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Published: December 18th 2008
Frontiere Nepal-Inde
Bienvenu en Inde! Comme passage a la frontiere, ca donne un choc!L Inde ... Le sous-continent indien etait un des objectifs de notre voyage, beignant de mysteres, de recits de nombreux voyageurs rencontres sur notre route et des craintes et aspirations que nous avions. Le Nepal avait ete a la fois un repos des multitudes asiatiques, mais egalement une introduction, avec sa population fortement hindoue, a ce qui nous attendait. Toutefois, l Inde c est tout ce que qu etait le Nepal, mais en plus intense, en plus nombreux, en plus grand et en moins haut ... Mais c est difficile de comprendre l Inde et de la decrire en quelques mots, apres a peine quelques semaines. Car en fait, il y a plusieurs Indes et nous n en avons vu que quelques unes. Deuxieme pays le plus peuple (ce qui est une force, mais aussi un probleme persistant) et une puissance economique montante (qui traine toujours cependant des masses de pauvrete), l Inde s impose. C est aussi la plus grande democratie du monde, meme si les droits des femmes, des castes inferieures (le systeme de caste est normalement illegal), des pauvres (tres tres pauvres) et des divers groupes religieux sont souvent reels que sur le papier. C est un continent
en ebullition, ayant plus d ingenieurs qu il n y a de Canadiens, mais aussi paralyse par la corruption et une croissance de la population qui depasse la croissance des infrastructures. L Inde est aussi une terre pleine de richesses philosophiques et spirituelles, mais egalement un lieux de superstitions et de traditions lourdes sur le plan social. C est un monde curieux et accueillant ou vous trouverez toujours quelqu un qui connais quelqu un qui vous depannera au milieu de nul part, mais ou votre bulle d intimite vole constamment en eclats et ou tous se melent de ce que vous voulez (avec un profit cache jamais trop loin). L Inde, c est l ancien Empire des Indes britannique (avec son vice-roi et les maharajas), c est la lutte pour l independance avec le principe de non-violence de Gandhi et les massacres entre musulmans, hindous et sikhs lors de la partition creant le Pakistan, c est la rivalite continue avec ce dernier, puis avec la Chine, c est l accueil des Tibetains refugies et c est malgre les tensions religieuses et ethniques (telles que demontrees par les attentats de Mumbai a la fin novembre), la cohabitation relativement pacifique de plus
Bois des buchers funeraires
Pour se faire incinerer au bord du Gange, il en coute entre 2000 et 3000 roupies (50$-75$). L un des problemes du Gange est que plusieurs familles n ont pas l argent necessaire pour faire bruler leur mort au complet. Lorsque le bois vient a manquer, le corps est tout simplement jetter dans le fleuve, allant rejoindre les cadavres des gens non incineres (enfants, ...) et des vaches et cie. d un milliard d individus. C est aussi differentes epoques qui s entremelent furtivement; les voitures modernes et les gratte-ciels des centres d appels internationaux et des entreprises technologiques, les vaches sacrees dans les ruelles eclairees a la chandelle, les villages inchanges depuis des siecles et les veilles dames portant sur leur dos leur fardeau de bois, tout en repondant a leur telephone cellulaire ...
C est donc le 12 novembre que nous avons traverse la frontiere du Nepal pour entrer en Inde. Apres plus d une douzaine d heures d autobus local (apres cela, faire Quebec-Montreal en autobus Voyageur se fera sans meme y penser), nous arrivons a Varanasi, un des lieux les plus sacre de l Inde hindoue. Si la partie moderne de la ville est, comme nous allions le decouvrir, somme toute assez semblable a toutes les autres grandes villes d Inde (grandes rues bordees d innombrabres magasins decrepis caches par une mer chaotique de panneaux d affichage et congestionnees par les autos, les motos, autobus, camions, velos, ricksaw, cyclo-tire, charettes a boeufs, charettes a chevaux, charettes a bras, vaches et pietons), la vieille ville s est revelee des plus interesante. Le vieux Varanasi longe une
des rives du Ganges et est constitue d un labyrinthe de ruelles ou seul circule les pietons, quelques rares motos et les vaches sacrees. En se promenant le soir entre les hauts batiments, on tombe forcement sur un temple hindou ou trone la statue d un des millions de dieux du pantheon, sur une vache au clair de lune ou sur une procession funeraire amenant le corps d un pieu vers les buchers funeraires en plein air sur les ghats (les quais) en bord du Gange. Se faire incinerer sur les rives du Ganges et avoir ses cendres versees dans ses eaux revient a briser le cycle des reincarnations et a faire passer l ame directement au Nirvana. Les ceremonies sont un peu dures au premier regard. Les ghats sont un lieu tres anime, en plus des cremations ayant cours 24h sur 24, les habitants viennent se baigner dans le Ganges (rituel spirituel et hygiene personnelle, meme si les eaux sont plus que douteuses ...), on vient y prier et il n est pas rare de voir les sadhus, mystiques hindous, se promener avec leur trident (symbole de Shiva), leurs dreads, leur maquillage a base de cendres (humaines ...) et
Offrandes
Le soir le Gange, s illumine sous les offrandes de bougies flottantes des pelerins. leurs toges oranges. Lorsque nous y etions, la fete de Diwali battait son plein. Diwali est la fete de la lumiere et commemore une victoire du bien sur le mal. Partout, on allume des petites lampes et la riviere se couvre a la noirceur de bougies flottantes.
Prochain arret, le 16 novembre, Khajuraho, apres un voyage de nuit en train et une matinee d autobus. Petite ville tres touristique, on y vient pour une serie de temples datant d environ mille ans, batis par la dynastie Chandela, etant magnifiquement conserves. Mais outre notre incroyable curiosite architecturale et religieuse, c est egalement les scultures ornant toutes les facades exterieures qui attirent tant de foule. Plusieurs d entre elles representent des scenes sexuelles des plus explicites! On ne sait trop pourquoi ce sujet a ete choisi, peut etre qu a l epoque les moeurs etaient plus libres ou que l on voulait eduquer les jeunes brahmanes (la caste superieure) qui frequentaient ces temples sur les notions importantes de la vie.
Nous ne pouvions aller en Inde sans visiter la capitale du tourisme de masse et des tours organises, Agra. Nous nous attendions a etre submerge par des masses de touristes
Ballade sur le Gange
Il est courant que les touristes se levent avant le leve du soleil pour aller se ballader sur le Gange et observer (espioner?) les pelerins accomplissant leur Puja matinal (rituel sacre et ablutions). et a voir une ville completement defiguree, mais nous avons ete agreablement surpris. Ces certes une ville indienne, mais pas si encombree, et evidemment les quartiers de touristes (guest houses, germain backery, internet coffee et restaurants) ne sont pas trop de fideles representations de la vie quotidienne indienne, mais on en sort facilement. En fait, la ville est meme assez belle. Autre grande surprise, le 17 novembre etait Journee du Patrimoine mondial, et l entree au Taj Mahal (et tous les autres sites historiques) etait gratuite. Car Agra, c est surtout en avant tout le fameux Taj Mahal. Ce superbe batiment de marbre blanc, incruste de pierres semi-precieuses formant de delicats motifs fleuris et entoure de jardins et d un rempart de pierres rouges est tout simplement magnifique. C est d une beaute tres sobre. Le batiment est en fait le resultat d une histoire d amour. L empereur Moghol (dynastie musulmane ayant regne longtemps sur la partie Nord de l Inde) Shah Jahan fit construire ce mausole apres la mort de son epouse, que l on transfera a l interieur en 1653 lorsque la construction fut terminee, apres pres de 20 ans de travaux. L histoire familliale se poursuit
toutefois, car le fils de l empereur, Aurangzeb, aurait combattu son pere pour finalement le deposer et le faire enfermer dans le Fort d Agra, d ou il pouvait voir au loin le Taj Mahal ou reposait son epouse. Le fort est egalement tres impressionnant, avec ses imposants murs rouges et ses palais interieurs. On pourrait rester plusieurs jours a Agra, car il y a de nombreux autres tombeaux tres beaux, ainsi qu une cite imperiale construire a l exterieur de la ville par l empereur Akbar (puis rapidement abandonnee par manque d eau ...).
Apres les splendeurs des Moghols, nous faisons routes vers les palais des maharajas rajputs du Rajasthan, a l Ouest de l Inde. Premier arret dans cette province aride, Udaipur. C est une superbe cite construite au bord d un lac (recemment reapparu apres avoir ete asseche pendant longtemps) ou flotte d impressionnants palais, aujourd hui tranformes en hotels de tres grand luxe. Nous avons pu visiter quelques temples, les rives du lac ainsi que le City Palace, l ancienne demeure et forteresse du maharaja du Mewar. Puis, a la tombee du jour, nous avons observe le coucher du soleil sur ce paysage des mille
et une nuits. Mais le soir venu, le spectacle etait aux feux d artifices et aux defiles de futurs maries montes sur un cheval d apparat et accompagnes d un orchestre traversant la ville pour rejoindre leur future epouse et sa famille (preferablement avec quelques heures de retard) avant de feter toute la nuit (avec quelques centaines d invites) et de finalement amener la nouvelle epouse dans sa belle famille.
Viendra ensuite dans notre voyage une serie de villes colorees. La ville bleue, Jodhpur, se trouve deja un peu plus dans une zone aride. La ville s agglutine tout autour d une impressionnante colline sur laquelle se dresse un imposant fort et palais. Selon la legende, ce dernier n est jamais tombe au cours des multiples batailles qu il aurait vu. On peut y voir une porte anti-elephant, l empreute des mains des femmes d un maharaja defunt avant qu elles ne commentent la sati (immolation volontaire sur le bucher du defunt mari) ainsi que la vielle ville et ses maisons peintes en bleue. S enfoncant encore plus dans le desert, nous avons rejoint Jaisalmer le 26 novembre. Jaisalmer porte le nom de ville doree car l ensemble des
batiments a la couleur du sable. Encore une fois, on y voit une colline surmontee d une forterresse servant de palais au maharaja, mais cette fois-ci la ville se prolonge sans interruption a l interieur du fort. Nous sommes egalement venus a Jaisalmer pour y faire une excursion a dos de chameau dans son profond desert de dunes de sable ... Tres beau, et en prime il y a vraiment (quelques) dunes, mais assez toutefois pour que l illusion soit bonne. Attention aux chameaux cependant, ce n est pas toujours des creatures tres commodes. Ce fut ensuite un retour vers l Est en train, en traversant le desert couvert d arbustes secs jusqu a Jaipur, la ville rose et capitale du Rajasthan. Grande ville souvent decriee, il y a toutefois de nombreuses choses a voir: palais, forterresses, remparts interieurs et exterieurs, observatoire, bazaars et temples.
Le 4 decembre, c est a Amritsar, au Punjab, colle sur la frontiere pakistanaise, que nous nous sommes retrouves. Le temple d or, lieu sacre pour les Sikhs (fiers, martials et portant le turban de multiples couleurs ainsi que la barbe) de la region, nous a offert un lieu de repos paisible malgre les
milliers de pelerins. Le temple est couvert d or et entoure d un bassin de bonne taille, lui meme ceinture par une promenade et un mur de marbre logeant notamment les cuisines (qui nourrissent 40 000 pelerins chaque jour). La frontiere offre egalement un etonnant spectacle lors de la ceremonie de fermeture quotidienne ou les supportaires indiens et pakistanais donnent une image bien differente de leur pays respectif (Indiens colores et exuberants, Pakistanais sobre et femmes portant la burqua). Nous nous sommes ensuite offert une petite retraitre dans les montagnes a McLeod Ganj, un peu au Nord de Dharamsala. C est une petite ville de montagne, au pied de l Himalaya et non loin de la frontiere avec le Tibet. C est notamment le lieu de la residence officielle du Dalai Lama et du gouvernement en exil du Tibet. En 1947, la Chine a en effet envahie le Tibet qui est rapidement tombe. Des accords lui garantissant une autonomie interieur ont maintenu une relative paix, mais rapidement la repression s est faite sentir et en 1959, apres une insurrection vivement reprimee, le Dalai Lama a secretement quitte le pays pour demander asile a l Inde. Depuis, des milliers de refugies
traversent la frontiere a pied en passant par les hautes montagnes enneigees pour rejoindre les camps a Dharamsala ou ailleurs en Inde. Nous avons donc passe pres d une semaine dans cette ville, a s impregner un peu plus de la culture tibetaine, a se promener en montagne et, il faut bien l avouer, a se reposer. Nous avons pu participer a la ceremonie commemorant la journee des droits de l homme et l anniversaire de l attribution du prix Nobel de la paix au Dalai Lama. Toutefois, nous n avons pas pu voir Her Holiness the XIV Dalai Lama en personne. La prochaine fois peut-etre.
Finalement, il fallait bien passer par Delhi, la capitale tentaculaire de l Inde. C est une immense ville de 12 millions d habitants (3e du pays apres Kolkata et Mumbai). Comme les autres villes indiennes de bonne taille, la ville est bruyante, congestionnee, sale, pauvre, mal entretenue, bruyante, mais animee. Nous avons decouverts quelques un de ses quartiers, comme le vieux Delhi, avec le Fort Rouge et la mosquee Jama Masjid, Paharganj et ses bazaars chaotiques ou l on vend de tout a tres bas prix, Connaught Place et son Central Park situe
au milieu de rues commerciales concentriques (mais ferme le lundi) et le Centre de Delhi, quartier du Rajpath (l avenue royale menant a l ancien palais du vice-roi des Indes britanniques, aujourd hui residence du president), des ambassades, des residences huppees, du vieux fort, de tombeaux et des arteres et rond points bien garnis de verdure. Toutefois, la ville est si grande que nos 4 jours n auront pas suffit a voir l ensemble de ses autres quartiers (des bidonvilles au quartier des affaires habritant les grattes-ciels modernes), des ses monuments historiques centenaires et de ses particularites que la vie dans cette ville offre.
Le 17 decembre au matin nous nous sommes envoles vers Dubai et nous avons laisse l Inde derriere nous. Par moment nous etions prets a dire qu il etait bien temps, car la salete (l avons nous deja mentionne?), les negotions sans cesse (souvent pour des choses d une qualite assez faible), les vendeurs insistants et les bousculades dans la foule eurent le don de nous faire apprecier la douceur relative de Montreal (malgre le -19 degre recemment enregistre). Nous laissons cependant un monde encore peu explore (nous n aurons visite sommes toute qu une
Un vrai bain de foule indien!
Notre bulle montrealaise a ete bien maltraitee en Inde, sur en cette fete nationale de Dewali, la fete de la lumiere! petite partie de l Inde) et regorgeant d histoire, de culture et de spiritualite (assez difficile a apprecier en quelques semaines, car cachee derriere un bon verni de mercantilisme), une nourriture epicee (pas toujours piquante) qui a su ravir notre bouche (naans au beurre, thalis, chai (the au lait) et jalebis (ligne de pate enroulee sur elle-meme frite dans un bain d huile avant d etre imergee dans un sirop tres sucre ...)), mais aussi parfois deranger notre estomac, ainsi que des gens souriants et tres accueillants. Nous avons aussi laisse quelques questions en suspend concernant la pauvrete et l attitude a adopter, ainsi que notre degre d ouverture a une culture qui parfois ne voit en nous qu une source d argent potentiel. Il ne nous reste donc qu une possibilite, y revenir un jour. Des interesses?!
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