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Published: March 13th 2024
Je vais tenter d'ajouter quelques brèves expériences personnelles aux articles déjà très complets écrits par Linchy.
Maintenant, fais toi lire ces quelques lignes, fermes les yeux et imagines ...
... Ce que je ressens :
A l'excitation du départ, s'ajoutent :
_ une concentration particulière à la préparation des bagages pour un voyage en mode sac à dos d'hôtel à hôtel. Le paquetage se devait d'être sécurisé, pratique et modulable : 2 sacs à dos de 80 à 120L pour transporter l'ensemble des affaires (et les souvenirs ...) et 3 plus petits sacs pour les excursions quotidiennes
_ une appréhension des pickpockets ; plusieurs personnes nous ont avertis que nous sommes une cible pour les vols à l'arrachée
_ une envie indescriptible de voir Linchy s'épanouir et trouver ce qu'elle recherche, peut-être même quelque chose à laquelle elle ne s'attend pas
_ une envie de voir Eli simplement "découvrir" et s'émerveiller devant une culture différente
Arrivés à notre première étape, la ville d'Ho Chi Minh (Saïgon Vietnam), nous sommes accueillis chaleureusement par la cousine de Linchy et son mari, tout souriant.
Sortis de l'aéroport, je découvre un fourmillement anarchique de vie qui provoque un certain
stress et me pousse à accroître mon attention sur la sécurité d'Eli. Traverser une route est clairement une mission.
Je perçois d'abord le style de conduite des vietnamiens comme imprudent, puis je me rends compte qu'il s'agit plutôt d'insouciance.
Ensuite, sur l'ensemble du voyage, les appréhensions ou les préjugés s'estompent.
J'ai été enchanté par la facilité de communication avec les vietnamiens car ils sont attentifs et attentionnés. Si la discussion en anglais ou en français n'est pas possible, les sourires, les gestes et les regards suffisent à exprimer l'essentiel, ce sont des échanges souvent intenses.
Toutefois, il est difficile de déceler l'humeur des vietnamiens, sur leurs visages souvent impassibles.
Eli et moi sommes des curiosités dans la plupart des endroits ; le physique caucasien ou métisse les intrigue : les enfants nous fixent en souriant et nous font "coucou". Nous avons aussi été pris en photo plusieurs fois plus ou moins discrètement, c'est cocasse.
Je ne me suis finalement jamais senti en insécurité. Il semble régner partout un sentiment de bienveillance.
Ici, la compétition d'orgueil n'a pas sa place et cela semble bien ancré dans la culture vietnamienne (ou asiatique ?). Et ça change radicalement de la
mentalité occidentale ! Cela rend la découverte plus sereine, agréable et paisible, même dans les villes les plus denses comme Hanoï, HaiPhong ou Ho Chi Minh.
Je conclus mon ressentis global sur la vie des vietnamiens par l'observation d'une dualité étonnamment équilibrée : insouciance-bienveillance.
Le jour du départ, je suis ravi de quitter une ville comme Ho Chi Minh, trop de bruit, trop de béton, trop chaud et trop de pollution pour moi. Ces "trop" peuvent paraître nombreux ; ce n'est cependant pas le souvenir que je vais conserver car j'espère revoir un jour ces personnes si chaleureuses et accueillantes, la plage et les rues festives de Hôi An et les paysages paisibles de Mai Châu.
... Imagines ce que j'entends :
Linchy qui discute en cantonnais avec sa cousine d'Ho Chi Minh rencontrée pour la première fois il y a à peine 1 mois. Elles ressemblent pourtant à deux copines d'enfance.
Les karaokés "à fond", que ce soit en campagne ou en ville. Et non ... Ce ne sont malheureusement pas des chanteurs nés ... Ils sont simplement très "confiants" !
Les klaxons ... Quand on double : on klaxonne ;
quand on tourne : on klaxonne ; quand on veut que l'autre s'écarte : ... je vous laisse laisse deviner ... (ndlr : spoiler : tut tut !)
Ça "tut tut" de partout ! De jour comme de nuit ! Le tout dans une grande sérénité, aucune agression ou agacement ne se fait remarquer.
Le son des tronçonneuses dans les montagnes au Nord du Vietnam qui coupent du bambou pour fabriquer des palissades, des matériaux de construction et divers objets de décoration.
D'autres essences de bois plus exotiques sont exploitées pour construire de solides maison-chalets et du mobilier massif finement sculpté, à destination des plus riches.
Les vagues qui s'échouent sur la plage de sable fin à Hoi An, telle une inlassable berceuse.
... Imagines ce que je sens :
Un mélange très contrasté :
_ la pollution aérienne due aux véhicules en se promenant en ville mais aussi dans les maisons qui restent grandes ouvertes
_ les fleurs très variées qui ornent les campagnes et les trottoirs des villes
... Imagines ce que je déguste :
On peut déduire beaucoup de choses sur l'histoire d'une culture et la vie
d'une population en goûtant ses spécialités locales.
On trouve de la nourriture dans les marchés ou sur des étals improvisés un peu partout sur les abords des routes, les trottoirs des villes ou à l'entrée des habitations. Ils exposent les fruits et les légumes cultivés localement, dans un champ aux alentours de la ville ou aussi probablement dans quelques bacs en polystyrène posés sur un trottoir en pleine rue.
On peut s'alimenter sainement grâce à la grande variétés de légumes et d'aromates régionaux.
Les plats sont en général très savoureux et finement cuisinés ; ren à voir avec les buffets asiatiques à volonté que l'on trouve en France.
Les jus et cocktails à base de fruits frais (noix de coco, orange, canne à sucre, ananas, banane, fruit exotique, ...) sont partout.
Seul un verre d'un bon vin a pu me manquer pendant le séjour.
... Imagines ce que je vois :
Les moments d'attente sont propices à l'observation des locaux et de leurs habitudes de vie. Je note :
_ le style vestimentaire : ici, c'est claquettes-chausettes ! Ils se protègent le haut du corps et le visage avec des vêtements anti UV.
_ le tronc des arbres entouré de guirlandes lumineuses dans les villes et les villages. L'ensemble est harmonieux et festif.
_ les chiens errants, en mode sieste, ou curieux mais pas agressifs. Ils semblent avoir des puces pour la plupart. Les chiots jouent ensemble sur la route.
_ la terre et l'eau des rivières mêlées à beaucoup trop de déchets plastiques
_ des citernes d'eau en Inox sur quasiment tous les toits des maisons et des immeubles
_ la vie sur les trottoirs : de l'aiguiseur à couteaux jusqu'à la ménagère qui s'exerce au fitness, en passant par les massages ou les réparateurs de scooter
_ les constructions : pour les plus robustes, une structure en béton travaillé à la bétonnière par hommes et femmes, des murs en briques et des enduits en mortier de ciment.
Les étais et les échafaudages sont parfois faits de bambous.
Selon la région, les murs et les sols sont recouverts de boiserie, de carrelage ou de marbre. Je ne me souviens pas avoir visité une salle de bain sans possible infiltration d'eau.
_ La circulation : pas d'excès de vitesse constaté, ce qui sauve sûrement de peu beaucoup de drames. Pour l'anecdote, l'observation d'une
voiture accidentée sur le bord de la route a suffit à rappeler à notre conducteur de taxi de mettre sa ceinture et de poser son smartphone ; comme si l'insouciance omniprésente pouvait être parsemée de quelques rares gestes de prudence.
Le marquage au sol semble facultatif. Il n'est pas rare que 2 véhicules se partagent la même voie ou de voir 2 adultes et 2 enfants sur un même scooter. Les conducteurs sont simplement coiffés d'un casque que l'on qualifierai même difficilement pour du VTT en France. Les carrefours urbains ressemblent à un balai parfaitement orchestré, là où se faufilent et se rasent voitures, scooters et piétons.
La logistique routière est évidemment assurée par camions, bateaux mais aussi par barques ou motos. On peut trouver sur un scooter : des "Big bags" de matériaux, un cochon prêt à abattre, une cage à poules, une pile de bambous, une récolte de feuilles de bananier ... Ils mettent parfois le clignotant en scooter et pour être sûr d'être vus, ils lèvent le bras comme à vélo. Le passager arrière est de fait un copilote de signalisation.
Certaines stations de carburant sont équipées de bornes de recharge électrique à destination des voitures développées
par le constructeur vietnamien Vinfast.
_ Beaucoup de vietnamiens semblent pauvres, le PIB par habitant était à la 124ème place au classement mondial de 2021. Toutefois, ils produisent de tout : pétrole, bois, céréales, café, thé, fruits, légumes, etc, ce qui permet une belle économie circulaire et de profiter quotidiennement de produits locaux de qualité.
Puis, attendris, j'observe :
_ Eli qui court devant les vagues sur la plage de Hôi An, sans se lasser, comme lorsqu'il est allé à la mer pour la première fois. Et qui s'endort dans les taxis ou les bus dès que les trajets semblent trop longs.
_ Linchy émue suite à la rencontre des membres de sa famille ou à la vue des anciennes propriétés immobilières de ses parents
Ça y est ! Tu es au Vietnam !
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Suzanne
non-member comment
Super Chronique !
Merci Maxime pour le partage de ton ressenti ! Hâte de vous revoir tous les trois !!