. Puis, on passe le contrôle de sécurité et on se rend au bureau des fouilles, sous le regard vigilant des gardes suisses postés tout près. En effet, nous avons réservé une visite organisée par le bureau officiel des fouilles archéologiques du Vatican, qui permet d'explorer la nécropole vaticane située sous la basilique St-Pierre et même, de voir la tombe de Saint Pierre. Il s'agit d'une visite guidée en petit comité d'un maximum de 12 personnes, et seules quelques dizaines de personnes sont admises chaque jour. Pour réserver cette activité hautement prisée, il faut présenter une requête écrite au bureau des fouilles et ESPÉRER une réponse positive... Disons que nous avons été très très chanceux... Tandis qu'on attend notre guide, on se fait houspiller brusquement par les gardes suisses: tout notre groupe francophone doit rentrer IMMÉDIATEMENT dans le minuscule bureau à côté... on s'entassse les uns sur les autres, on se demande ce qui se passe.... Puis, dans la cour du Vatican, passe une voiture.... On se demande bien qui est à l'intérieur, mais personne n'ose poser la question à voix haute, nous sommes dans un lieu pas comme les autres ici. On ressort une fois que la voiture a passé puis nous sommes rejoints par notre guide pour la matinée, un frère séminariste belge. Sans tarder, il nous emmène vers le site des fouilles archéologiques. Dans une salle moderne avec quelques modèles réduits, il nous apprend qu'avant la basilique Saint-Pierre, une autre église se trouvait en ces mêmes lieux, et que la basilique a été construite sur ses vestiges. Puis, après quelques portes servant à réguler la température et l'humidité, on pénètre dans une authentique crypte, aux murs de pierre froids et humides. Plusieurs tombes, autant païennes que chrétiennes sont visibles, on passe des plus anciennes aux plus récentes. On ne manque pas de s'étonner que sous la basilique Saint-Pierre, des restes païens soient encore inhumés. On progresse dans les souterrains et, à certains moments, on aperçoit au dessus de nous, via quelques trappes d'aération, des touristes qui marchent dans l'aile consacrée aux tombes des anciens papes, ou même, directement dans la basilique Saint-Pierre. On apprécie la calme et la quiétude des lieux, surtout lorsqu'on passe devant une petite chapelle richement décorée où plusieurs papes appréciaient venir se recueillir près des restes de l'apôtre Pierre. Puis, on arrive au point culminant de notre visite: la tombe de Saint-Pierre. Notre guide nous fait un long discours pour nous expliquer, pourquoi, selon l'Église, il s'agit de la tombe authentique du premier pape. Toutes ces explications semblent bien cohérentes, mais je ne peux m'empêcher de demander discrètement à notre interlocuteur si les ossements ont été datés au carbone-14, pour apporter une preuve supplémentaires... Et bien la réponse fut négative... Reste que la visite revêt sans aucun doute un caractère très solennel, surtout quand on pense que nous sommes dans l'un des lieux les plus sacrés de la chrétienté moderne.



On ressort de la crypte par un petit passage dérobé nous amenant directement au cœur des galeries modernes consacrées aux tombes des papes. Ouf, la lumière, le bruit et la foule sont un choc après l'atmosphère de recueillement du Scavi... On passe rapidement au cœur des tombeaux des papes, puis on visite la basilique Saint-Pierre, incroyablement vivante. Elle réussit sans difficulté à conjuguer sa vocation comme lieu de culte avec sa popularité comme lieu touristique. L'endroit est immense, magnifique, et on manque de superlatifs pour décrire l'expérience. On en fait deux fois le tour, pour mieux en apprécier les détails, puis on ressort en laissant tomber notre projet de monter dans la coupole de Saint-Pierre. On craint que ce soit bien terne après notre visite unique de la nécropole vaticane. On fait un autre petit tour sur la place Saint-Pierre puis on dit un dernier au revoir au Vatican. On s'arrête manger quelques pas plus loin au délicieux et populaire restaurant Scialla. La longue attente au comptoir en valait franchement la peine! Puis, on regagne la vieille ville de Rome en passant par le superbe pont devant le château Saint-Ange. On déambule tranquillement pour une dernière fois dans la vieille ville, en ne se privant pas d'un détour vers la Piazza Navona. Après un repos bien mérité à l'hôtel, on repart vers notre premier coup de cœur romain, la Piazza del Popolo, non sans traverser les jardins de la jolie villa Borghese. On se pose quelques minutes au milieu de la place, le temps de décider que l'on souhaite retourner à notre sublime restaurant du premier soir, pour être certains de clore ce voyage en beauté. En effet, nous ne serons pas déçus! C'est sympathique, délicieux et abordable tout à la fois.



Le 27 novembre 2023,

Toute bonne chose a une fin, c'est déjà le moment de retourner à Montréal. On quitte l'hôtel vers 6:00 du matin, nos valises et une petite boîte-déjeuner sous le bras. On parcourt la capitale romaine à pied pour retourner à la gare. Il fait bon de se délier les jambes avant de longues heures d'avion. Pour se rendre à l'aéroport, nous embarquons dans le Leonardo Express, une liaison ferroviaire avec des départs aux 15 minutes emmenant les voyageurs directement à l'aéroport. Puis, on enchaîne sans peine un vol jusqu'à Paris et un autre vol direct vers Montréal, où l'on arrive un peu avant 17:00. Et voilà, il est temps de revenir à la réalité, notre voyage pour célébrer nos 10 ans de mariage est déjà terminé!



Pour le tour de la nécropole vaticane: http://www.scavi.va/content/scavi/en.html

Tour de nuit du Colisée: https://ecm.coopculture.it/index.php?option=com_snapp&view=products&catalogid=5631DF7E-2747-31EE-66ED-017A9F25F6A7&snappTemplate=template3&lang=en

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