L'Escale à Pékin (北京) (ou le Transit Sous Surveillance)


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July 15th 2019
Published: July 15th 2019
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14 juillet



Air China, vol CA880.

La porte de l'astronef enfin s'ouvre sur Pékin (Beijing).

Il est 17h00 ici, et 5am au Québec.

Déboussolé, je m'accroche à la foule et me laisse guider par la vague qui déferle hors du sas.

Je sors du tube qui rattache l'avion au Terminal et tente d'accélérer le pas dans la masse.

Tous les corridors se rejoignent: l'aéroport tentaculaire de Pékin est certainement l'un des plus vaste au monde.

Presqu'une ville.



Mon billet d'Air China vers Ulaan Batar (capitale de la Mongolie) m'oblige à passer ici un 15h30 d'escale.

Au départ, je pensais devoir passer ma nuit en itinérance à l'aéroport comme je l'ai fait quelques fois auparavant (à Reykjavik ou à Sydney), recroquevillé sur des couchettes improvisées pour essayer de m'éteindre un peu.

Mais les grandes compagnies aériennes cachent parfois de petits secrets, et au final, on pourrait se faire surprendre avec une nuit d'hôtel de transit sans frais (comme ce fût mon cas à une certaine escale en Turquie par exemple).



Et bien voilà donc ce qu'Air China m'a déniché: l'opportunité d'échanger une probable scoliose aéroportuaire contre une confortable nuit pékinoise sans frais.

Bingo.

...



Debout dans une foule à l'aérogare, j'attend un signe de la jeune cravate robotisée à l'arrière de son comptoir.

Cette dernière m'a enfilée une amulette cartonnée avec un nom d'hôtel quelconque dessus: Symboles chinois- Feng Xi Intermational- Symboles chinois, Symboles chinois (si je me rappelle bien).

Sur son écran d'ordinateur, mon numéro de billet de vol concordait: il semblerait bien que j'ai droit à du confort payé par Air China.



Un jeune chinois en chemise blanche finalement s'approche de moi en trainant ses semelles comme s'il patinait sur ses bottines: eye contact, hochement de tête.

Voilà ce qui ressemble au signe que j'attendais.

Il y a mouvement soudain, et me voilà enfin qui sors sur Pékin, seul Caucase et seul barbu dans cette foule qui s'élance vers un shuttle bus quelconque,

le shuttle bus qui nous mènera à cet hôtel quelconque,

celui aussi qui me mènera certainement à un dollora-lit quelconque.



La Chine est d'ordre et de surveillance.

Dans le bus, une dizaine de globuleuses caméras enregistrent nos faits et gestes.

Et puis la douane a vérifiée mon pactole à mon atterrissage aussi, tout en collant un visa de transit dans mon passeport.

Contrôle et sécurité.

La Chine a l'emprunte de mes doigts dans son système.



Sur Pékin, un smog constant voile au loin le béton de la ville.

Des autoroutes à trois voies presque vides s'étirent en rayonnant dans tous les sens.

Tout ça me rappelle mon incursion en Chine de voilà quelques années.



Après une quinzaine de minutes d'éloignement du gigantesque hub, le shuttle bus finit par s'arrêter devant un édifice sans goût qui prendra le rôle d'hôtel de service.

De la moquette brune, du simili marbre et du glutamate.

Quelques africains en transit, dans le lobby, se font masser le dos au creux du moule des chaises mécanisées en m'observant faire mon check-in.

On photocopie mon passeport et on note mon heure de départ: Free Shuttle bus, Morning, 5AM.

Wake up call: 4h20AM.

Tout va vite. Tout est bien huilé.



Il y a une ambiance de fumée secondaire ici, mais ma nuit sera certainement plus agréable

que de la passer à larver au Terminal de l'inconfort.

...



Avant de m'enfermer pour ma courte nuit, je m'installe au restaurant vide de l'hôtel pour essayer de me trouver quelque chose de comestible à me mettre sous la dent.

En silence, la serveuse quelconque dépose une tablette électronique devant moi, sur la table cirée à la limite d'être en miroir: menu moderne.

Il y a heureusement des images sur sa tablette.

Je fait +1 pour un plat de bok choy et +1 pour un bol de nouilles pimentées.

Voilà donc ce que sera mon unique repas chinois de ce voyage:

des nouilles et du bok choy.



Des cuisines sort un martèlement rythmé.

Toc-toc-toc. Coups de mailloche.

Je ne suis pas certain si on y rénove ou si on y attendrit une longe de porc.



Rapidement, la serveuse lévite jusqu'à moi en m'amenant mes plats.

Je note: tout va bien pour les bok choy mais les nouilles par contre, d'un coup, viennent désagréablement surprendre mes papilles.

C'est que finalement, je n'ai pas commandé un bol de nouilles mais j'ai plutôt fait +1

sur un amas de râpures vinaigrées de peau de poisson blanc.

Clairement, aux fourneaux, le chef n'assommait pas des clous.



Etienne X

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