Hiroshima, entre mémoire et paix


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Asia » Japan » Hiroshima
March 26th 2016
Published: April 6th 2016
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A l’opposé de la semaine précédente à Osaka, où nous avons battu notre record de marche hebdomadaire (près de 45 km au compteur), l’étape « Hiroshima » est plus calme.

A notre arrivée, nous sommes accueillis par un mot de bienvenue du propriétaire de l’appartement, accompagné de 3 origamis : 2 grues et une grenouille, attention touchante :-).

Les 2 premiers jours du séjour sont consacrés à la découverte de notre quartier et aux recherches d’hôtes sur Sydney, notre 1er point de chute australien. Nous espérons être accueillis par un local pour les 2 premiers jours, afin de nouer des contacts et de découvrir la culture australienne de l’intérieur.

Malheureusement, nos multiples demandes de couchsurfing sont infructueuses : soit les hôtes ne sont pas disponibles, soit ils ont déjà prévu d’accueillir d’autres voyageurs aux dates souhaitées, ou alors (et c’est malheureusement le scénario le plus courant) nous n’obtenons pas de réponse.



La ville d’Hiroshima étant petite, nous ne consacrons que 2 jours aux escapades touristiques.

Jeudi, excursion en train + ferry vers Miyajima.

Aussi connue sous le nom de « Itsukushima », cette île située au large de Hiroshima est considérée dans la religion shintoïste comme une île sacrée et abrite de nombreux sanctuaires. Le sanctuaire d’Itsukushima en est le principal, et constitue avec son célèbre « torii » flottant « l’une des 3 vues les plus célèbres du Japon ».

En marée basse, il est possible d’approcher le portail du temple de près.C’est ce que nous faisons, tout comme la foule de touristes armés de perches à selfie, appareils photos et téléphones portables en vue d’immortaliser leur visite du lieu.

Au pied du portail, on distingue de nombreuses pièces de 1 à 10 yens, probablement laissées là par des visiteurs souhaitant invoquer la chance ou adresser leurs prières aux dieux. Un malin faisant mine de s’affairer est en train d’en collecter quelques unes à côté de nous.

La ballade se poursuit à travers la visite de plusieurs temples, dont un bouddhiste accueillant une exposition de poupées. C’est aussi l’occasion de goûter à 2 spécialités japonaises.

La 1ère est le « manjû », spécialité d’Hiroshima. Ce dessert est constitué d’une pâte de farine, eau, sucre et fécule fourrée à la pâte de haricots rouges. A Hiroshima nous l’avons trouvé en forme de poisson ; ici il se présente en forme de feuille d’érable et se décline sous différents goûts : érable, chocolat, thé vert, pêche, cerise et bien d’autres.

Dans la 1ere boutique où nous en achetons, les manjû sont accompagnés d’un thé matcha (thé vert moulu fort en goût) non sucré.

La 2e spécialité est le pain au curry aux huîtres : très belle découverte, qui n’a pas eu le temps d’être immortalisée car trop vite engloutie.

Puis retour sur Hiroshima en fin de journée.



Vendredi, découverte du centre-ville d’Hiroshima.

Le 1er arrêt est la cathédrale de Noboricho (Memorial Cathedral for World Peace).

Dédiée à la mémoire des victimes de la bombe atomique et construite sous l’impulsion du révérend Hugo Lassalle en vue d’être un symbole d’amour et de paix, c’est d’ici que le pape Jean-Paul II a lancé son célèbre appel à la paix le 25 février 1981.

Devant l’église, un buste en bronze du révérend père immortalise l’évènement.

Grâce aux indications de quelques paroissiennes, je parviens à y rencontrer un prêtre pour me préparer à la célébration de Pâques. Au cours de notre échange, il me fait part du faible taux de chrétiens au Japon. Catholiques et protestants confondus, la communauté s’élèverait à peine à 0.3%!d(MISSING)e la population…

Le 2e arrêt est le château d’Hiroshima. Détruit lors du bombardement d’août 1945, il a été partiellement reconstruit en 1958 et sert désormais de musée de l’histoire d’Hiroshima avant la seconde guerre mondiale.

Nous démarrons la visite du site par les structures du « Ninomaru », le 2e cercle de défense du château. Les bâtiments ont été reconstruits en utilisant les matériaux et méthodes d’origine ; à l’intérieur on peut apercevoir différents objets rappelant l’histoire ou la structure du château. Dans l’enceinte, on trouve aussi le temple Hiroshima Gokoku-jinja.

En chemin vers le château, nous assistons à une séance photos de mariés en tenue traditionnelle. Nous sommes même autorisés à les prendre en photos, avec en bonus des explications sur leurs tenues (kimonos) et accessoires (« katana », le sabre) de la part d’un membre du protocole.

Le printemps pointe le bout de son nez, et les « sakuras » (jardins) prennent des couleurs ; ce qui attire également quelques badauds.

Nous atteignons finalement le château, dont la visite est très instructive : on y voit plusieurs collections de kimonos, de katanas d’époque et diverses vidéos retraçant l’historique de la construction de la ville d’Hiroshima.

Des objets de différentes périodes de l’histoire de la ville sont exposés ; il est également possible de se transformer en samouraï le temps d’un essayage !

Du 5e et dernier étage, on a une vue panoramique sur la ville.

Les arrêts suivant s’effectuent devant le dôme de Genbaku (« A-bomb » dome), puis le « children’s peace memorial » qui fait partie du « Peace memorial Park ».

Le 1er site, aussi appelé mémorial de la paix d’Hiroshima, situé tout près de l’hypocentre de la bombe, est l’un des rares à y avoir résisté.

Le monument de la paix des enfants commémore quant à lui Sadako Sasaki, une petite fille décédée de suite d’une leucémie induite par les radiations, et les nombreux autres enfants victimes du bombardement d’Hiroshima. Le monument a été réalisé grâce aux dons collectés auprès des écoliers japonais à travers le pays.

Des milliers de grues en papier y sont déposées quotidiennement, signifiant le souhait d’un monde sans guerre nucléaire.

Le parc du mémorial de la paix comprend de nombreux autres monuments (dont le cénotaphe de la paix et la flamme de la paix) qui incitent au recueillement, et on prend peu à peu conscience de la catastrophe qui s’est déroulée ici il y a à peine 70 ans.

Nos pas nous conduisent à l’Hiroshima Peace Monument Museum, qui retrace l’historique du bombardement d’Hiroshima à travers photos, vidéos et chiffres clés. La guerre sale, si lointaine, se fait toute proche. On découvre l’horreur, l’ampleur et l’impact des bombardements, les vêtements et objets abandonnés par les habitants qui ont fui la ville, et surtout les conséquences des radiations (à court, moyen et long terme) sur ceux qui ont vécu cette tragédie. On en sort bouleversés, pour découvrir les nombreux messages laissés par inconnus et personnalités venus à Hiroshima.

On comprend alors mieux l’importance de la paix, et des initiatives anti-bombe nucléaire dans lesquelles s’engage la ville d’Hiroshima.



Samedi est jour de départ.

Quittant notre logement vers 10h, nous embarquons pour près de 20h de voyage : 6h pour rejoindre Osaka, 5h de battement avant le trajet suivant, le temps de déguster 2 plats curry chez Coco, dont un curry au gombo. Puis bus de nuit qui nous ramène vers Tokyo dimanche matin, après 9h de route.


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