La longue route jusqu'à KISORO

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On se lève encore avant le soleil. Il fait encore noir. Pour déjeuner et démonter les tentes ça prend encore la lampe frontale. Ce n’est pas un achat inutile. Nous arrêtons comme d’habitude sur le bord de la route pour le lunch. Toujours la même chose au menu : sandwich composé au choix de viande froide (parfois d’allure douteuse), tomate, concombre, mayo ou moutarde, quelques fois du fromage râpé le tout, accompagné de Kool-aid à l’orange. Miam, miam un vrai festin. Ah! J’oubliais, on mange aussi les restes du souper de la veille. Mais le tout, que ce soit du spaghetti, du bœuf Stroganoff, du cari au poulet ou autre, toujours froid. Miam, miam un vrai festin. On mange assis sur des petits sièges de camping, notre assiette en équilibre sur nos genoux. C’est pas facile de ne rien échapper quand on est habitué de manger à une table. Les choses qu’on prend pour acquises nous frappent en plein visage ici quand on ne les a pas. Imagine, maintenant, une table c’est un petit luxe.

Après un arrêt d’environ 40 minutes on repart… mais nous arrêtons car Steve notre chauffeur doit réparer la ligne à gaz semble-t-il. Petite pause non prévue. On repart. Un autre bris nous arrête de nouveau. On perd du temps mais bon, c’est l’Afrique.

Comble de malchance, nous avons un petit accident lorsque notre camion en heurte un autre et les 2 miroirs volent en éclats. Le chauffeur de l’autre camion nous demande de lui donner 100$ US pour ne pas rapporter l’accident aux autorités. Notre guide refuse de payer des pots de vin. Elle, Hisbon et Steve tentent de raisonner le gars. Parlent et reparlent. Mais rien n’y fait. Il veut des dollars. On lui offre le prix d’un nouveau miroir, environ 22$. Non il en veut 100. Alors nous sommes dans une impasse. Le compagnon du conducteur part à la recherche de la police. Il nous faut attendre.

Les gars sortent le ballon de soccer et deux minutes plus tard des jeunes garçons apparaissent de nulle part. Pas un mot ne se dit mais tous nos gars commencent à jouer avec les jeunes. Quelques minutes plus tard, les adultes (les pères) arrivent et détrônent les jeunes pour jouer avec nous. Nixon sort le ballon de rugby. Les hommes ne connaissent pas ce ballon et essaient de l’envoyer avec un coup de pied… on leur montre comment faire.

Le chef de police arrive à l’arrière d’une mobylette. Il est habillé avec un veston à carreaux mauve et des pantalons d’un brun douteux. Son chauffeur a l’uniforme de police. Ils parlent tantôt avec Steve, tantôt avec l’autre chauffeur. Le temps passe et passe. C’est long. C’est l’Afrique, chaque chose en son temps. Ils ont beau tenter de négocier, le verdict final c’est que nous devons payer LA POLICE 100$ US pour que Steve récupère son permis. Je suppose que le policier va partager avec l’autre chauffeur. En fin de compte on aura perdu environ 3 heures pour rien.

Pas de souper, on mange des sandwiches au beurre d’arachide en route dans le camion, avant de finalement arriver à Kisoro. Avec les pannes et cet accident, nous arrivons au camping passé minuit. On couche dans une chambre mais on doit sortir prendre la douche dehors. Installations de base sans toit, on voit les étoiles et grand luxe : on a de l’eau chaude.

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Photos

Paysage ougandais
On approche de Kisoro quel beau paysage

Scène du quotidien
Les hommes transportent des charges sur ces "engins" en bois incluant les roues qui sont recouvertes de pneu.

Comments

[Yolande]

la longue route a Kisoro
Quel magnifique récit...c'est comme si j'y étais. Ha!Ha! Notre voyage de nuit, totale noirceur et les bruits derrière le camion. Ouf que d'émotions.