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Published: January 21st 2015
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Il y a quelques années, j’ai descendu la « death road » de Bolivie, qualifiée de route la plus dangereuse du monde. Ça s’est plutôt avéré être une gentille balade en vélo sur une route presque abandonnée. Beaucoup mois effrayant que la route entre Amritsar et Shimla.
Après notre visite du matin au temple d’or d’Amritsar, nous avons pris la route avec notre chauffeur qui ne semble pas vraiment comprendre l’anglais. Peu importe ce que vous lui dites et la réponse est « okay, okay, okay… » avec un hochement de tête peu évocateur. Donc la communication est assez difficile.
Jusqu’à maintenant, j’ai été agréablement surpris des routes indiennes. Souvent quatre voies et un trafic pas si terrible en dehors des villes. C’était jusqu’à temps d’emprunter la route Amritsar-Shimla, en particulier les dernières trois heures dans les montagnes. Ça a débuté avec une petite route à deux voies où le chauffeur a tôt fait de nous montrer ses prouesses en matière de dépassements risqués. Michèle a rapidement regretté de s’être assise en avant. Après un arrêt, on a fait la rotation des sièges et j’ai pris celui du passager. Avec de la chance, j’étais fatigué et j’ai
cogné des clous pendant une bonne partie de ma section de route en avant. C’est finalement Richard qui fut au première loge lors de la montée vers Shimla. J’ai souvent fait des petites routes de montagne, mais la plupart du temps il y a personne d’autre sur la route. En Inde, vous avez un nombre ridicule de voitures, de motos et de camions…partout. C’est là qu’on se rend compte ce que représentant un milliard de personnes sur un territoire pas si grand. À tous ces véhicules vous devez ajouter les piétons, les charrettes, les chiens, les chèvres, les moutons et surtout les vaches. Puis vous avez la façon très caractéristique de conduire des Indiens. C’est très zen. Du genre « je vais tenter un dépassement à haute vitesse dans cette courbe aveugle et il arrivera ce qui arrivera; de toute façon je vais me réincarner ». Contrairement à notre chauffeur Krishna qui était assez prudent, celui-ci a adopté la typique conduite indienne. À mesure qu’on enchaînait les virages en épingles au ras des falaises, la tension montait dans la minivan. Quelques commentaires entendus :
« J’ai rarement peur en voiture, mais là je vais avoir une crampe dans
le pied à force de faire assemblant de freiner ».
« C’est les pires sept heures de me vie »
« Encore 51 kilomètres?, cali**** que ça descend pas vite… »
(Vous pouvez jouer à qui a dit quoi?)
À un moment donné, on en avait plein notre casse et on essayé de faire comprendre au chauffeur, en levant la voix un peu, que le fun était fini, qu’il allait se planter derrière le camion d’en avant, et qu’il allait le suivre jusqu’à Shimla, sans aucun dépassement.
Nous sommes arrivés à Shimla vers 18h30, trente minutes après la noirceur. Ça a pris un petit bout et quelques informations des locaux pour trouver notre hôtel : le Cedar Grand Hotel & Spa. C’est de la fausse représentation puisqu’il n’est pas « Grand » et il ne sent pas le cèdre, à mon grand désarroi. Deux des quatre étages de l’hôtel sont en rénovation (et ici la rénovation ça passe d’abord par une destruction on dirait), la terrasse est couverte de débris, les fauteuils dans la chambre sont couverts de taches non identifiées, les murs auraient besoin d’un bon coup de peinture et la majorité du personnel ne
semble pas comprendre l’anglais, mais faire assemblant du contraire, ce qui veut dire que tu peux demander trois fois la même chose (comme mon lit pliable) et qu’il se passe rien. L’un des employés est un grand gringalet à l’air niait que nous avons surnommé Ti-Coune, comme le personnage du Temps d’une paix. Ti-Coune est particulièrement incompétent, mais tu sens qu’il se donne et qu’il veut. Vous devriez le voir monter l’escalier quatre marches à la fois. Si on revient dans deux-trois ans, ça ne surprendrait pas que Ti-Coune ait été promu à assistant-gérant de nuit (parenthèse : Si Ti-Coune souffre effectivement d’un trouble intellectuel, je retire tout ce que j’ai dit et je félicite l’hôtel de lui donner une chance). Non mais en gros, c’est vraiment pas si pire que ça, comparé notamment aux taudis dans lesquels j’ai déjà resté, mais c’est juste un peu décevant de finir avec cet hôtel là après ceux qu’on a eu le reste du voyage.
Quant à Shimla, on a conclu que se tapper la route de la mort en valait quand même la peine. La ville est située 2000 mètres d’altitude. C’est l’une des « Hill stations » aménagées par
les anglais durant leur règne, pour se sauver de la chaleur torride estivale. Shimla était même la capitale du pays durant l’été. On y déménageait tous les fonctionnaires et la paperasse. Je m’attendais à un petit village alpin et c’est finalement une véritable métropolis à flanc de montagne qu’on a trouvée. C’est quand même possible de fuir la foule en visitant deux des temples qui entourent la ville, le temple de Tera Devi et celui de Jakhu. Deux des rares endroits en Inde où on a pu entendre les petits oiseaux et le vent qui fait craquer les branches d’arbre. Pas de klaxon, pas de chien, pas de vendeur. Vous avez cependant à vous battre contre des singes assez agressifs merci, surtout au temple de Jakhu où ils sont extrêmement nombreux et plutôt futés. Ils volent parfois vos lunettes ou d’autres objets et les gardent en otage tant que vous ne leur donner pas de la nourriture. On a d’ailleurs été témoin d’un vol lunette. On ne sait pas si le vieux monsieur a pu les récupérer. Vous pouvez louer des bâtons pour tenir les singes à distance. On retrouve également au Jakhu temple une immense statue (30m) du dieu
Hanuman, dieu à tête de singe pour aller avec le thème. On est d’accord pour dire qu’elle fait presque peur. Ça semble tout droit sortir du film la planète des singes. Vous pouvez également observer de là-haut quelques pics enneigés, puisque les Himalayas naissent non loin de là.
Après ces visites de temples, nous sommes allé au centre-ville (le ridge et le mall) où se trouve une cathédrale (l’une des très rares vues jusqu’à présent) et quelques bazars. L’architecture détonne vraiment avec ce qu’on a vu jusqu’à présent ailleurs en Inde. Et partout où vous regarder , il y a ces imposantes montagnes. Après un petit repos en fin d’après midi, nous y sommes retournés en soirée pour se promener dans le marché et pour souper dans un petit café réputé pour son délicieux gâteau aux carottes.
Le lendemain, nous avons fait une rapide visite de l’ancienne résidence du vice-roi (extérieur seulement), maintenant une université. Ensuite nous avons dit adieux à notre chauffeur cowboy qui a nous a droppé à la gare de Shimla pour notre ride de 5h35 jusqu’à Kalka (seulement 96 km…) à bord du « Toy train », un petit train pas très large
et pas très confortable, mais juste assez. Je m’attendais à des bancs de bois et on a eu du rembourrage. Le paysage tout au long de la descente était très beau, mais Richard n’a pas été impressionné. « C’était beaucoup mieux en Suisse… ». Arrivés à Kalka, nous devions changer de train pour rejoindre Delhi. On s’attendait à avoir le même train qu’on a pris il y a trois jours, mais on a downgradé de modèle, celui-ci ressemblant plus à l’express vers le goulag. Il y a avait également une gentille famille de petits criards particulièrement insupportables. Même avec des écouteurs anti-bruits, c’était agressant. Michèle et Richard ont dû supporter les six heures « oreilles nues ».
Nous sommes donc de retour à Delhi pour une dernière journée de visite. Après je rente au Québec via Paris alors que Michèle et Richard vont passer trois jours à Mumbai/Bombay.
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