Entre audace et ravissement

---

Venir à Tokyo par soi-même c'est déjà une idée audacieuse, je l'avoue. Déjà, il faut apprivoiser le métro, car il peut être intimidant c'est certain. On doit d'abord comprendre son système de numérotation des stations mais une fois arrivées à destination, nous ne sommes pas au bout de nos peines! Nous qui pensions pouvoir nous y retrouver à travers tous ces signes et symboles!....détrompez-vous: impossible de lire les plans de quartiers, encore moins les repères des 5 ou 7 sorties possibles pour remonter à la surface, peu importe la station...Où est le nord, où est l'ouest? Tokyo grouille et ne dort pas! Les quelque 13 millions de tokyoites qui en majorité ne comprennent pas l'anglais n'ont pourtant aucun mal à trouver leur chemin. Mais nous, pauvres touristes, comment faire pour trouver le petit bar à sushi suggéré sur internet? On respire un grand coup et même sous une chaleur humide et suffocante, on ne perd pas espoir...tant pis pour le bar à sushi, on se rabat sur la clim du petit boui-boui du coin! Mais une fois passée la crainte de se perdre, il devient éventuellement plus simple de s'y retrouver! Et cela amène parfois d'agréables moments de découverte. Comme ceux passés ce matin au sanctuaire Hie-jinja. Ce temple shintoïste est un îlot de zénitude bien campé en plein milieu de la ville assourdissante et qu'on découvre par hasard en longeant les grandes artères achalandées. Presque inconnu des touristes, cela le rend encore plus attirant. On accède au temple par un long escalier recouvert de toriis flamboyants qui délimitent en fait la distance entre les aspects physique et spirituel, ce qui contribue au recueillement. Construit en 1607, détruit plusieurs années plus tard par le feu puis longtemps après par les bombardements de la deuxième guerre, il est dans son état actuel depuis 1958 et ce matin même, on y a célébré un mariage. Un pur ravissement et surtout une chance unique pour nous, arrivées au bon moment d'avoir pu y assister.

---