Parc national de Talampaya: en pleine fournaise !


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Published: September 8th 2011
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(avec le panorama cette fois!)

Nous voilà quittant enfin la ville de Salta, où nous nous plaisions bien, pour aborder une partie du voyage un peu … « inconnue ». Nous ne savons, en effet, pas très bien à quoi nous attendre. Avant de rejoindre une autre grande ville d’Argentine, nous faisons quelques jours d’arrêts un peu plus au sud dans la province de « La Rioja ».

Cette province ne présente aucun attrait particulier, sauf celui d’être dans une zone centrale d’Argentine très chaude et très sèche, pour les amateurs. Ici le climat est semi-aride, le soleil tape très fort et la peau se craquelle déjà rien qu’en étant quelques heures dans le coin. Ici on vit du vin, du bétail, du cuir et du coton.

Nous décidons de venir braver la chaleur uniquement pour une raison : visiter le parc national « Talampaya », classé au patrimoine de l’UNESCO en l’an 2000. On espère donc que ça vaut le coup, car pour venir ici, la voie n’est pas aisée.

Nous prenons un bus de nuit (un grand classique en Argentine, les trajets sont quasiment tous nocturnes vu les distances) pour 12h, pour rejoindre la ville de « La Rioja », plus au sud. Le trajet se passe plus ou moins bien, même si les heures de sommeil ne peuvent pas facilement s’enchaîner, position inconfortable, arrêts fréquents, bruits des autres voyageurs, etc. Mais une mention spéciale tout de même pour les bus argentins qui ont relevé un sacré défi : faire preuve de très bonne qualité (et même ponctualité) tout en étant sud-américains ! :D
Ici les bus, c’est la grande classe. Plusieurs « classes » sans avoir d’énormes variations de prix, avec des catégories allant jusqu’à proposer des repas chauds, une TV personnelle, couverture et oreiller, un siège inclinable à 180° (comme un lit quoi !), etc. On n’a pas encore testé cette catégorie, mais il va falloir ! Mieux qu’un avion au final, car plus de place.

Arrivés donc à « La Rioja », notre correspondance pour le bled suivant, « Villa Union », n’est pas avant 5 bonnes heures. Nous décidons donc de zoner un peu, à moitié endormis, dans la ville, en attendant le prochain bus.

Le prochain bus d’ailleurs, lui sera plutôt de catégorie… bolivienne !!!! Sale, vieux, déglingué, sans clim et presque sans moteur ! Explications : après avoir effectué environ 3 heures de route (sur 4), dans une chaleur torride (presque pas de fenêtres, certaines condamnées, pas d’air conditionné, sièges en bon tissu collant), le bus commence à ralentir sans raison. Bizarre. Est-ce que le chauffeur s’endort ? Et ben non. Tout d’un coup, le voilà braquant sur la droite pour s’arrêter plutôt violemment sur le bas-côté et sortant rapidement du véhicule en se dirigeant à l’arrière du bus. Il y aurait-il un problème ? Bah, on verra bien.
Effectivement, il doit y en avoir un. Le gars revient dans le véhicule pour s’armer cette fois-ci de 4 ou 5 clés différentes. Le bricolage, on verra si ça marche. Bon ben je crois pas, vu la vaine tentative suivante de rallumer la bête, tout en calant lourdement avec une bonne fumée noire qui sort du moteur ! … hum…
Finalement, verdict (après plusieurs questions, sont pas loquaces par ici !) : le moteur est mort. Nickel. Après tout, il ne fait pas chaud, nous ne sommes qu’une cinquantaine, nous ne sommes pas perdus au milieu de rien (désert total, pas d’arbre, pas d’ombre, juste du sable et des arbustes de 20 cm) et le vent n’est pas du tout chaud !!! :D
Quel bonheur de sortir du bus pour s’abriter de la seule ombre disponible (celle du bus) dans une chaleur plutôt étonnante pour nous. Le vent détient le record de température du moment ! On dirait un foehn allumé ! Impressionnant. Il paraît que c’était un jour d’exception, pas sûr, le jour suivant ce fût le même combat.

Bref, nous voilà donc debout dans le chaud, Ben habillé de son pantalon de trek épais (pour la nuit qui précédait bien entendu, les bus NORMALEMENT ça met la clim à fond !), en totale harmonie avec le moment ! :D
Nous discutons un peu avec des autres voyageurs, habitants de Buenos Aires ainsi qu’avec un français, Marc, qui s’en va visiter le même parc que nous. Il faut dire que la zone n’est franchement pas très touristique. Ça se voit très vite. Les bus qui desservent le lieu ne sont vraiment pas nombreux, pas de bonne qualité, les touristes croisés : seulement Marc et 2 autres sur tout le séjour et l’infrastructure en place pour la visite n’est franchement pas top.

Après un petit moment d’attente et aucune solution claire proposée par les chauffeurs (sauf l’attente), une chance : un autre bus passe sur cette route déserte. Ayant pitié de nous, il s’arrête. Mais il n’a pas beaucoup de places : seulement les femmes et les enfants de notre bus peuvent y monter. On se croirait en plein naufrage du Titanic : « les femmes et les enfants d’abord » !
Moi je suis une femme, mais je suis accompagnée d’un homme ! Et paf ! Il aurait mieux fallu être un couple d’homosexuelles ou être seule à ce moment précis, car la suite se profile très bien : toute la gent féminine s’en est allée, il ne reste que moi ! :D

Finalement, mon très cher Ben tchatche un coup avec le conducteur du bus qui a pitié de nous et nous laisse monter « illégalement », nous deux et Marc, debout pour la suite du trajet. Parfait ! Bye-bye les autres et bonne chance, le prochain bus passe dans 4h ! …

Nous voilà donc finalement arrivés à « Villa Union », bien fatigués et bien transpirés ! La douche sera des plus agréables !
« Villa Union » est un petit village de 4'000 habitants, loin des grandes villes argentines et de leurs commodités… Ici pour trouver un lieu où manger il faut déjà bien chercher. C’est très petit et très peu développé.

Nous sommes bien accueillis par un argentin du lieu parlant parfaitement français, venu nous chercher au terminal de bus. Il est marié à une femme française et les deux tiennent une agence à « Villa Union ». C’est d’ailleurs avec eux que nous allons organiser la suite de notre séjour.
En effet, un hôtel leur appartient également, lieu où nous allons passer 2 nuits dans une charmante chambre, équipée même d’une petite cuisine, tout cela pour moins cher que nos dernières chambres. Parfait.

Nous prenons alors connaissance un peu plus précisément des lieux et du site de « Talampaya ».

Déjà par ici n’oublions pas que le parc se fait appeler « Talampacha », car le « ll » ou le « y » se prononcent « ch » dans ce pays. Enfin, surtout à Buenos Aires, mais parfois partout ailleurs aussi.
Ensuite, le parc national se situe à une soixantaine de kilomètres de « Villa Union », mais classique, le lieu n’étant pas habitué à voir défiler les touristes, les moyens pour y aller ne sont pas géniaux. Pas de taxi, pas de bus, seulement possibilité d’y aller par le biais d’une agence qui par contre ne va se charger QUE du transport, la visite des lieux étant organisée directement par les proprios du parc. Ils n’auraient pas pensé à organiser une petite navette depuis le village, bien sûr…
Nous nous retrouvons donc à devoir payer lourdement le transport à l’agence, ne pouvant pas faire autrement. Heureusement, nous sommes finalement trois, avec Marc, ce qui allège légèrement la facture.
Sinon, notre première idée était de faire une randonnée de 4-5 heures dans le parc pour le découvrir. L’agence de ce couple étant la seule accréditée pour effectuer ce type de visite. Mais pas de bol, en raison d’un manque de véhicule temporaire, les randonnées ne sont pas organisées pour le moment… On devra donc se contenter uniquement de la visite classique en bus.

Autre info : le parc national est séparé en 2 parties : « Talampaya » et « Ischigualasto ». Les deux font partie du même site mais sont à deux lieux différents, le deuxième étant à 150 km de « Villa Union ». Le plus impressionnant, il paraît, c’est le premier, qui possède plusieurs accès différents et donc visites guidées différentes. Le second, du coup moins accessible, est intéressant selon les connaisseurs mais n’a pas les couleurs et le charme du premier. Nous avions d’abord pensé visiter les deux, mais finalement, vu le prix du transport, nous nous sommes limités à visiter uniquement la partie de « Talampaya ». Dommage que les choses ne soient pas plus développées, peut-être pour dans quelques années.

Ce que nous avons manqué à « Ischigualasto » : ce parc, appelé également « Vallée de la Lune » est une preuve de la vie sur Terre il y a bien longtemps ! On ne parle pas d’humains ici, mais de dinosaures ! On a en effet découvert dans ces lieux plusieurs fossiles de dinosaures, certains datant d’il y a 250 millions d’années, avec les premiers dinosaures connus de nos jours, leur squelette inscrits à jamais sur la roche. C’est un endroit très sec (non sérieux !) et quasi lunaire, aux couleurs jaunâtres ou blanches.
Actuellement, on nous a dit à l’agence que le tour ne proposait qu’un circuit « rigide » avec uniquement 5 arrêts et qu’en plus, il n’y avait plus aucun fossile « in situ », tous déplacés dans des musées… L’intérêt pour ce lieu s’est donc un peu restreint au final, même si ça n’aurait pas été un mal de voir cela en plus, tant pis.

En ce qui concerne le parc de « Talampaya » : sa visite est un peu plus élaborée. 4 accès possibles, nous en avons visité 2.
Ce parc, à la nature semi-désertique, est un lieu très protégé. Tout est réglementé. On ne peut y accéder que par les véhicules du parc. D’un côté, c’est très bien. D’un autre, le monopole du fric, c’est parti ! :D
Les paysages rencontrés à l’intérieur viennent tout droit du mouvement des plaques tectoniques il y a des milliards d’années, qui ont sculpté tout l’ensemble de la nature hallucinante que l’on peut y admirer. Des formations rocheuses étranges, des couleurs de roche sublimes, des stries et marques sur la pierre étonnante, souvent preuve de glissements de terrain, de tremblements de terre ou d’érosion (vent et eau, comme toujours). On se retrouve donc en plein désert, sable chaud, peu de végétation, falaises très hautes atteignant parfois 145 mètres de hauteur et très peu d’ombre. En plus, n’oublions pas que le soleil tape dur par ici. En été, les températures prennent largement l’ascenseur pour atteindre les 45-50 degrés en moyenne ! Heureusement qu’on est qu’en hiver et qu’il ne fait « que » 30 degrés à l’ombre !!!
Nous parcourons donc durant une journée entière deux canyons : le canyon « d’Arco Iris », plus au sud, avec des couleurs de roches totalement magnifiques ! Puis l’après-midi nous nous attaquons au canyon de « Talampaya », où nous pouvons également admirer plusieurs peintures rupestres, témoins du passage des hommes par ici ainsi que la splendeur des hautes falaises et des roches aux formes étranges.
Les visites sont bien agréables et les paysages très rouges sont beaux. On ne peut plus s’empêcher de faire des comparaisons maintenant, on pense donc vite à un mélange de « Far West américain » et d’ « outback australien », tout cela en espagnol s’il vous plaît ! :D
Nous avons également effectué une mini-marche de ¾ d’heure dans le chaud le plus intense, quasiment sans ombre, dans le premier canyon.

On pourrait ne pas le croire mais il y a une faune qui s’épanouit par ici. Et nous avons été chanceux car sur les 7 ou 8 espèces que l’on peut croiser, nous en avons vu 5 : des condors, planant en paix sur les hauteurs des falaises ensoleillées, des maras, espèce de lièvre local très gros, se déplaçant plus comme un chien qu’un lapin, des ñandus ou mini-autruches argentines, des renards gris, aux aguets (va-t-on me lancer quelque chose à manger ??) et finalement des guanacos, espèce de lamas qui n’a rien à voir avec les lamas ! Cette espèce fait partie en fait des camélidés, elle est donc une cousine des chameaux et dromadaires, mais en plus petit. Voilà. Pas mal pour quelques heures de visite !

Après cette chaude escapade, nous avons rejoint le petit village et nous avons patiemment attendu notre bus du jour suivant, tout en nous disant que nous n’avions pas de regrets d’être venus ici mais il faut le vouloir ! Cela nous a pris passablement de temps au final, pour ce que c’était vraiment, et la région mérite d’attendre peut-être encore quelques années, histoire que le touriste s’y rende plus régulièrement et rende les choses plus aisées.

Notre bus retour n’a pas eu de problème, ouf ! :D Heureusement, car cette fois-ci c’était la nuit et ici la nuit, ça gèle !

La suite de l’aventure devrait retrouver un peu plus la « mode argentine »… Nous nous rendons à Mendoza, capitale du vin argentin !!! Il paraît qu’il y a de très bons vins et en grandes quantité ! C’est parfait, on y arrive justement pile le weekend de Vinéa, de quoi tester cette année une « édition authentique » de ce festival d’automne ! Euh…de printemps…. Enfin bref !
À tout bientôt, autour d’un bon verre… :D … Hic !




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