Brèche de Roland et pic du Taillon


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Published: August 5th 2009
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DebutDebutDebut

La petite troupe du depart.
Je reprends donc;
Je continu à courir jusqu’à croiser un petit groupe de femmes guidées par un homme.
Après quelques minutes de recherche sur leur carte, je prends la décision de marcher un moment avec eux dans l’espoir d’arriver au bon endroit, puisqu’ils se dirigent aussi vers la Brèche. Mais nos chemins se séparent assez rapidement; quelques mètres après la pancarte indiquant le début du chemin vers le sommet, je reconnais cet homme que je n’ai vu qu’une fois, mais avec qui je parle depuis une semaine…! Je remercie le petit groupe et m’approche de Dominic, qui retient un jeune enfant et est accompagné d’une femme, d’une fille et d’un adolescent. Toute sa famille? Je pensais grimper seulement avec lui, mais tant qu’à apprendre à connaître une nouvelle personne, pourquoi ne pas le faire avec 5 à la place!
Néanmoins, j’apprends vite qu’en fait, Dominic est venu en aide à la mère de l’enfant qu’il retient, ce dernier ayant ‘’peté une crise’’ et menaçant de se lancer dans le ravin (et bon, on entend souvent des menaces de ce genre, mais je vous le jure, celui-là, il l’aurait fait). Selon ce que j’entends, ça ferait un bon moment que ça durait
CirqueCirqueCirque

Vue du Cirque, a partir d'en haut.
et la mère, à bout de nerf, était à genoux et pleurait presque. Bref, toute une histoire! Il me contera d’ailleurs un peu plus tard qu’il voulait laisser la mère s’en occuper, jusqu’à ce qu’il réalise que c’était vraiment grave.
Ayant finalement calmé l’enfant, il propose à la mère de faire route avec eux pendant un petit moment pour s’assurer que tout se passe bien. La proposition acceptée, il me présente à l’adolescent, qui se trouve être Martin, son fils, puis nous débutons (finalement, après tout ça!) l’ascension.
Très vite, nous nous mettons tous à discuter comme si nous nous connaissions bien. C’est merveilleux la vie! Étant déjà monté quelques fois, Dominic nous fait visiter les coins qu’un guide lui avait montré. Nous voyons donc en accéléré une partie de l’histoire des Pyrénées par la différence de reliefs, de pierres, la présence de fossiles (!), les vestiges d’avalanches et de tremblements de terre. Plus tard, le relief se fait plus accidenté et après une courte discussion, la petite famille qui nous suivait décide qu’il est temps de rebrousser chemin. Nous les saluons, puis nous nous remettons en marche, un poids en moins sur les épaules (le gamin étant vraiment turbulent).
La séparation se fait donc entre la marche familiale et la marche plus difficile. En fait, ce que j’appelle la séparation entre la marche et l’expédition. Le chemin est étroit, mais évident. Le niveau, suffisant pour avoir besoin des gourdes. D’ailleurs, je regrette pas mal que ma grosse ait lâché. La montée est progressive, nous permettant de discuter à profusion.
Plus loin, le plaisir augmente d’un cran; le sentier s’estompe et reparaît pas mal plus loin, en haut d’un escarpement assez haut au travers duquel passe entre-autres un bon ruisseau aux contrebas peu rassurants. Il nous faut désormais choisir notre chemin parmi les éboulis et le ruisseau, ce que j’adore véritablement! Surtout que, au moment où la montée se fait plus difficile, Dom me mentionne qu’il a les genoux affaiblis et donc qu’on ne peut pas passer n’importe où. Cela me mène donc en tête, à devoir analyser le terrain pour choisir selon quelques critères le chemin à adopter; J’ai vraiment adoré. Je crois que j’aimerais bien être guide en montagne…qui sait!
Une fois la zone mouillée et l’escarpement franchis, nous retrouvons le sentier qui nous mènera non seulement au refuge de la Brèche, mais aussi juste au-dessus du Cirque
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Quelques photos de la vallee empruntee au retour.
de Gavarnie, vue que j’ai particulièrement appréciée. Nous pouvons donc voir à notre droite le chemin rocailleux, puis enneigé qui nous mène à la Brèche, en face de nous le Cirque et sa magnifique chute (la plus haute d’Europe, et nous sommes au-dessus!), accompagnés du Col des Druides et à notre gauche, un massif où on peut apercevoir des gens qui escaladent ainsi qu’une superbe vue panoramique sur tout le centre des Pyrénées! Je crois que c’est la vue que j’ai préférée dans toute la montée.
Nous nous arrêtons donc au refuge pour grignoter un moment, reremplir nos gourdes à la source qui descend du glacier (les gens disent qu’elle n’est pas potable parce qu’elle n’est pas traitée au chlore, mais elle est vraiment très bonne… meilleure que celle des villes, selon mon point de vue) et prendre quelques photos. Puis, nous nous remettons en marche. Le chemin qui reste à parcourir est relativement court, soit un peu plus qu’une heure au rythme actuel, mais il s’agit d’une montée très abrupte passant dans une sorte de petite pierraille qui dégringole facilement. Je ne sais pas si ce sont mes bottes ou peut-être mon expérience en escalade, mais je progressais sans trop de difficulté et allait pas mal plus rapidement que les autres. Ils me proposèrent d’aller de l’avant, de ne pas les attendre, mais j’ai d’abord voulu rester avec eux. Cependant, ils m’ont alors annoncé qu’ils s’arrêteraient à la Brèche et n’iraient pas jusqu’au pic du Taillons. Comme j’étais venu à Gavarnie l’été précédant et que j’avais regretté de ne pas être monté plus haut (surtout après que ma mère m’eut parlé de son expédition à elle), je ne voulais pas garder le même sentiment de ne pas avoir été jusqu’au bout cet été aussi. Je leur donnai donc rendez-vous à la Brèche à une heure X, puis pris mon propre rythme. La progression se fit bien et rapidement, je pus gravir (avec un peu d’escalade) jusqu’à la Brèche et profiter du paysage; l’ouverture que cet endroit donne sur les cols environnants et sur le reste de la région est vraiment impressionnant. Mais plus trippant encore, je fais un pas derrière et je suis en Espagne! (Cet endroit ayant vraiment été désigné pour établir la limite entre les deux pays). Au départ, comme le sommet du pic du Taillons se trouve à environ 45 minutes de la Brèche, je pensais
VueVueVue

De l'interieur des Pyrenees.
simplement aller m’amuser un peu en Espagne, puis revenir au point de rendez-vous, mais lorsque j’eu jeté un coup d’œil et remarqué que mes deux compagnons se trouvaient encore très loin, je décidé d’essayer de me rendre jusqu’au bout. De toute façon, peu importe, la tentation à ce point de la montagne était trop forte. Je suis heureux de remarquer que jusqu’à ce point, je suis toujours en T-shirt et que j’ai chaud; l’oubli du manteau est pardonnée par la nature clémente.
Une gorgée avant de partir… et je réalise que je suis presque à sec. Et aucune manière de remplir sans redescendre. Ne pouvant simplement pas retourner sur mes pas, je m’élance tout de même, conscient que ce n’est pas nécessairement brillant.
Le départ se fait en longeant la partie droite de la Brèche, en étant du côté Espagnol. Un sentier étroit encore une fois très rocailleux; d’un côté s’étendent les magnifiques vues du côté de l’Espagne (Le paysage est tout autre, moins accidenté, plus verdoyant qu’en France), et de l’autre je suis surplombé par un gigantesque mur de pierre dans lequel se trouvent quelques grottes amusantes. Puis, on se retrouve subitement sur une longue crête de cailloux, dérapante
2e niveau2e niveau2e niveau

Debut de la marche plus difficile.
et escarpée. Ce chemin agit en guise de pont jusqu’au pic en question, qui se met à monter très abruptement. Au pied de ce dernier, je vide ma gourde et commence à sentir les effets de la déshydratation, mais je sais que je suis presque arrivé et qu’il me reste une poire! Je dois toutefois impérativement me trouver une plus grosse gourde, car je n’ai vraiment pas apprécié le mal de tête et le vertige qu’il a créé. Je gravis donc le pic en appliquant un peu de Ki Gong pour équilibrer le tout. Rapidement, je me fais mon propre chemin, trouvant que le sentier tracé prenait un trop grand détour. J’atteins finalement le sommet! Tout en haut, nous ne sommes que 4 et je suis le seul français. La vue tout à fait dégagée à 360 degrés me permet d’apprécier la différence entre les paysages des deux côtés et de simplement me sentir bien. Cette vision qui porte, cette impression de voler au-dessus du paysage environnant, c’est simplement merveilleux. L’énergie de la marche retombée, le vent omniprésent (3150m, et presque le plus haut point des Pyrénées, donc peu d’obstacle pour les vents!) commence à me refroidir. En sortant mon
2e niveau2e niveau2e niveau

Debut de la marche plus difficile.
fruit, j’enfile finalement mon GoreTex (hé oui, t’inquiète, c’est la veste que je n’avais pas, ça je l’avais Renée) pour pouvoir profiter du paysage sans redescendre enrhumé. Quelques photos plus tard, je m’élance dans la descente au pas de course, car j’ai pris plus de temps qu’il ne m’en était donné. Hormis une petite erreur de sentier, tout se passe bien et je retrouve bientôt Dominic et Martin en chemin vers le refuge. Au niveau de la Brèche, j’ai d’ailleurs recroisé le monsieur qui m’avait aidé à me repéré, juste avant que je ne trouve mes compagnons, tout en bas. Le groupe de femmes qui le suivait c’était arrêté au refuge, et il s’apprêtait à redescendre les rejoindre. Grâce à mes bottes hyper-adhérantes (n’avais-je pas dit quelque part que j’arrêtais le sarcasme? En tout cas, si oui, oubliez que j’aie jamais dis ça, héhé), je descends les passes enneigées en faisant du ski, ce qui fut très agréable. Une fois que j’eu vraiment rejoint mes compagnons, nous nous arrêtons au refuge pour remplir nos gourdes, savourer eux un café, moi une bière (que je me suis fait offerte, héhé), puis nous repartons. Une fois le passage du ruisseau derrière nous,
RuisseauRuisseauRuisseau

Chemin passant dans le ruisseau.
nous choisissons de prendre un autre chemin que celui contournant la vallée, le même que nous avions pris pour monter. En effet, il existe un chemin de moutons passant dans la vallée et qui, supposément, devrait nous amener non pas au stationnement (puisque nous n’avons pas de voiture pour redescendre à Gavarnie de toute façon), mais plutôt directement au village de Gavarnie en passant de l’autre côté du col des Tentes. Le chemin s’avère encore une fois très intéressant; divers passages existent et je suis de nouveau en tête pour choisir le plus adéquat. La descente dans la vallée nous offre une vue tout à fait différente que lors de la montée et s’avère, bien que longue, relativement aisée. Entourés de champs d’iris mauves (J’ignore le nom spécifique) et de moutons chauffards, nous parcourrons un long chemin pour finalement arriver en vue du village, toutefois nettement plus bas. Le point de vue nous propose, outre la levée du brouillard caractéristique à la tombée du jour, un angle encore une fois unique sur la grande chute. D’ailleurs, un chemin nous propose gaiement de nous y amener, mais nos jambes déclinent l’offre, calculant le nombre de pas à ajouter à un supplément
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Si si, regardez de pres, le petit point au centre de la paroi! Je veux faire ça un jour.
de 3 heures de marche. Nous pénétrons donc dans le dernier tronçon de chemin qui nous mène en serpentin jusqu’au village. Nous sommes désormais entourés d’arbres, végétal dont nous n’avions vu qu’un seul spécimen sur toute notre route depuis le matin. Le changement de végétation plaît d’ailleurs à l’œil. Mais le plaisir envisagé par le repos accompagnant la fin du trajet n’investit que mes deux camarades; en effet, l’annonce de huit heure me fait réaliser que, le dernier bus ayant quitté deux heures plus tôt et les touristes quittant justement au plus tard à huit heure, j’aurais sans doute un peu de misère à me rendre à Bagnères le soir même. Néanmoins, après m’être fait donner l’adresse de l’hôtel de Dominic au cas où je devais rebrousser chemin, je décide de ne pas freiner l’élan pris quelques 9h30 plus tôt et m’élance sur la petite route d’ailleurs superbe qui relit Gavarnie au reste du monde. Je suis toutefois résolu de me rendre jusque chez François, non seulement parce que j’avais donné ma parole pour reprendre le travail le lendemain, mais aussi simplement pour l’aventure que me proposent les quelques 6 heures de marche qui m’en séparent. Le pouce dressé, le
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On voit finalement la Breche de Roland!
sourire naturellement imprimé après une si belle journée, je marche. Ma conviction de me rendre est rapidement récompensée par un premier homme se rendant… quelques 4 kilomètres plus loin. Mais son aide est vite secondée par un autre homme (Jean-Pierre), un fier randonneur qui revient plus tard que prévu, et pour une visite non commune à partir de Gavarnie (où il vit et travaille) pour se rendre près de Lourdes. Vraiment sympathique (comme tout les JP que je connais d’ailleurs!), nous discutons abondamment jusqu’à ce qu’il me laisse à un rond-point en m’indiquant le reste de la route à suivre. Un peu plus tard, je suis finalement embarqué par une famille Hollandaise qui n’hésite pas à faire asseoir leur petite fille sur les genoux du père pour me faire de la place. Sylhanüs, le père en question, m’explique en anglais que lui et sa femme ont beaucoup fait de hitchike avant de s’acheter une voiture, et qu’ils sont dons heureux d’en faire profiter les gens qui le demandent. S’en suit d’un bel exposé sur les endroits à visiter d’ici en Hollande, puis sur la vision mondiale de ce même pays que mon interlocuteur décrit, m’expliquant les détails moins discutés concernant
BrecheBrecheBreche

De plus pres.
l’usage légal des drogues et l’euthanasie dans les hôpitaux. J’ai la chance de réaliser qu’ils se rendent à un chalet, à 10 minutes de Bagnères. Même si je leur dit de ne pas le faire, ils prennent un petit détour et m’amènent à deux pas de chez François, 4 heures plus tôt que ce que j’avais prévu. Nous nous saluons, puis je rentre finalement à l’hôtel. Dernier contrainte à laquelle je dois faire face avant de gagner la douche; la clé cachée n’est plus là. Heureusement, Tess vient m’ouvrir. Heureusement en effet, car j’avais pris la peine de bien fermer toutes les fenêtres avant de quitter, ce qui m’empêche d’utiliser la même ‘’entrée’’ que l’été dernier, en grimpant aux murs.

Sur ce s’achève cette superbe journée! Je vous conseille sincèrement cette marche qui offre des difficultés mineures (juste assez pour rendre le tout plus agréable!), est pour toute la famille si équipé un minimum et surtout offre une journée complète (10h pour nous) de paysages magnifiques. Voilà!
Hum, et cette marche a achevé mes bottes, héhé! Elles commencent vraiment à faire pitié, le cuir ouvert sur les côtés et la semelle plate en arrière et au centre de l'avant
Juste avantJuste avantJuste avant

Dernier effort avant d'y etre.
du pied (méridien de la vessie, c'est bon, je marche au bon endroit gnihihi).



Additional photos below
Photos: 22, Displayed: 22


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pic du Taillonpic du Taillon
pic du Taillon

Chemin pour s'y rendre, simple, mais peu accueillant!
EspagneEspagne
Espagne

Magnifique cirque equivalent en attraction Gavarnie, du cote espagnol. Beaucoup plus de vegetation, et la photo rend mal sa beaute.
MoiMoi
Moi

En haut.
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Retour

Tiens, c'est ca que j'ai monte?
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Refuge

Affiches historiques et legendes sur la Breche.
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Vallee

Quelques photos de la vallee empruntee au retour.
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Vallee

Quelques photos de la vallee empruntee au retour.
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Soir

Le brouillard recouvre les montagnes nous entourant. Vraiment superbe comme sentiment.
Vers la BrecheVers la Breche
Vers la Breche

Chemin degringolant menant a la Breche.


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