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Published: January 19th 2015
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Lever à 5h45 et départ de l’hôtel à 6h30 pour se rendre à la gare de Old Delhi. Surprise, notre chauffeur du jour est Krishna, celui avait qui on était dans le Rajahstan, qui est de retour à Delhi après avoir conduit 12-13 heures depuis Udaipur. La gare est finalement à 3-4 minutes de l’hôtel. C’est moins moderne que ce à quoi je m’attendais. On embarque dans ce qu’on croit être notre compartiment de première classe (à 25 $ le billet). Dix minutes avant le départ, des passagers nous disent qu’on est à leur place. Finalement on n’est pas dans le bon compartiment (C3 plutôt que E3). S’en suit une course (i.e. marche d’un pas rapide) vers l’autre extrémité du train. Ah, ça a plus de bon sens. L’ambiance est un peu plus tranquille et les sièges plus vastes (et l’espace pour les jambes excessives). On nous sert également de la nourriture (morning tea suivi du breakfast).
Particularité intéressante des trains indiens, c’est permis d’ouvrir les portes lorsque le train est en marche. Important cependant de bien se tenir parce quand ça commence à brasser, c’est facile de se faire éjecter. Finalement, pour aucune autre raison qu’on est en Inde,
le train arrive à 1h30 de retard. Aucune idée où on a pu perdre tout ce temps.
Nous sommes accueillis à la gare par une représente dans l’agence et un nouveau chauffeur qui ne parle pas vraiment anglais. Vu notre retard, nous nous dirigeons immédiatement vers le poste frontière de Attari-Wagha pour assister à un très étrange spectacle. Imaginez-vous qu’au poste frontière de Lacolle, on construit de chaque côté des lignes des estrades et qu’à chaque soir au coucher du soleil, des soldats américains et canadiens font des sparages et se narguent, tout cela après une introduction de Summer of 69 par Bryan Adams d’un côté et de Born in the USA de Bruce Springsteen de l’autre, devant une foule nationaliste déchaînée. Et bien en gros c’est ce qui se passe chaque soir à la frontière indo-pakistanaise située à environ 30 km d’Amritsar. Tout le monde peut s’y rendre pour assister au spectacle. Vous n’avez qu’à présenter votre passeport et vous soumettre à une fouille, et puis une autre, et ensuite une autre. On ne badine pas avec la sécurité puisqu’il y a environ un mois un demi, une bombe a explosé du côté pakistanais, faisant plusieurs
dizaine de morts. Ça explique probablement pourquoi les estrades pakistanaises étaient beaucoup moins remplies que les estrades indiennes. Quant à la cérémonie, c’était extrêmement bizarre de voir ça. C’est assez juvénile, même comique, mais j’imagine que d’être en perpétuel conflit avec son voisin depuis près de 70 ans donne ça comme résultat. Il y avait aussi beaucoup de tension dans l’air, avec des soldats, policiers et le swat team partout.
De retour à Amritsar, nous nous sommes dirigés vers le joyau de la ville : le temple d’or, centre spirituel de la religion Sikh, construit au 16e siècle. La pièce principale, le Harmandir, se trouve sur une petite « île » au milieu d’un immense bassin contenant du « nectar » (de l’eau…). Les adeptes s’y baigner pour se purifier. Le complexe comprend également une grande cuisine où l’on sert des milliers de repas gratuits à tous ceux qui le désirent. L’ambiance est très zen. Sont constamment diffusés dans les haut-parleurs des psaumes chantés du livre sacré, sur un fond de bongos. Ça fait très « transe ». Le temple d’or a un lourd passé puisqu’il a été le site de deux massacres dans le dernier siècle.
En 1919, les anglais ont déclaré la loi martiale et ont dépêché un bataillon stopper des manifestations et actes de désobéissance civile. Les soldats ont tirés sur des civils non armés qui s’étaient réunis dans Jallianwalla Bagh. Le bilan officiel fait état de 379 morts et 1200 blessés, mais il pourrait se situer à 2000 morts. Puis en 1984, des fondamentalistes Sykh se sont réfugiés dans le complexe. Indira Gandhi a ordonné une opération paramilitaire qui s’est avérée être un véritable fiasco. Elle a mené à la mort de 200 soldats et de 2000 autres, dont des pèlerins qui se sont retrouvés pris au piège. Quatre mois plus tard, Indira Ghandi est assassinée par son garde du corps Sikh.
Nous sommes retournés au temple le lendemain pour le voir de jour, avec le soleil qui reflète sur les murs d’or. Il y avait autant de fidèles que la veille (le temple est ouvert 24 heures pas jour, 365 jours pas année). Comme les touristes étrangers se font assez rare, on était particulièrement populaires avec les locaux, plus nous demandant de se faire prendre en photo avec eux, un concept qu’on a toujours du mal à comprendre.
Après
un déjeuner au Ramada, on a pris la route de Shimla, un trajet qu’on oubliera pas de si tôt…
Comme il ne s’est pas passé grand-chose ces deux derniers jours, voici quelques fun facts à propos de l’Inde :
-Les policiers et les soldats se promènent dans les rues avec des mitraillettes. Ça a pas l’air d’exciter personne.
-La population de chiens errants est énorme, mais ils sont de loin les chiens errants les plus « relax » que j’ai vu. Pas agressif du tout. Dans les villes comme Udaipur et Shimla, il y a même des chiens errants "de race" (berger allemands, labradors, huskies).
-Les hindous parlent constamment contre les musulmans.
-Malgré les vidanges et les cacas de vaches partout, ça ne sent pas particulièrement mauvais. Ce serait probablement différent en été lorsqu’il fait 45 degrés.
-Il n’y a pas tant de mendiants que ça. J’ai vu pire ou égale dans d’autres pays.
-La position assise favorite des indiens est le « squat », soit assis en petit bonhomme sur les talons. On les voit partout dans cette
position. Ça a l’air totalement inconfortable donc pourquoi pas rester debout?
-Tout le monde a le droit à l’image très à cœur ici. Peu importe dans quelle direction tu pointes ta caméra, quelqu’un vient te voir pour dire que tu l’as photographié et que tu as photographié quelque chose qui lui appartient, et ainsi demander quelques roupies de compensation.
-Qui a tué Sunandra Pushkar(femme d’un célèbre politicien retrouvée morte dans un hôtel il y aun an)? C’est le mystère qui soulève les passions en ce moment. Depuis une semaine, vous avez des experts à tous les postes de tv qui argument en criant l’un par-dessus l’autre.
-Les passages à niveau de voies ferrées ne sont pas automatisés ici. En gros, lorsque le train s’approche (i.e. 10-15 km), le conducteur appelle le gars qui vit dans la petite cabane à côté du passage à niveau et lui dit « Vijay/Raj/Albert, baisse la clôture, on arrive ». Puis pendant 15-20 minutes, on ne peut plus passer par-dessus la voie. Les autos s’accumulent sur la route et plusieurs sortent pour se dégourdir les jambes, jaser, acheter des snacks.
-Suzuki doit faire
90% de son chiffre d’affaire en Inde. Le nombre de Suzuki Swift sur la route est ridicule. Il y a juste ça ou presque, avec quelques modèles indiens (Tata, Mahindra).
-Les Indiens semblent extrêmement passionnés en ce qui concerne la politique. On parle constamment à la TV du BJP (partie du premier ministre Modi) et du Congress (partie des Gandhis), les deux principaux parties politiques du pays. Ils sont aussi fort sur les discours enflammés. Au moment d’écrire ces lignes, on entend quelqu’un au loin en train de faire un discours qui pourrait se comparer aux meilleurs discours d’Hitler (le ton, pas le contenu). Ça fait un peu peur quant ont est habitué au très monotone Stephen Harper.
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