Jaigaon ( ou La Mince Ligne Frontalière )


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Asia » India » West Bengal » Jaldapara
March 3rd 2007
Published: February 3rd 2013
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3 mars:

On est toujours au Jaldapara National Park. On se lance dans le safari encore une fois ce matin. La forêt est toujours aussi dense et encore plus humide qu’hier.

Il n’y a par contre aucune trace des rhinocéros aujourd’hui.

Mais bon, je ne suis pas trop difficile à consoler. Je suis dans la jungle indienne, assis sur un éléphant. Tsé.



Alors qu’on est de retour à la lodge du parc national, on apprend que tout est complet pour ce soir. Aucune chambre, ni même de lit de libre.

Bon.

On devra donc tenter notre chance à l’autre hôtel (il n’y a que deux endroits où les touristes peuvent dormir à Jaldapara).



Négatif. Tout est complet là-bas aussi.

Bon.

On n’a donc pas le choix de bouger.

Alors, allez Hop!

On quitte en taxi Westfalia pour Jaigaon, à la frontière du Bhutan.







On pose les pieds à Jaigaon. Je suis surpris de voir à quel point la petite ville frontalière est moderne. Je me voyais arriver à un village de pauvres cueilleurs de thé aux traits asiatiques. Mais non! Jaigaon est une grouillante ville commerçante où les bhoutanais ont pris l’habitude de magasiner. C’est un peu comme leur Plattsburgh.

Il y a très peu de Foreign ici. C’est bien compréhensible. Il y a en fait peu à faire dans ce coin reculé du "continent" indien. Le seul réel attrait, ce qui justifie la raison de notre présence, est la frontière avec le méconnu Bhutan, Pays du dragon.



Il y a une arche en plein centre-ville de Jaigaon, un peu comme celle dans le quartier chinois à Montréal. Les gens passent d’un côté à l’autre sous la surveillance militaire.

Poste frontalier.

On tente de se rendre de l’autre côté incognito, mais c’est peine perdu. C’est impossible de se rendre au Bhutan sans visa.

On se renseigne donc sur la valeur de cette étampe magique.

Ouch. Pour les Foreign, le visa bhoutanais est de 250$ américain... par jour!!

"Mon Royaume n’est pas un moulin à touristes" que dirait probablement son Roi.

Bien dommage. Notre budget ne nous le permet pas.



Mais c’est quand même extraordinaire d’être ici, devant l’entrée d’un autre racoin de bout du Monde.

Je reste sur ma faim disons... mais j’ai quand même eu le droit de regarder le menu.



Et mon unique souvenir tangible du Bhutan sera un peu de sa monnaie.

Mes seules photos de ce pays se trouveront donc sur ces petits bouts de mystère en papier.





4 mars:

On ouvre les yeux. Il est trop de bonne heure (encore).

Notre chambre est sur un coin d’hôtel. Nos deux fenêtres tombent sur la rue principale de Jaigaon.

Vrombissements et klaxons.

Ça se lève de bonne heure les indiens.



Le festival le plus important en Inde a lieu aujourd’hui même: le "Holi festival", fête de la Fécondité et de l’Amour.

Tambourines et tam-tams.

Les hommes sont en transe dans les rues.

Certains sont complètement dopés au chanvre et à l’opium.

Ça dansent et ça se tachent de poudre colorée.

Je vous avoue être bien content de ne pas être dans une grande ville aujourd’hui.



Tous les commerces sont fermés à Jaigaon.

L’Inde est en fête.



On sort dans les rues... et, sans surprise, on se fait rapidement attaquer par les moustachus sous influences. Pas moyen de prendre la poudre d’escampette. On nous colore le visage à coup de fluorescence.

Mes "Enough! Enough!" n’arrivent pas à les freiner une seule seconde.

On fait rapidement demi-tour pour aller se réfugier sur le balcon de notre hôtel.



Le miroir me l’avoue. Je suis poudré. J’ai le visage semblable au premier coloriage d’un enfant.



Malgré que ce soit jour de fête, on a quand même réussit à se trouvé un autobus en direction de Siliguri. On a eu de la chance. Il n’y avait qu’un seul bus quittant Jaigaon aujourd’hui.

On aura donc droit à un 4 heures de route dans un bus bien bien plein.





Après pas plus de la moitié du trajet de fait, Marilou se retourne et me regarde un peu paniqué. Elle n’en peut plus. Elle doit vider sa vessie illico.

Elle est une grenade... et sa goupille tremble dangereusement.

Il n’y a évidemment pas de toilette dans l’autobus bondé de monde.



Que faire dans cette situation?



Choix numéro 1:

Relâcher les muscles et mouiller le banc, et par conséquent, mouiller son arrière-train tout autant.



Choix numéro 2:

Vider sa bouteille d’eau potable par la fenêtre et tenter de viser le goulot pour la remplir d’urine devant tout le monde.



Choix numéro 3:

Tenter l’impossible et demander l’arrêt immédiat de l’autocar.



Ouaip.

Marilou doit faire un choix rapidement. Sinon, le choix se fera de lui-même.



Elle essaye d’abord le choix numéro 2... pour malheureusement comprendre qu’en plus d’être intimidant, le fait de ne pas avoir de quéquette complique pas mal cet exercice de visou.

Bon.

Elle décide finalement d’y aller avec le choix numéro 3, c’est-à-dire faire la terroriste et opter pour le détournement.

"Foreign, Foreign" chuchottent les passagers alors que Marilou s’avance vers le conducteur.



Stop. Le Ticket-Master arrête Marilou.

C’est lui l’intermédiaire entre le conducteur et les passagers. C’est lui qui gère les demandes spéciales.



Alléluia!

Il accepte la demande de Marilou-les-yeux-jaunes et fait stopper l’engin.



Alors qu’on est à peine arrêté, on voit Marilou quitter le bus et courir derrière une vieille cabane de bois.

Silence chez les passagers.

Il y a HHAAaaaaarrosage du champs.....

Je souri.

Difficile de cacher la responsable de cet arrêt forcé maintenant.





On est de retour à Siliguri, la ville-passage.

On repartira demain pour d’autres aventures... à Kurseong probablement.

Mais peut-être pas non plus.



Etienne X le surveillant


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