#56 - La grande expédition (06-21/10/2008)


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Published: October 28th 2008
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A peine partis depuis quelques heures de Lençois que notre série noire d’événements catastrophes continue… En chemin vers une cascade repérée par Darian sur notre carte, nous nous retrouvons face à un début d’incendie. Il est difficile de dire s’il s’agit d’un feu contrôlé par un paysan ou d’un véritable incendie de forêt, mais toujours est-il qu’il commence à pleuvoir sur nos têtes des morceaux de feuilles calcinées, amenées en rafale par le vent chaud qui souffle de plus en plus fort.

Nous décidons de changer de cap et de nous diriger vers la direction opposée, pour une autre cascade appelée la « Cachoeira Sossego », et située à 7kms de Lençois. Nous retraversons la rivière et escaladons les rochers pour atteindre une série de piscines naturelles, sur lesquelles débouche un long rocher tout plat d’une dizaine de mètres et qui, rendu extrêmement glissant par l’eau du torrent qui y défile, fait office de toboggan digne de la « planche à savonnette » de Center Parcs. Ce petit coin de paradis, appelé « Ribeirão do Meio », est très fréquenté par les locaux, qui avec l’expérience arrivent tout en glissant à faire des figures acrobatiques incroyables. Pour notre part, nous
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Notre tout premier campement en route pour Sossego
nous contentons de gonfler le petit matelas Décathlon de Darian, et partons nous y amuser pendant quelque temps, le tout sans trop nous écorcher les fesses sur les arêtes saillantes du rocher.

S’en suivent encore quelques heures de marche, au bout desquelles nous décidons d’installer notre camp pour la nuit sous un promontoire rocheux, le long de la rivière. Quand la nuit tombe vers 18 heures, je suis loin d’être à mon aise… L’obscurité environnante, les bruits d’insectes à droite et à gauche, la crainte que le feu se soit transformé en incendie dévastateur à nos trousses m’empêchent de fermer l’œil plus tard alors que Darian dort comme un loir… Pourtant toute la montagne est calme autour de moi, les étoiles brillent haut dans le ciel et je finis par succomber, les paupières lourdes. Le soleil se lève vers 5 heures, la vie reprend ses droits et la montagne devient à nouveau charmante et rassurante. Après un bon bol de céréales et un café, et une toilette expresse à l’eau gelée, nous cachons nos sacs derrière un gros rocher pour partir plus léger vers Sossego qui n’est plus qu’à deux heures de marche. Nous y passons un moment formidable,
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Un ami nous rend visite a notre campement en chemin pour la cascade Sossego...
seuls au monde, à nous baigner dans un petit lac d’eau fraiche surplombé par une splendide chute d’eau de plusieurs mètres de hauteur. Parait-il qu’il peut y avoir des serpents dans l’eau… Merci Darian de ne pas me l’avoir dit plus tôt !

Sur le chemin du retour, un élan de panique s’empare de nous lorsque nous apercevons des gros nuages de fumée au loin, dans le contrebas de la vallée. Il est difficile d’évaluer à quelle distance se trouve l’incendie, mais une chose est maintenant sûre et certaine… Le vent a tourné et s’est intensifié, et le petit feu bénin que nous avons aperçu la veille est un réel incendie de forêt, se dirigeant maintenant dans notre direction, et venant menacer notre retour sur Lençois. Car Sossego étant situé au fond d’une gorge, nous devons donc repasser par le même chemin qu’à l’aller ! Et je vous laisse imaginer l’angoisse d’être entourés par de hautes falaises sans issue de plusieurs centaines de mètres alors que l’on recommence à recevoir sur la tête une pluie fine de feuilles calcinées. Nous récupérons nos sacs et marchons comme des demeurés, sans prendre le temps de s’arrêter pour faire le plein d’eau
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Le tobbogan Ribeirao do Meio
ou pour déjeuner. Avec nos énormes sacs de randonnée, nous sommes vite épuisés à ce train, mais l’adrénaline nous fait tenir pendant deux bonnes heures. Nous arrivons finalement en vue de Lençois et nous rendons compte que l’incendie, quoique la situation soit toujours alarmante, est toujours situé sur l’autre rive de la rivière. Quel soulagement ! Une fois le stress retombé, nous arrivons ensuite à trainer nos pattes toutes endolories jusqu’à la lisière du village de Lençois. Nous prenons une chambre dans une formidable pousada, appelée « Canto No Bosque », où nous nous reposons pendant deux jours, allant d’un hamac à l’autre, sirotant des cocktails, observant les petits colibris virevoltant autour des plantes. Le « café da manhã » servit en pleine nature est succulent, la température de la piscine est parfaite, et notre hôte Jasiel nous joue des airs de guitare de sa composition… et nous refaisons le plein d’énergie pour repartir, cette fois-ci, pour une dizaine de jours en solitaire dans les montagnes de la « Chapada Diamantina ». L’incendie a été maitrisé, toutes les conditions sont donc à nouveau réunies pour reprendre l’aventure là où nous l’avions laissée.

Nous décidons de mettre au programme de
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La cascade de Sossego
notre trek deux régions bien différentes du parc national : nous sommes dans un premier temps partis quatre jours sur les traces de la célèbre cascade de « Fumaça », qui du haut de ses 380 mètres est le seconde chute d’eau du Brésil. Au relief montagneux et verdoyant des environs de Fumaça, nous avons ensuite randonné pendant quatre autres journées dans une merveilleuse vallée couleur d’or surplombée de plateaux, appelée Vallée « do Paty ». Les premiers jours de marche sont très intenses, le chemin est parfois difficile à suivre tant la végétation reprend vite ses droits. Darian est parfois même obligé de me laisser avec les sacs le long du sentier pour partir en repérage… Nous avançons toutefois à notre rythme, et plus nous progressons vers Fumaça, plus nous nous éloignons de la civilisation. Chaque soir, nous bivouaquons près d’un cours d’eau dans une grotte, que Darian, en gentil mari, nettoie et aménage de façon à ce que je m’y sente à l’aise, en installant notamment des grandes feuilles de bananiers à même le sol. Nous allumons un feu de bois et cuisinons tout plein de mets délicieux… il faut dire que je n’ai jamais aussi faim qu’après
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Feu de foret au loin
une bonne journée de marche, pour vous dire je mangerais presque de la viande rouge ! Mais j’ai toujours du mal à fermer l’œil et chaque matin, contrairement à d’habitude, je suis la première levée aux aurores…

Le troisième jour, nous savons que nous sommes arrivés à un croisement stratégique de notre sentier de randonnée. Mais avant même de se poser la question si nous sommes sur le bon chemin ou non, nous rencontrons un couple de randonneurs assez loufoque, faisant bronzette sur une couverture le long de la rivière, qui semble avoir été posté là par les Dieux cléments pour nous indiquer notre route… Et l’homme, ayant pour seul costume un vieux slip bleu aux élastiques détendus, nous explique de surprime en français, que le chemin tout droit (qui est un cul-de-sac) mène vers le bas de la cascade Fumaça, et que le chemin quasi-invisible derrière cet énorme rocher (qui à mon goût ressemble plus à une paroi d’escalade qu’à un sentier de rando) nous emmènera vers la source de la chute d’eau et vers le village le plus proche.

Tout heureux d’avoir obtenu ses renseignements si précieux, nous déposons nos sacs dans une grotte et remontons
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Darian recupere apres les fortes emotions de notre rando-test...
la gorge jusqu’au bas de Fumaça, en passant par une extraordinaire forêt sauvage où il faut jongler parmi les lianes, les serpents (si je vous jure, on en a vu trois !), les rochers glissants, les moustiques et autres papillons de toutes les couleurs. Après deux heures d’une incroyable et harassante ascension, nous arrivons au pied d’une succession de falaises hautes de 380 mètres desquelles coule un mince filet d’eau qui se transforme en vapeur dans le ciel bien avant même de nous atteindre… car le volume d’eau est tellement faible en cette saison, et la température si élevée... Mais il reste de la saison des pluies précédentes un grand lac d’eau noire au pied de la falaise où Darian, comme à son habitude, n’a pu résister à l’envie de se baigner. L’endroit est quand même sympathique alors nous nous y reposons un peu, le temps de manger quelques biscuits avec de la Vegemite (je vous l’ai dit, quand je randonne, je mangerais presque tout et n’importe quoi tellement mon appétit se creuse !).

Nous rejoignons notre grotte et y passons une nuit plus qu’agitée ! Après avoir surpris un rat en train de se régaler de notre diner,
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Darian etudie consciencieusement la carte
je fais des cauchemars où je suis entourée de serpents qui me tordent le coup. Je suis en nage dans mon duvet mais je n’ai vraiment pas envie d’en sortir tellement j’ai la frousse de me retrouver dévorée par les insectes… et l’absence de lune rend la nuit encore plus terrifiante. Enfin le jour se lève et nous partons en direction du sommet de Fumaça sous un soleil de plomb. Le fait de savoir que je vais dormir dans un vrai lit ce soir me tient motivée toute la journée, malgré l’énorme fatigue que je ressens après les quatre heures de marche interminables pour rejoindre le haut de Fumaça. Mais le spectacle est grandiose à notre arrivée ! Nous sommes sur le toit du monde et nous pouvons apercevoir une bonne partie des vallées que nous avons traversées.

Le soleil se couche et il est temps de rejoindre le village de « Capao » si je veux dormir comme un loir ce soir, bien au chaud dans un petit lit douillet… Nous accélérons encore la cadence et arrivons alors que la nuit tombe dans ce village d’hippies qui semble avoir perdu tout contact avec le monde d’aujourd’hui. Ma première impression est de traverser un village américain des années 50, avec des vieilles Ford couleur orange citrouille garées devant des constructions toutes simples en béton, avec quelques tables en bois à l’extérieur, faisant office de pubs où se mêle une foule hétéroclite de fermiers locaux avec leurs chapeaux de cow-boy, d’hippies aux cheveux longs affichant de grands sourires et de jeunes filles typées, toutes plus belles les unes que les autres. Puis il y a nous, touristes pommés ayant besoin d’une bonne douche, qui sillonnons la route de poussière rouge à la recherche d’une bonne adresse pour passer la nuit… Nous rencontrons Zéo, un artiste brésilien originaire de Salvador da Bahia, qui s’est retiré il y a 10 ans dans cet havre de paix pour se consacrer à ses peintures et à ses sculptures en céramique. Je l’aurais davantage appelé Jésus, tellement la ressemblance était stupéfiante ! Zéo nous propose de nous héberger dans un des petits bungalows qu’il a construit à l’arrière de son jardin et nous y passons deux nuits, avec de notre fenêtre une vue magnifique sur la vallée avoisinante.

Le mercredi matin, nous quittons Capao, chacun assis à l’arrière d’un « taxi-scooter » avec nos
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Et voici la chambre nuptiale !
gros sacs, pour parcourir les huit kilomètres qui nous séparent du début de notre second trek, la « Vallée do Paty ». Il n’y a pas de mots assez forts pour décrire la splendeur des paysages, ni la tranquillité des lieux… Les photos parlent mieux d’elles-mêmes je pense. Nous randonnons pendant quatre jours, sur près de 65 kilomètres, en étant chaque soir accueillis par une famille locale qui nous cuisine des mets locaux délicieux, et où nous faisons connaissance avec d’autres voyageurs. Le deuxième jour, nous faisons un crochet par le « Morro da Lapinha », communément appelé « El castello », qui est un énorme monticule rocheux ayant la forme d’un château fort. Du sommet, on obtient une vue magnifique sur toute la région, à la condition d’être assez courageux pour tout d’abord traverser une grotte de fonds en comble à la lueur de sa lampe torche, qui débouche ensuite de l’autre côté du rocher vers le fantastique point de vue.

Notre dernier jour de marche vers notre destination finale, qui est le village d’Andarai, est éreintant. Nous partons à 5 heures du matin pour commencer l’ascension de notre dernière montagne afin d’éviter la chaleur de plomb et d’être en ville vers l’heure du déjeuner. Mais le soleil tape violemment et j’ai vraiment l’impression d’être en plein désert et que la ville d’Andarai est un mirage au loin tellement les derniers kilomètres me semblent être longs. Lorsque nous atteignons la ville sur les coups de 12h30, il n’y a pas un chat dehors car la température doit atteindre les 40 degrés. Nous nous offrons une bonne bière bien fraiche qui a vite fait de me rendre toute pompette, puis après deux bus et un transfert en taxi, nous sommes de retour sur les coups de 17h30 dans notre cher village de Lençois, auprès de Jasiel, de sa guitare et de notre piscine adorée ! Et je tire mon chapeau à Darian qui, d’une main de maître, a su nous guider dans les méandres du parc national de la « Chapada Diamantina », et me faire vivre ces moments si exceptionnels, tout en supportant les crises d’hystérie de sa petite femme !

Dreaming of an adventure like ours? Find out how we did it at JulieAndDariansWorldTourGuide.com



Additional photos below
Photos: 52, Displayed: 32


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Jour 2 - Notre campement vers FumacaJour 2 - Notre campement vers Fumaca
Jour 2 - Notre campement vers Fumaca

Quel confort ! Chambre quatre etoiles, bien evidemment !
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Toilette matinale
Jour 3 - Fumaca vue d'en-basJour 3 - Fumaca vue d'en-bas
Jour 3 - Fumaca vue d'en-bas

Vos yeux sont-ils assez bons pour apercevoir le tube de Vegemite entre mes dents ?!?
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Darian fait l'andouille au pied de la cascade Fumaca
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A quelques heures de marche du haut de Fumaca... Sourire aux levres !
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Nous avons enfin atteint le sommet de Fumaca !
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Vue sensationnelle du haut de Fumaca
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Darian, cameraman intrepide...
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Petite pause au sommet de Fumaca avant d'avoir trop le vertige
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Vue sur la vallee lors de notre descente vers le village de Capao


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