There and Back Again -

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Pourquoi comparer mon sejour au lac Baikal avec Bilbo le Hobbit (c'est le titre anglais)? Deja parce qu'a mon arrivee a Irkoutsk, on est alle prendre un pot avec 3 hollandais dans un pub qui s'appelait Hobbiton, avec vous l'aurez compris, theme Seigneur des Anneaux. Deja ca met dans l'ambiance.

Ensuite, le village de Khujir sur l'ile d'Olkhon, sur le lac Baikal, semblait sortir d'une autre epoque et d'un autre monde: maisons en bois, rues en terre, vue sur le lac et les montagnes environnantes, mais c'est surtout que tout etait en bois en fait qui donnait une impression particuliere.

Enfin, ma vraie experience hobbit si l'on veut a ete de rejoindre le cap nord de l'ile a pied. Entre Khujir et le cap, il y a 40km, et des tours sont organises a la journee, mais je me suis dit que ca serait plus marrant de camper sur le chemin. Malheureusement je n'ai pas pu trouver de compagnon de voyage, donc j'ai loue une tente, et me voila parti a l'aventure, cap au nord, avec un peu de nourriture pour subsister. Et en fait sur le chemin il y a bien quelques hameaux et maisons (toutes en bois encore une fois), mais c'est globalement inhabite, et on se sent bien peu de choses en traversant forets et steppes, avec toujours le lac en arriere-plan, tres bleu, et tres tres froid! J'ai mis les pieds dedans, et je me suis dit que ca suffirait bien. Ce qui est interessant, c'est qu'apparemment il y a plein de micro-organismes dans le lac qui filtrent tout ca, et rendent l'eau tres claire et completement potable, ce qui evite du coup de se trimballer des litres sur le dos!
Je dois dire que le trajet etait bien sympa, et avec un trafic globalement tres limite, c'etait tres sauvage aussi. J'ai plante la tente le 1er soir dans un champ surplombant le lac bien sur, et avec le coucher de soleil pile en face, et un petit feu de bois et de bouse de vache sechee (pas terrible, moins boin que la bouse de chameau je dois dire...), c'etait assez feerique.
Bon le 2eme jour c'etait plus difficile, car deja je commencais a avoir mal au dos et au pied, et quand on traverse des steppes, on a l'impression qu'on arrivera jamais nulle part. En plus, j'etais un peu en rade de nourriture, parce qu'en pensant acheter du fromage, je me suis retrouve avec 2 gros morceaux de gras de porc. Faut dire qu'a la cooperative locale, quand c'est congele c'est dur de faire la difference, et va expliquer en russe que tu veux un bon petit frometon!
Heureusement, l'experience en valait vraiment le coup, et l'arrivee au cap etait tres impressionante, et bien meritee. A l'est l'ile n'est en fait que falaises qui plongent de l'eau et atteignent une profondeur de 1650m au max, ce grace a quoi le lac Baikal represente un quart (ou un tiers je sais plus) des reserves d'eau potable de la planete, c'est pas rien quand meme!
Apres, je dois dire que la perspective de refaire tout le chemin a pied, plus mes rations alimentaires fort limitees, ne me faisait plus rever, et je pu etre pris en stop par 4 jeunes russes de Moscou, banquiers et auditeurs de leur etat, grand soulagement pour mes pieds et mon estomac! En plus l'hospitalite russe a voulu qu'ils partagent avec moi leur delicieux dejeuner, j'etais ravi.

L'ile d'Olkhon est a peu pres au milieu du lac Baikal sur un plan nord-sud, mais est presque collee a la rive ouest du lac. Mais cela suffit pour rendre le trajet sur place assez difficile: un vieux et petit ferry effectue les 15min de traversee, ce qui en soi ne devrait pas poser trop de problemes, mais c'est sans compter sur un systeme assez anarchique de priorite des voitures qui arrivent, base en fait sur le bon vouloir d'un petit chef arme d'une batte (va savoir pourquoi...) qui visiblement n'avait pas trop les touristes a la bonne, et nous a fait patienter 6h sur place. Le plus marrant dans tout ca, si on veut, c'est que j'etais avec 2 francaises, et forcement si on avait pu parler russe, on aurait gueuler assez vite, mais un couple de russes de St-Petersbourg qui etait avec nous n'a pas bronche, et semblait trouver ca normal. On s'est dit que le systeme soviet les avaient peut-etre habitue a ca, en tout cas c'est une sacre difference de culture avec les Francais raleurs.

A Khujir, nous logions a Nikita's Guesthouse, une auberge sortie tout droit d'un conte de fee, tout en beau bois, avec grande salle a manger commune ou les repas etait abondant et delicieux. Et tout ca s'est termine le dernier jour avec quelques verres bien sympathiques avec 3 anglais et 2 amerloques, rencontre tres sympa mais breve, car il m'a fallu rejoindre Irkoutsk le lendemain et continuer mon periple.

Je n'ai d'ailleurs pas dit grand chose d'Irkoutsk, parce qu'en fait il y a pas grand chose a dire. C'est joli mais sans plus, et apres l'activite debordante des villes d'Asie, ca paraissait terriblement calme. La gare est par contre une des plus jolies du Trans-Siberien parait-il.

Avec tout ca on en oublierait que prendre le Trans-Siberien, et bien c'est avant tout passer des heures dans le train: 25h de Oulan Bator jusqu'a Irkoutsk, mais pas d'etranger pour partager cela cette fois-ci, c'etait tres calme, mais la vue etait tres belle, surtout le long du lac.

2672 km parcourus depuis Pekin, encore 5185 km jusqu'a Moscou

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