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Published: July 30th 2019
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19 juillet
"Un homme sans cheval est comme un oiseau sans ailes" vieux proverbe mongole Il est 8h30AM alors que je quitte Oulan-Bator pour un 11 jours de cavale vers l'ouest de la capitale, et puis vers le sud aussi, dans le but d'atteindre le désert de Gobi tout en bas, presqu'à la frontière chinoise.
Le ciel morose s'effond présentement sur nous, mais ça ne m'inquiète guère: l'été, le soleil n'est jamais très loin dans ce Pays.
J'embarque dans une vieille van russe reconditionnée qui a des allures de
container à réfugiés.
C'est Moogi, la propriétaire de mon
guesthouse qui a organisée ce long
Tour de découvertes loin de la ville, ce qui me permettra enfin d'explorer la vraie Mongolie, celle des nomades et celle des yourtes.
"No internet and no shower for 11 days" qu'elle a tenu à préciser.
"You should buy baby wipes" qu'elle a ajoutée.
Voilà donc l'un des prix à payer pour vivre en nomade: devoir se laver les coins du corps à la serviette humide et au talk.
Tom, un australien au visage étiré par des dreads entremêlés,
m'y accompagne ainsi que Nyamka, la coquette guide, et Mr.Happy, le chauffeur qui n'arrive pas même à sourire en anglais.
"Sometimes kids call me Zombie" que m'avouera l'australien (que je nommerai à partir de maintenant
Zombie Boy)
L'intérieur de la van est capitonnée, ce qui me rappelle qu'il faut être un peu fou tout de même pour aller vivre des aventures perdues dans les confins des steppes de la Mongolie.
Passé le trafic d'UB, la vie moderne disparaît rapidement.
Les steppes s'étendent alors à perte de vue, souvent repliées par des collines chauves et circonflexes.
La route asphaltée qu'on emprunte s'enligne au compas vers l'horizon.
C'est à se demander même si elle a une fin cette route vertébrale ou si elle poursuit sa longitude jusqu'à faire le tour du globe.
Après quelques heures, Mr.Happy nous sort du bitume en nous secouant au creux du
container capitonné.
Off road.
L'embranchement qu'il emprunte fait ricocher notre trajectoire en nous ré-enlignant vers le pourtour du néant.
En Mongolie, tout espace rural est publique: on peut donc camper, visser sa yourte et faire paître son bétail où bon
nous semble.
Pas besoin d'enclos ici et décidément, pas besoin de routes bien définit non plus.
...
Nyamka nous amène au
Hustai National Park pour voir les derniers (réels) chevaux sauvages (
Przewalski's horse ou
Takhi) et puis, par un gros coup de chance aussi, pour assister à une course de chevaux improvisée par un petit village voisin du Parc.
Au loin, un nuage de poussière tournoyait à devenir presque de la meringue.
Une vibration secouait le sol comme un roulement éloigné de tambour,
Brrrrrrrrr
comme le flux d'un tremblement de terre peut-être.
J'ai alors poser l'oreille pour tâter le grondement de la terre comme un Sioux
et j'ai alerté: Cavalerie!
"You're lucky. Tourists don't see that usually" que Nyamka nous précisera, elle aussi émerveillée par l'événement.
Ici, toute la vie des nomades tourne autour des chevaux.
Une course imprévue excitera même le plus coriace des mongoles inexpressifs.
Au volant, Mr.Happy aura presque souri.
...
Vers les 18h00, notre van atteint finalement notre campement de yourtes, après tant d'heures passées à se faire maracasser dans les champs de grenaille.
Ce ne sera que cinq yourtes fixées dans le néant.
Un silence presqu'infini nous englobe.
Tout près de nous, une horde de chameaux digère bruyamment pour briser l'absolu.
Quelques chèvres saupoudrent la steppe au loin.
Et puis quelques chevaux aussi, d'un propriétaire inconnu, galopent sans bruit au pied de la petite dune de sable là-bas.
Cette soirée viendra à elle seule distiller ce que j'espérais de ce voyage en Mongolie.
Etienne X
Notes à Moi-Même:
1- Dans les courses de chevaux en Mongolie, les cavaliers cessent de courser à 13 ans. Après cet âge, ils deviennent trop lourd et ralentissent leur monture.
2- De la moutarde de baseball ne devrait jamais être une vinaigrette.
3- Ne jamais devoir faire un numéro deux à un campement de yourtes.
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