Gorkhi-Terlj National Park (Горхи-Тэрэлж), Mongolia (À Chacun son Mantra)


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Asia » Mongolia » Terelj
July 18th 2019
Published: July 18th 2019
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17-18 juillet



Le ciel colérique éclate sur Oulan-Bator.

Il est 6AM.

Il n'est pas rare qu'une terrifiante averse soudaine ébranle d'un coup le Pays, lui qui subit des écarts de température impossible.

Il a neigé dans le désert de Gobi en juin l'an dernier que m'a confirmé Moogi, l'attentive propriétaire du guesthouse où je loge depuis mon arrivée.



Un 20 minutes d'intense pluie a suffit pour nettoyer la ville.

Puis sans se faire attendre davantage, l'alarmant soleil nucléaire reprit rapidement sa place en dévoilant une prévisible journée à 30 degré.



Après le déjeuner, Geneviève (une comptable du Missouri... c'est pas moi qui l'invente) et moi-même prenons place à l'arrière d'une Hyundai grise métallique que conduira Rainbow, une forte mère de famille qui pourrait mettre hors d'usage n'importe quel portier de la province.

Matriarcale, la société mongole cache en ses frontières de puissantes amazones qui feraient fuir même les plus forts des monsieur.

Bon. Pas surprenant que les femmes ici ont un instinct de combat hors norme, avec ce dur mode de vie de nomades à -40 degré en hiver.

Pourquoi les lutteurs mongoles combattent toujours avec le buste dévêtit?

Pour prouver qu'ils ne sont pas des femmes.

...



Tranquillement, la Hyundai s'éloigne d'Oulan-Bator (UB) par une route rectiligne qui nous propulse directement dans le néant des steppes.

Derrière nous, les centrales au charbon de la capitale pouffent d'opaques colonnes de suie qui barbouillent au fusain le canevas azuré du ciel.

Oulan-Bator est vaste. Autour de son centre, des habitations modestes s'agglomèrent en un déroulement de milliers de petits cubes multicolores.

Beaucoup de nomades deviennent maintenant urbains.

Auparavant de 300 000 habitants, UB ne cesse de s'étendre, saturant ses routes d'un important et impatient trafic désordonné.



Rainbow active la radio.

La voiture se met alors à vibrer comme un diaphragme, propulsée par le chant d'un groupe rock-fusion qui gargarise d'incompréhensibles syllabes atones et élastiques.

Dehors, l'immensité de la steppe se dévoile, pâturage verdoyant, bosselé et sans fin où des hordes de milliers de chevaux se regroupent autour des campements amovibles des yourtes.

Au loin, les rares petits points blancs solitaires sur le tableau vert détonnent.

À côté de chacune des tentes circulaires, une voiture stationnée promet un mouvement plus confortable, plus rapide et certainement plus polluant qu'auparavant.

Vie de nomades modernes: les chevaux-vapeur ont depuis longtemps remplacés les déplacements équestres.



Au volant de sa Hyundai climatisée, Rainbow nous amènera à certains points d'intérêt du nord-est et au Gorkhi-Terelj National Park (touristes que nous sommes): un monument communiste fatigué, Turtle Rock, la 100 lama's cave et la très imposante statue argentée de Genghis Khan ( d'une hauteur de 40 mètres, Chinggis Khaan Statue Complex est la plus grosse statue de cheval au monde. Et puis dans sa stature de guerrier, on y retrouve le record Guiness de la plus grosse botte traditionnel au monde aussi !!)



On s'arrêtera aussi, au milieu de rien, à des perchoirs d'oiseaux de proies photogéniques: des aigles chasseurs, et puis des vautours aux serres recourbées comme des kirpans, acérées à percer du cannage ou bien à dépecer du rhinocéros.

...



À flanc de montagne, un monastère bouddhiste épargné des purges religieuses des communistes est accessible aux visiteurs (à une autre époque, les russes auraient massacrés ici plus de 20 000 moines et détruit la presque totalité de leurs temples).

Lors de l'ascension, les voyageurs sont invités à faire tourner un imposant moulin vertical au bout duquel de l'aiguillage, telle une horloge, s'arrêtera sur un numéro entre 1 et 150.

Comme à la roue chanceuse, le chiffre obtenu sera jumelé à un prix: un mantra personnalisé devant vous guider pour la suite de votre voyage terrestre.

Sur le chemin menant au monastère, 150 pancartes numérotées sont stratégiquement installées pour pouvoir les consulter, et ainsi pouvoir retrouver le mantra associé à son chiffre chanceux pointé par la flèche du moulin du bas.

Le hasard n'existe pas.



Le jeu fait sourire, et d'un élan, je fais rouler le tube en espérant tomber sur un numéro associé à un mystique proverbe tibétain à la hauteur d'être le prochain titre du énième livre du Dalai Lama.

La flèche tournoie, ralentit, hésite puis finalement s'arrête

sur le chiffre 3.

3 comme la Sainte-Trinité,

3 comme les étages d'un pâté-chinois: steak-blé d'Indes-patates.

Le destin a parlé: le chiffre 3 sur 150 choix: tout est dans tout, rien arrive pour rien.

Si le mantra me permet une importante élévation spirituelle, je me le grave en tatouage.



Je m'élance donc vers le monastère en cherchant la pancarte numéro 3, celle où serait inscrit, peut-être, la future épigraphe de mon autobiographie.

Ordre décroissant: c'est un signe. Mon mantra se trouverait tout en haut, près du monastère sacré.

150, 149... 118, 117... 46, 45... 14, 13... 5, 4... et puis enfin, je retrouve la pancarte numéro 3.



Je m'arrête pour en faire la lecture, méditatif, sous un éclairage divin peut-être:

il y est écrit

"Do not use your precious human body only to just digest and urine".

...

Hmm. Voilà qui demande une profonde réflexion.

...

Bon.

Je pense bien que mon mantra ne deviendra pas un tatouage finalement.



Etienne X



Note à Moi-Même:

Les mongoles sont carnivores (ou plutôt, les mongoles ne sont surtout pas végétariens).


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