Entrée au Laos (ou Comment Combler les Besoins Primaires)


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Asia » Laos » North » Luang Namtha
March 7th 2011
Published: March 7th 2011
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4 mars 2011

La route de Sapa vers Dien Bien Phu sera un 8h30 de chemin-gruyère au creux des montagnes, entassé à 12 dans un minivan.

Le trajet est un S infini.



Dien Bien Phu:

1- Je prend ma chambre dans un guesthouse neutre devant le terminus de bus (au coût de 7.50$)
2- J'achète mon billet de bus pour Muang Kua, Laos (au coût de 5.00$). Départ demain, avant l'aurore (5h30... AM)
3- Je mange dans un resto vietnamien vide. De la soupe. Toujours de la soupe (Pho).

Journée à combler les besoins primaires: s'habiller, manger, dormir... et voyager.





Notes à Moi-Même:





A - Repas d'aujourd'hui:

1- Déjeuner dans un hôtel à touristes : Pain, oeuf, beurre (2.00$)
2- Dîner: Soupe aux nouilles de riz avec une omelette flottante (1.00$)
3- Souper premier (15h00): Soupe aux nouilles de patates (??) avec un oeuf à la coque flottant (1.00$)... et une grosse bière Ha Noi (0.75$)
4- Souper deuxième (19h00): Soupe aux nouilles aux oeufs avec du boeuf (1.00$) (...j'avais pourtant demandé des nouilles sautées aux légumes) .... et une autre grosse bière Ha Noi (0.75$)

Combien d'oeufs peut-on manger dans une journée avant que le coeur nous lâche?



B- Altitude

Sapa: 1650m d'élévation

Dien Bien Phu: 491m d'élévation

La température change. Oh yeah! Je ressort mes shorts!



C- Tel que vu dans un menu vietnamien:





1- Brochettres ( c'est dans la famille du brochet ça?)

2- Seafood Sprong Roll (essayer donc une variante)
3- Spuid and mayonniase (!)
4- Com Pho (...et faite là bien!)





5 mars 2011

J'embarque dans le bus alors qu'il y a une intense ondée sur Dien Bien Phu.

Première réelle orage depuis mon arrivée en Asie.

Et dire que j'aurais pu la manquer... si j'avais continuer à dormir.



Il est 5h00AM et il fait encore nuit noire.

L'engin est en direction de ''Tay Trang'', frontière la plus au Nord du Vietnam/Laos.

Ouvert en 2008, cette frontière facilite l'accès au Laos par les montagnes.

Étrangement (voyez ou nous en sommes rendu), le Visa canadien pour le Laos est de 42.00$.

Sur la liste au bureau de la douane, le Canada est le pays à payer le plus cher son entrée au Laos, juste au dessus de l'Afghanistan et du Bangladesh.

Qu'avons-nous fait exactement pour se faire bouder d'un pays aussi sans le sous que le Laos?



L'obtention de mon Visa laotien se fait sans embûche à la frontière, à part le refus des douaniers à prendre mon 50$ US tout neuf.

Heureusement, j'avais gardé de plus petites coupures américaines au fond de ma ceinture-portefeuille (il faut constamment prévoir l'imprévisible en voyage).





Avant de ré-entrer dans le bus, un type prend ma température.

On veut s'assurer que personne n'entrera fiévreux sur le territoire laotien.

Grippe aviaire? H1N1?

On se protège d'une épidémie quelconque ici.



À peine passé la frontière, un type en combinaison nucléaire asperge notre bus de poison comme on étend du pesticide sur un jardin.

Houlà.

Mais c'est du sérieux ce risque d'infection.





À partir d'ici, ce sera un 8 heure et demie de route vers le premier village laotien.

Le chemin emprunté est de terre battue entre monts et falaises.

Chantier de construction.

À certains endroits, le bus doit même traverser des cours d'eau comme un 4X4.

Les ponts viendront après l'asphaltage de la route j'imagine.



Jungles vierges, enfants cul-nus et grand-mères aux mamelles à l'air.

On roule sur un replis de la terre.



On est carrément parachuté dans un petit village au profond des bois.

Muong Khoa: c'est un arrêt d'une nuit ici avant de reprendre le bus vers Oudomxay.







Je soupe sur la terrace perchée de mon guesthouse,

avec vue sur la rivière Nam Ou ou s'amusent des gamins à poil.



Laos.





Ma chambre est grande comme une penderie.

Pas de douche, pas de chiottes.

Je dois sourire à l'hôtesse pour pouvoir utiliser les WC.

Prix d'un tel confort: 3.50$.

Mon souper m'a coûté 4.00$.



Mes besoins primaires sont encore comblés aujourd'hui.... sauf peut-être pour le sommeil...



* Des Souris et un Homme

Alors que je m'apprête à me coucher dans cette penderie qui me sert de chambre, j'aperçois une ombre se faufiler sous mon lit simple.

Silencieuse.

Je me couche sur le qui-vive, sous ma tente en mousticaire.

Je me dis que mon sommeil sera bien protégé des insectes, de la Malaria... et, je l'espère, aussi des souris.

J'éteint la lumière en essayant de ne pas trop penser à l'ombre caché sous mon lit.

Je ferme les yeux, mais je n'arrive pas à m'endormir. Je suis nerveux.

Noirceur.



Quelques minutes seulement s'écoulent... avant d'entendre mon packsack bouger dans le coin de la pièce.

J'allume rapidement ma lampe frontale... et sort d'un bond de sous mon filet protecteur pour chasser la vermine.

L'ombre s'enfuit encore une fois sous mon lit.

Merde.

Les murs en feuillage séché de mon cubicule de 2m/carré sont troués

et les lattes de bois sous ma couchette sont décollées, courbées comme des spatules de ski de fond.



Je prend alors la décision de sortir de ma chambre... et de fouiller mon packsack pour me débarrasser de toutes formes de nourriture s'y trouvant.

Je me défait de mes grignottines de bus:

aurevoir cacahuètes, Ritz et gomme balloune.

Je n'ai aucun autre choix.

Je ferme ensuite mon sac comme si je m'apprêtais à le poster.



J'espère alors pouvoir m'endormir calmement.

J'espère aussi que la souris n'aime pas la pâte à dents comme les ours.



Je me recouche donc, toujours à l'affût du moindre bruit.

Mon packsack pend en angle, accroché maladroitement à un clou.

Mais que puis-je faire de plus?





Il est minuit et je sais éperdument que le rongeur ressortira d'une seconde à l'autre.

Comment dormir en paix en sachant cela?

Pfffff.



Effectivement, la souris ressort.

Elle est sous le lit.

Je l'entend marcher sournoisement.

Et puis aussi, un faible son me vient à l'oreille... un son provenant du mur.

Merde.

Souricière.

La vermine a invité des copains!



Mais comment vais-je faire pour dormir maintenant?

Pffffff.





6 mars 2011

Départ pour Oudomxay.

Minibus.

Je suis le seul blanc aux alentours.

Chouette, un bus local laotien (vraiment vraiment local cette fois-ci).





Je pose mon derrière de voyageur sur un banc déchiré adjacent à une fenêtre ouverte.

Je prévois une ride mal-de-coeur.

J'aurai certainement besoin d'oxygène durant le trajet.



Le bus démarre... et s'arrête presqu'aussitôt.

On embarque un paysan.

Et puis un autre, accompagné de ses quatres enfants.

Et puis aussi, une vieille femme essoufflée ainsi que ses quatres poches de bois de chauffage.

Et ainsi de suite.



Il y a 19 sièges et on est.... 1, 2, 3, ... 32 dans la boîte à sardines.

Vraiment: j'ai de la chance d'avoir une place convenable.



Une jolie laotienne est assise dos à la route.

Elle nous observe, moi et les autres passagers.

Deux grandes billes noires brillent au milieu de son visage parfait.

De longs cheveux noirs de sirène s'étirent jusqu'au bas de son dos.

Crinière de fauve.

Regard bridé et visage sévère.

Je lui lance un sourire... alors que la princesse empoigne un sac de plastique transparent...

et vomit gracieusement le contenu de son estomac retourné en me regardant.

Je pose me yeux sur ma montre: 35 minutes se sont écoulées depuis notre départ.... 35 minutes sur les 4 heures de route à faire.

La pauvre se videra durant tout le trajet.



Après 1 heure de brassage, il y a distribution de sacs de plastique dans le minibus émétique.

Symphonie gutturale.

Ils sont six à évacuer leur dernier repas (et peut-être le repas d'avant aussi).

Pour ma part, je suis étonnamment en pleine forme, quoiqu'un peu fatigué (maudit party de souris de la veille).

Je me retiens même pour ne pas fredonner la toune de Cake qui sort de mon lecteur MP3.

Peut-être que ça mettrait un peu d'ambiance...



...



On arrive enfin à Oudomxay.

Je sort du bus en esquissant un sourire plein de compassion à la princesse laotienne ... qui baissera les yeux, honteuse.



La ville a des allures de far-west.

Désertique et poussiéreuse.

Je refuse d'y passer une seule nuit, par peur d'y mourir d'ennui.



Il est 15h30... et je rembarque dans un bus en direction de Luang Nam Tha.

Voilà.



Encore une fois, on est trop d'occupants pour le nombre de sièges dans le bus.

Ce sera un quatre heures de route cette fois, dont la moitié de ce temps sera passé sur un chemin en gravier.

Chantier de construction (encore une fois).

On est sur la seule route qui relie le Laos à la Chine.

Le commerce avec le géant chinois se fait par cette entrée, au coeur des montagnes.

Le pavage de la route est donc primordial pour l'économie d'ici.

Promis, la route sera belle... dans quelques années.

...



Je pose les pieds à Luang Nam Tha à plus ou moins 19h30.

Il fait nuit.

Je fais le onze kilomètres qui me sépare du centre-ville en tuk tuk

et je m'écroule sur le premier lit du premier guesthouse qui m'accueille.

Aucune souris en vue.

Je vais pouvoir dormir

enfin.



Etienne X





Note à Moi-Même:

Vietnam/Laos (différences en un coup-d'oeil)

1- Vietnam: motos et taxis, Laos: motos et tuk tuk
2- Vietnam: casque obligatoire en moto, Laos: Faites donc ce que vous voulez!
3- Vietnam: 86 millions d'habitants, Laos: 6.6 millions d'habitants
4- Vietnam: Facebook est bloqué (tout comme la Chine), Laos: Facebook est enfin accessible
5- Vietnam: je payais en dongs, Laos: je paye en Kips



( ... j'avais des piastres que j'ai changé en bahts, que j'ai changé en Riels, que j'ai changé en Dongs, que j'ai changé en Kips...)

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7th March 2011

Alors , on fait du bus a ce que je vois , et c'est reparti pour la visite d'un autre pays ! Éclate toi ici ce matin tempête de neige ! biz a plus Laetitia

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