Advertisement
Published: March 31st 2020
Edit Blog Post
Encore un bus, et après quelques 14-15h de voyage de nuit, et quelques 600km de virages, heureusement dans un bus VIP, allongés à 120 degrés, repose pied rembourré, repas du soir, pti dej et toilettes a bord (il est précisé que c'est uniquement pour le pipi lol, je me demande qui vérifie...), nous arrivons à Nasca.
Quasiment enlevés par la compagnie aérienne Air Paracas qui nous attend, transfert à l'aérodrome, et sans presque savoir ce qui nous arrive (attendez j'aimerais me brosser les dents!), on est embarqués dans un petit coucou pour 6 personnes qui fait de la haute voltige (enfin presque, c'est ce que m'indique mon estomac tout retourné), pour nous montrer à gauche puis à droite, les fameuses lignes de Nasca, tracées dans le désert entre -500 et +500 ans, par une civilisation pré-inca, les nascas, et qui demeurent un mystère opaque jusqu'à nos jours (et qui le demeureront, à moins qu'un Nasca ressuscite pour nous les expliquer).
Ce sont des lignes et formes géométriques, des formes animales ou anthropomorphiques, appelées géoglyphes, qui selon les théories représentent des indications astronomiques, cosmologiques, les solstices, certaines constellations telles que Orion, ou indiquent les veines et conduits d'eau souterrains, ou un
lieu d'atterrissage pour les extra-terrestres (tiens!).
Toujours est-il que ce n'est pas un survol immanquable, et qu'on a mieux vu et compris ces lignes au Planetarium Maria Reiche, du nom d'une archéologue allemande qui a passé plus de 40 ans de sa vie à étudier et préserver le site. Encore mieux, ce planetarium se situe dans un hôtel où cette "princesse de Nasca" a séjourné à titre gracieux pendant 25 ans, et où l'accès piscine est possible pour la journée à condition de consommer au restaurant pour 55 soles (environ 14 euros), yesssss accès à la douche aussi parce que nous reprenons un autre bus de nuit, "seulement" 10h de trajet pour la ville d'Arequipa, non sans avoir goûté le fameux ceviche, le meilleur plat de poisson cru que j'aie jamais mangé!
A Arequipa, ville plus coloniale (espagnole) que Cusco (plutôt inca) nous rencontrons Thomas, un français qui y vit depuis 10 ans, qui nous organise une petite semaine sur mesure ficelée, trek et cie, et nous donne d'excellents conseils, dont une visite gastronomique de la ville! Nous commençons par le musée du sanctuaire andin, où l'histoire de Juanita, une jeune noble inca offerte en sacrifice à la
montagne Misti nous est racontée. Son corps a été découvert par des alpinistes à l'occasion de la fonte d'un glacier pendant une éruption volcanique et est exposé dans le musée ainsi que d'autres corps d'enfants et les différentes "offrandes" les accompagnant. Gros malaise pour nous... laissons ces corps tranquilles là où ils étaient non? (qui a lu Tintin "les 7 boules de cristal" et "le temple du soleil"...?), Perso je n'aimerais pas qu'on m'expose comme ça dans un musee.... je trouve ça limite obscène.
Visites devenues habituelles de l'église de la compagnie de Jésus, du cloître, de la Plaza de Armas (avec son cortège d'alpagueurs de tout poil), et de la cathédrale... ah non celle-là a des horaires tellement capricieux qu'on ne l'a jamais trouvée ouverte en 3 jours!! Magnifique visite du monastère Santa Catalina, datant du 16e siècle, mais ouvert au public depuis 1970 seulement, avec une guide francophone qui fait renaître sous nos yeux le mode de vie de l'époque. Les moniales qui y vivaient, jusqu'à 500 femmes à l'apogée du monastère, s'y réfugiaient surtout pour fuir les mariages arrangés et la vie difficile pour les femmes extra-muros. Il fallait débourser une belle somme d'argent (mais moins
qu'une dot) pour avoir le statut de moniale et le "droit" de se consacrer à la priere et la méditation, sinon les postulantes se retrouvaient servantes ou esclaves. Une société de femmes, bien organisée, à l'abri, avec ses règles et devoirs. Aujourd'hui il ne persiste qu'une dizaine de religieuses, qui sont là par réelle vocation.
Quelques mots sur la tournée gastronomique de la ville: Une picantería, ou brasserie péruvienne traditionnelle, où nous goûtons un peu de tout, un plat pour 2 appelé super picanto, mais pas piquant loll (voir photo), et la fameuse glace au fromage, spécialité de la ville "Queso helado", ensuite un restaurant de patates, où nous goûtons 7 espèces de patates différentes (sur les centaines dans les Andes), avec une garniture au choix et des bières artisanales. La meilleure adresse (la preuve c'est que nous y allons 2 fois), c'est le restaurant Zigzag, tenu par des Suisses, ce qui nous garantit déjà de bons fromages et (enfin!!!) de bonnes frites. On y goûte de la fondue bourguignonne avec de la viande d'Alpaca, des pierrades de viande d'Alpaca, un rizotto de 3 quinoas, des rœstis (spécialité suisse) et une excellente mousse au chocolat!
Histoire de dépenser
toutes ces calories, nous partons le 10 mars à 3h30 du matin pour un trek de 3 jours. L'avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt mais p** ce que ça pique le réveil à 2h45!! En route donc pour le canyon de Colca, apparemment le 3e plus profond du monde selon National Geographic, position contestée par les guides Routard et Lonely Planet, bref un canyon bien profond, avec de majestueuses montagnes enneigées autour, des miradors (points de vue) vertigineux, de splendides terrasses verdoyantes, c'est la fin de la saison des pluies, on a la chance que tout soit vert et fleuri. On a aussi la chance d'apercevoir une dizaine de condors survolant le canyon au mirador "Croix des condors".
Notre guide francophone Willy nous apprend que les montagnes sont sexuées, les femmes prenant soin des canaux d'irrigation des montagnes mâles et vice-versa, sauf une montagne Hualca Hualca, femelle mais considérée comme homosexuelle parce que tous les hommes qui essaient d'y monter tombent malades... no comment, c'est comme ça!
Malheureusement, il nous explique aussi que la rivière Colca au fond du canyon est très polluée, toutes les eaux usées des villages du canyon (les nôtres incluses) s'y déversant sans
aucun traitement préalable...
Premier jour de trek, descente à pic des 1000m de dénivelé négatif, mal aux muscles et aux genoux, traversée de la rivière Colca et nuit à l'auberge Gloria au village de San Juan de Chuccho, deuxième jour plus tranquille, Willy nous a à la bonne et nous emmène hors sentiers battus sur un chemin qui traverse les champs, terrasses et villages, avant d'arriver au village artificiel de Sangalle, où il n'y a que lodges et piscines pour les touristes, la baignade dans l'eau détournée de la cascade est agréable. Et le dernier jour, il faut remonter, bien sûr! Départ à 5h du matin à la frontale, sans ptidej (la souffrance ultime!), pour les 1000m de D+, torchés en 2h30 😉 Détente bien méritée dans des bassins d'eau thermale à différentes températures avant de rejoindre notre hôtel à Yanque, le Miski Wasi, une excellente adresse à tous points de vue!
Le lendemain, je repousse mes limites (pour ceux qui me connaissent moins bien, je suis maniaque et déteste toucher les animaux), en faisant une balade de 3h30 à cheval (aïe les adducteurs!!), vers un cimetière inca bien caché dans les montagnes. Les paysages sont à couper
le souffle, partout où se pose le regard, forêts, champs, terrasses agricoles, mules, troupeaux de moutons et d'alpacas, villages d'un autre temps, une paix palpable et contagieuse règne sur cette vallée. Mon cheval prénommé Aventurero (quelle idée de me donner un aventurier pour une première expérience d'équitation!) se révèle être très calme et docile et me laisse le loisir de m'imbiber de toute cette beauté!
Encore 6h de bus, nous sommes les seuls passagers! (Tant mieux en période de coronavirus) et nous voilà à Puno, notre porte vers le lac Titicaca puis la Bolivie et dernière ville péruvienne pour nous, le reste du voyage va dépendre de la pandémie, et de la fermeture des frontières.
Hasta Luego!
Advertisement
Tot: 0.088s; Tpl: 0.012s; cc: 12; qc: 28; dbt: 0.0344s; 1; m:domysql w:travelblog (10.17.0.13); sld: 1;
; mem: 1.1mb