Histoires de McLeod Gang (14e jour)


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Asia » India » Rajasthan
November 19th 2003
Published: September 15th 2006
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Avant de partir nous nous sommes achetés des gâteries, dont des Navrattan : un mélange de noix épicées dont je suis devenue complètement addict et que j’aimerais bien retrouver à Montréal. Rendu dans le bus, c’est comme si on roulait vers un autre pays, comme si Delhi et le Rajasthan n’étaient plus. Les Indiens étaient minoritaires. À leur place sont montés un groupe de 15 Tibétains, avec plein d’enfants et de moines habillés en rouge et le coco rasé. Des gens sympathiques, souriants. Et c’était la première fois que des gens ne nous fixaient pas, j’en étais ébranlée, comme dépaysée, je me sentais mieux et détendue. Avant de quitter définitivement Delhi, des vendeurs d’arachides et de clémentines vertes entraient et ressortaient un peu plus loin du bus…qui roulaient!

C’était quand même une longue ride jusqu’à Dharamsala, 13 heures environ, assis sur des bancs d’écoliers, mais en moins confortables. Imaginez dormir là-dessus en plus! Toute une expérience! Ce fut quand même plaisant, surtout quand les Tibétains se sont mis à chanter dans leur langue. C’était beau et harmonieux, doux, tout le contraire des chansons indiennes que nous entendions depuis 14 jours.

Arrivés tôt dans la matinée à Dharamsala, nous sommes monté (monté est un faible mot) jusqu’à McLeod Gang pendant 4 km. C’est difficile à croire que des gens aient pris la peine de s’installer si haut dans les montagnes. Mais ils ont très bien fait. La vue est la plus magnifique que j’aie jamais vu et l’air, le plus pur que mes poumons asthmatiques aient respiré. Les montagnes nous environnent à perte de vue, l’horizon est empli de monts brumeux féeriques et derrière les plus petits d’entre eux se dressent les géants, ceux aux sommets enneigés pour l’éternité. Le contraste est époustouflant. Ici, les Indiens se font petits, je crois que la bonté et la tranquillité émanant des Tibétains les influencent, du moins les tiennent plus discrets. Ça fait un bien immense! Les Tibétains sont chaleureux, souriants et ne vous regardent pas comme s’ils voyaient un extra-terrestre. Et ce n’est pas parce qu’il ne vivent pas dans le malheur, au contraire : en venant ici, j’ai pris conscience d’une histoire que j’ai honte de ne pas connaître à 20 ans. J’ai honte pour toutes les histoires comme celles-ci que je ne connais pas encore.

Un peu d’histoire : Vers les années 50 la Chine communiste a pris la décision que le Tibet lui était annexé. Ce n’est pas là le pire : c’est que depuis ce temps, les Tibétains sont persécutés, leurs origines ainsi que leur religion, leur culture et leurs terres sont niées et détruites. Les Chinois, sous le prétexte d’une « réforme culturelle », ont pillé le ¾ de leurs temples et statues, ont obligés les écoliers à étudier en chinois et ont tué, à force de tenter de les assimiler, plus d’un million de Tibétains. Maintenant, il y a plus de Chinois que de Tibétains au Tibet. C’est pour cette raison qu’en 1959, le 14e Dalai-lama a pris la dure décision, car il craignait pour sa vie et celle de son peuple, de fuir en exil. Et c’est comme ça que chaque année depuis, environ mille Tibétains traversent les montagnes pour venir s’installer à Dharamsala. Et les persécutions continuent encore au Tibet, où plusieurs gens sont détenus pour avoir manifesté leur intérêt envers le Dalai-lama. Alors, c’est ici que je suis, entourée de Tibétains tristes de leur sort, mais qui gardent l’espoir et ne cessent de se battre pour leur liberté. Partout est affiché : « We don’t sell chinese products » ou « Boycott China » Les gens sont solidaires et par-dessus tout, gardent leur optimisme contagieux.

La première journée, on nous a dit que le Dalai-lama donnait une conférence et que beaucoup de gens attendaient des mois pour cette occasion, il fallait donc saisir notre chance. Malheureusement, nous sommes arrivés trop tard, mais ce n’est pas grave car le Dalai-lama est partout dans la ville : des photos de lui partout, des pensées affichées dans les restos, les magasins, et puis, il transparaît dans les gens. De braves gens, ces Tibétains. Je les adore et j’adore cet endroit si paisible. Il fait tellement contraste avec le Rajasthan qu’on dirait que nous sommes tombés dans un tout autre pays. Mais il ne faut pas se leurrer, il y a encore du bruit et quelques klaxons de voitures, des commerces partout avec encore quelquefois des Indiens insistants et des mendiants. Mais on est bien et la bouffe est tout simplement délicieuse. Ici, c’est le paradis des spirituels et des naturels : il y a plein de tofu et de mets végé, des herbes médicinales, des livres sur le bouddhisme et les médecines naturelles, plein d’arbres, des cours de reiki partout, de méditation et de massage et plein de choses artisanales.

La deuxième journée, nous avons visité un musée, ou j’ai appris le tragique destin des Tibétains. Sans ce musée, je n’aurais pas pu l’apercevoir dans leur comportement si serein! Il y avait aussi une dame qui vendait des bracelets en macramé noir et blanc, en signe de solidarité avec la cause du Tibet et c’est en même temps un repousse-malheurs. Chic chic. Pour clore cette journée, nous avons mangé sur une terrasse où nous avons pu assister à un magnifique coucher de soleil surplombant les montagnes. Notre venue ici nous aura préparés un peu à notre retour à l’hiver de Montréal, il fait de 15 à 20 degrés de jour et très froid la nuit (on a des grosses couvertes de laine; ils n’ont pas de chauffage) C’est pour cette raison et aussi parce que notre budget nous le permettait (eh oui, on ne cesse d’économiser maintenant), nous venons de passer la journée à magasiner!!! Des choses pour nous, mais aussi des cadeaux pour tout le monde! Yahoo! Bon, je me suis enfin rattrapé dans mon journal…il est difficile de le tenir à jour, il se passe tellement de choses que je n’ai plus beaucoup de temps pour écrire. Mais en même temps, je ne veux rien oublier de mes impressions du moment. Ce soir, on mange et on prend une bière au McLlo, l’endroit le plus fréquenté de Dharamsala. À plus!

Bonjour! Il est 22H00 et nous venons de revenir. J’ai mangé d’excellents rouleaux de printemps et du riz. J’avoue que j’abuse des spring rolls en Inde, mais que voulez-vous, ici ils sont excellents. Yanick a mangé un macaroni fromage et légumes avec sauce blanche. Mioum! Pleines de nouvelles saveurs! Après, on est monté en haut du restaurant ou l’atmosphère est plus détendue. J’ai commandé une bouteille de cidre juste pour moi. Et bien je peux vous dire que c’est le meilleur cidre que j’ai goûté jusqu’à aujourd’hui. C’est triste qu’on n’en retrouve pas comme ça au Québec. Yanick a pris une Thunderbolt, la bière qui n’est pas sûre de son pourcentage d’alcool, mais elle est très bonne et vraiment sans-arrière goût. On a bavardé sur un fond de musique telle Hôtel California et Stand by me. La musique est bonne à McLeod Gang. Le resto où on a déjeuné hier faisait jouer du Bob Dylan! En sortant du McLlo, nous nous sommes payés une gâterie, des éclairs au chocolat, ils semblaient nous appeler du comptoir de pâtisserie. Je dois dire que nous nous gâtons beaucoup : hier on s’est acheté un forêt noir qu’on a dévoré comme des gloutons dans notre chambre. *burp* Bon, c’est tout pour la soirée, mais je tiens à dire aussi que les Tibétains sont pas mal cutes, ils ont les yeux bridés comme les Chinois mais un peu moins, un visage doux et rebelle à la fois…bref un mélange d’occidental et d’oriental à la fois. Bon j’arrête… 😉


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