Chapitre 8 - Lago Titikaka y Colca, Peru, 30 de noviembre-12 de diciembre 2009


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South America » Peru
December 25th 2009
Published: December 25th 2009
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Après le Machu Picchu, c’est difficile d’être étonné, mais nous avons trouvé sur le lac Titicaca notre coin de paradis. Les choses n’avaient pourtant pas si bien commencé, car le bus a dû rallonger sa route en raison d’une grève de plus (revendications concernant le prix de la laine de lama cette fois).

Avant de rejoindre l’île d’Amantani, nous avons fait une petite pause sur les îles flottantes de Uros. La conception de ces îles est incroyable : un an pour récupérer les mottes de totora (variété de roseau locale dont l’utilisation serait héritée des Incas), une année de plus pour les assembler et construire ces espèces de plateformes flottantes qui deviendront les îles Uros ; elles sont renouvelées tous les 10 ans environ. Entre 4 et 7 familles vivent sur chacune de ces 50 îles, situées dans la partie nord ouest du lac Titikaka. Vous avez certainement aperçu des photos de ces célèbres embarcations en totora, traditionnelles certes, mais désormais hyper touristiques, sans aucun doute. Tout est bien organisé : on s’arrête sur une première île où nous avons droit à une présentation théâtralisée néanmoins fort intéressante de l’histoire de ces îles. Sans oublier ces hommes et femmes en tenue traditionnelle vendant de l’artisanat… Seconde île, cafétéria (construite en totora), et encore ces hommes et femmes en tenue traditionnelle vendant de l’artisanat… Troisième île, école communautaire, et toujours ces hommes et femmes en tenue traditionnelle vendant de l’artisanat… 5 soles la balade en bateau ! On en est sortis quelque peu amers et tristes…
Le tourisme dans ce cas présent permet-il réellement de préserver culture et traditions ?
Peut-on encore les appeler culture et traditions ? Et qu’en est-il du folklore ?

Enfin arrivés sur Amantani, nous sommes accueillis par la famille d’Adolfo, Eusketia, Vicki et Coco. Le tourisme se développe ici depuis une bonne dizaine d’années maintenant, mais n’y a pas encore « pourri » l’atmosphère générale. L’agriculture, l’élevage, l’artisanat et la pêche y sont les activités principales. Une dizaine de communautés s’épanouissent sur cette île (environ 3000 habitants), certaines maisons n’ont ni eau ni électricité, et bien souvent les enfants marchent pas loin d’une heure pour aller à l’école…
Le régime alimentaire n’est pas vraiment varié, et c’est le moins que l’on puisse dire ! Soupe de patates et légumes, riz et patates frites ou pommes de terre en sauce selon…
Il est non seulement difficile de trouver
UrosUrosUros

l'accueil des familles a l'arrivee du bateau
plus sur une île en général, l’isolement n’aide pas, mais c’est encore plus délicat lorsqu’il s’agit d’une île « pauvre » dans un pays dit du tiers monde, on réserve la viande aux jours de fête.
Nous sommes conviés à une petite fête le soir, à l’occasion de laquelle nous devons porter les tenues traditionnelles des résidents… Ok cela peut paraître un peu folklorique vu de loin comme ça… super critiques que nous sommes, on est jamais bien à l’aise dans ces cas là. Mais ce sont des personnes profondément attachantes qui n’ont pas grand-chose d’autre à offrir que le plaisir de partager quelques moments de vie. Et même si nous sommes une petite dizaine de touristes « déguisés » rassemblés dans la salle du village, nous dansons avec nos hôtes aux sons des flûtes et des guitares, simplement.
Contrairement à Uros, on a senti les traditions vivre dans cette île, ainsi qu’une culture forte ; le tourisme apporte un petit plus à la population ici sans aucun doute, sans la corrompre semble t’il...

Nous filons ensuite vers Llachon, une communauté située sur une péninsule au nord du lac. La traversée d’une heure et demi Amantani-Llachon en bateau est mémorable : malaises et mal de mer… les poissons ont pu savourer les petits déjeuners de certains !
Notre logeuse nous est recommandée par Eusketia sa filleule ; nous sommes reçus comme des princes, l’endroit est charmant, notre hôte généreuse et adorable, les chambres bien plus mignonnes que la pièce à vivre familiale… comme c’est souvent le cas dans tous les endroits où l’on dort, nos chambres sont plus que correctes au regard de leur pièce à eux, où bien souvent lit pour 3 ou 4, cuisinière et lavabo se confondent sur un sol crasseux…
Agriculture et élevage sont les rois ici aussi, et nous continuons à manger pommes de terre et riz, ou encore riz et pommes de terre, même si nous avons droit à quelques extras par rapport à Amantani : truite ou poulet, miam le rêve !

Luxe calme et volupté… je ne sais si Baudelaire connaissait l’endroit, mais ces trois mots simples résument parfaitement la vie sur Llachon.
On a pas le temps de se poser plus de deux jours dans ce petit paradis, car le temps nous est compté : direction Arequipa et le canyon de Colca, mais plus question de prendre le bateau ce sera en bus !

Arequipa est la dernière très grande ville au sud avant le Chili ; encaissée dans une vallée au milieu de trois volcans, elle nous plaît tout de suite. Ce sera notre point de départ pour rejoindre le canyon de Colca. Nous décidons de prendre un tour de 3 jours, histoire de gagner du temps en transport et nous ne serons pas déçus. Evidemment sur les chemins cela peut faire un peu troupeau de moutons, car plusieurs agences font à peu près le même trajet au même moment, mais l‘ambiance reste bon enfant.
Maria, notre guide, nous apprend plein de petites choses en route sur les plantes notamment, ou encore sur l’évolution du canyon.

Le canyon de Colca est l’un des plus grands du monde (bien plus important que le Grand Canyon d’ailleurs) ; de nombreux villages vivent des richesses de celui-ci, de cultures fruitières notamment : poires, avocats, mangues, papayes etc. Un des principaux soucis dans cette région du Pérou reste l’eau, comme partout semble t’il dans les Andes… Il y de l’eau dans les montagnes, là n’est pas le problème, mais cette eau est bien évidemment très convoitée et c’est là où le bas blesse. La région d’Arequipa a mis en place un « nouveau projet » qui consiste à faire venir de l’eau sur la côte désertique pour développer l’agriculture, créer de l’emploi etc. L’idée est belle sur le papier, mais présage de grandes pertes pour le canyon. Moins d’eau dans le canyon, c’est moins de récoltes dans l’avenir, et les villageois commencent déjà à déserter … certains villages sont quasi abandonnés de mars à décembre, repeuplés pendant les vacances d’été, à l’occasion des nombreuses fêtes qui ont lieu dans les villages pendant cette période.
La pénurie d’eau est également causée par la disparition des glaciers depuis une trentaine d’années, disparition qui n’est même pas due au réchauffement climatique comme on pourrait s’y attendre, mais à la cupidité humaine simplement. Dans les montagnes du Colca se trouvent des mines d’or, de cuivre et autres… et pour faire sauter la roche, il faut bien utiliser de la dynamite pour une meilleure efficacité vous comprenez bien ! Cela creuse de nombreux nouveaux passages dans les montagnes, les courants d’air chaud venus de la côte s’éclatent à passer par là, et de fait, les glaciers fondent encore plus vite…

Pour l’instant les traditions, les identités et la vie dans le canyon perdurent mais tout ceci sera amené à disparaître si le pouvoir en place ne fait rien. Oh ! Si ! À moins qu’on développe le tourisme de masse pour sauver la face, et encore une fois nous frôlerons les limites du débat entre folklore et culture. Il existe déjà un projet de route asphaltée qui traverserait le canyon…C’est le monde qui évolue !
A côté de ça, des milliers d’emplois vont être créés, des champs immenses vont voir le jour dans le désert (tellement immenses qu‘on devra faire de l‘agriculture intensive et pourquoi pas avec des OGM pour aller plus vite), on pourra nourrir plein de monde et ce sera bien mieux que de conserver quelques villages inaccessibles dans un canyon pas commode. C’est un monde cruel qui évolue !



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UrosUros
Uros

s'il vous plait...
UrosUros
Uros

Sortie de l'ecole
UrosUros
Uros

la cuisiniere familiale
UrosUros
Uros

et tojours, ces hommes et ces femmes qui vendent de l'artisanat
UrosUros
Uros

les ecoliers sont a peine perturbes par les touristes...
AmantaniAmantani
Amantani

vendeur de belles poteries locales. trop lourdes malheureusement pour nos epaules rrhhhaaa !
AmantaniAmantani
Amantani

apres de lomgues minutes de preparation psychologique, il l'a fait ! si si il a plonge dans les eaux du lac navigable le plus haut du monde... 16 ou 17 degres...


26th December 2009

Merci pour ces récits détaillés et ces photos magnifiques qui nous font voyager avec vous! Les couleurs sont magnifiques... En cette période de fête, toute la famille rassemblée autour du sapin a eu une pensée pour vous. On vous embrasse et à bientôt pour de nouvelles aventures!
26th December 2009

Encore merci pour ce journal de bord qui nous immerge dans des paysages fantastiques malgré la rudesse du climat, la pauvreté et les diificultes socioéconomicopolitiques, les photos sont magnifiques et je reste scotché sur l'ordi si si en essayant de me faufiler dans les marchés et dans les dédalles du monastére. Bravo pour le plongeon : même pas froid !! Et Noël ? Bonne route et à l'année prochaine Martine
27th December 2009

Super le Perou!!! On s'y croirait!!! Des bisous a vs deux, en esperant que les fetes de noel se st bien passees pour vous; je file voir ca sur la suite du blog!!! Muchos besos lindos!
30th December 2009

bises en direct de paimpol
face au port de paimpol, j'ai pu trouver enfin une connexion pour vous lire et vous envoyer plein de bisous de la part de la famille bretonne tous les bateaux du monde se ressemblent !!!! merci encore de la part de tous ici Brigitte

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