Kunming / 昆明, Chine (Mais Où sont passé mes Egg Roll?)


Advertisement
China's flag
Asia » China » Yunnan » Kunming
February 21st 2015
Published: February 25th 2015
Edit Blog Post

20 fév



De Yangshuo à Guilin en bus, me voilà maintenant à embarquer dans un train en direction de Kunming.

À la gare, comme je n'attendais pas dans la bonne file, c'est une jeune étudiante, à qui j'avais montré mon ticket rose, qui m'a agrippé par le packsack et m'a traîné à la bonne place.

Comme un chien en laisse.

Et puis j'ai déambulé sur le quai en montrant mon billet de train aux gardes à képi aussi.

Jusqu'au moment où on m'a fait signe de monter dans un des wagon... et qu'on m'a pointé une couchette.

Étape par étape.

C'est ainsi que j'ai posé mon derrière dans un train vers Kunming

à ma place

comme un champion.



Il est 16h20 lorsque le train se met en marche.



Je partage l'alcôve où se trouve mon semblant de lit avec un couple et une fillette.

Ils semblent plutôt intrigués par ma personne.

Ils tentent de communiquer, mais on est dans l'impasse.

Ils ne parlent pas un traître mot d'anglais.

Je me sent observé comme un chinchilla dans un petshop.

Ils parlent chinois entre eux en me scannant de la tête aux pieds.

Comme un rayon-x.



J'ouvre mon sac-à-dos.

Leurs cous s'étirent pour observer ce qu'il s'y trouve.

Je sort un paquet de gomme Excel bleu et je tente de briser la glace en achetant leur amitié à coup de gomme mentholée canadienne.

La fillette accepte l'offre. (Elle a un physique de gourmande)

Et puis ça se jase de son expérience.

La mère me tend à son tour des clémentines,

pis de la gomme à la fraise,

pis des bananes,

pis des gâteaux secs

et pis cette étrange mixture magenta aux allures de calmars et d'épices.



La mère n'a que trois dents au milieu d'un visage qui semble gonflé.

Ses yeux bridés, cachés dans l'enflure, doivent me percevoir beaucoup plus gros et plat que je le suis réellement moi je dis.

Comme un effet de miroir déformant dans une fête foraine.

Ne me demandez pas pourquoi mais la mère me fait bizarrement penser à un cornet de crème glacé.

Ouaip. Elle a un physique de cornet, la femme qui me regarde plissé dans mon alcôve.



Un type en habit presque militaire passe dans notre wagon avec un chariot d'hôpital.

Je l'arrête pour me piger un repas, mais les choix qui s'offrent à moi sont plus ou moins appétissants.

Mais où sont passé mes egg roll?



Je vois le cornet de crème glacé agripper une cuisse de poulet dans un paquet sous vide dans le lot.

Je reconnais ce que c'est: ce sera donc mon choix à moi aussi.

On se mets alors à gruger chacun sa cuisse, le cornet et moi, face à face, dans un étrange malaise de "je-te-regarde-manger, tu-me-regardes-manger".



Le père suçote des nouilles, et la fillette pousse des petits gâteaux à la "custard" au fond de sa bouche.

La famille de chinois mange bruyamment.

Ça crache et ça s'empiffre goulument comme des chiens affamés.

Et moi je suis là, avec l'emballage de plastique entre les mains, à manger le poulet poliment et proprement comme on me l'a appris.

"Rot" que lance le cornet au milieu du repas.

Elle a bien mangé faut croire. J'imagine qu'elle va bien dormir aussi.



Sans surprise, la femme s'écrase pour une sieste d'après-souper et s'endort presqu'immédiatement.

Sans attendre, elle se met à ronfler. Mais pas un ronflement d'ogre vous savez.

Un ronflement de balloune qui dessouffle.

Au départ, je croyais qu'elle pètait.

Zwwwwiiiiiii.

Mais non.

C'est bel et bien son visage qui perd de l'air.

Qui sait? Elle aura peut-être désenflé en se réveillant.





Le soleil finit par s'éteindre sur le décor de montagnes et de chantiers de construction à l'extérieur du wagon.

Je tire la couverture et fermes les yeux, couché sur ma couchette "hard sleeper" de la capsule numéro 19 du train de nuit en route pour Kunming.

J'ai l'impression de m'endormir sur une planche à repasser.

Mais je peux le prévoir, je ne pense pas me réveiller bien repassé et sans faux-plis demain matin.



21-22 fév



J'ouvre les yeux et je suis surpris par cornet qui m'observait dormir.

Il est dans les environs de 8h00AM.

Le type au chariot passe et évidement, il n'a rien dans son butin qui ressemble à du café.

J'ai les yeux gommés.

La fillette de l'alcôve observe ma montre.

Elle s'est donné comme mission de communiquer.

Communiquer. Maintenant.

Je...

ferme les yeux...

et fait semblant de dormir.

Ouaip.

Un beau plan de champion ça.

Pas le choix... comment fait-on sinon pour communiquer à quelqu'un qui ne vous comprends pas qu'on ne veux, ni ne peux communiquer sans caféine?

Anyway, les chances qu'elle lise mon blog et découvre mon entourloupette sont pas mal assez minimes je crois.

Bref. Je réussis à éviter toutes formes de communication de sourd et muet (ou presque)... jusqu'à ce que le train s'arrête pour de bon.

Kunming: c'est un 20 heures de train qui m'y a amener.



Kunming est une grande ville en expansion, centre économique de l'État du Yunnan, tout au sud de la Chine.

À quelques heures de route d'ici se trouve les frontières du Vietnam, du Laos et du Myanmar.

Les grues sont partout entre les buildings au cœur de la ville. C'est moderne et en intense développement.



Encore une fois, je trace mon chemin de bus en bus, jusqu'à retrouver mon hostel réservé par internet.

Il faut se débrouiller et se dé-gêner pour se retrouver en Chine.

...



Le lendemain, je me lance dans les racoins d'un marché couvert tout près de l'auberge.

Il s'y vend divers fruits et légumes que je reconnais pour la plupart.

Mais pour les viandes, ça se complique: de la langue, du foie, des entrailles, des viscères, des pattes, du genou de porc(!) et des salades de pieds de poulet. Et puis du crabe, de l'anguille et du poisson-chat. Et des desserts sucré-salés un peu trop inventifs aussi, mélangeant des oignons à de la crème fouettée, ou des saucisses à des gâteaux chocolatés.



Il y a aussi un Wallmart à Kunming. Sur deux étages. Labyrinthique.

Dans la grande surface, je suis surpris par un masque de cochon particulièrement réussit qui ferait certainement fureur dans un film d'horreur de série B... mais qui se trouve curieusement dans le rayon alimentation...

Oh mais vraiment? C'est que ce n'est aucunement un costume d'halloween!!

On y vend vraiment une face de porc!!

Oh... et puis là... n'est-ce pas un important rabais sur les crapauds... dans la poissonnerie du Wallmart à Kunming?



Ce qui se trouve ici comme nourriture est innommable.

Innommable... car je n'arrive pas spécifiquement à nommer tous les produits.

Quelle partie de quelle bête a été frite ici?

Mais pourquoi donc l'œuf à-la-coque est translucide là?

Et pourquoi le dumpling... et le poulet entier sont mauve?

Et qui veut manger des têtes de canards séchées?



Si ça se mange, les chinois vont le manger.



On est très loin du egg roll, des boules dans la sauce rouge et du poulet général Tao croyez-moi.

Et pendant que j'y pense, c'était qui le général Tao en fait?



Note à Moi-Même:

Les chinois aiment beaucoup les caniches.

Et la calligraphie.

Le summum serait probablement d'avoir un caniche qui fait de la calligraphie.



Etienne X


Additional photos below
Photos: 14, Displayed: 14


Advertisement



Tot: 0.074s; Tpl: 0.013s; cc: 11; qc: 28; dbt: 0.0362s; 1; m:domysql w:travelblog (10.17.0.13); sld: 1; ; mem: 1.1mb