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Published: August 3rd 2011
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Et voilà, je rentre en Thaïlande après ces quelques jours au Cambodge. Ça va faire du bien de me faire moins harceler par les vendeurs et chauffeurs de tuk-tuk!
J'ai passé les derniers jours dans la capitale du pays: Phnom Penh. C'est une ville en développement et on peut y voir plusieurs bâtiments en construction.
L'une des attractions les plus populaires est bien sûr de visiter le palais royale et la pagode argentée. Le palais est construit au milieu de magnifiques jardins où sont parsemées différentes statues et stupas. C'est très beau et c'est calme (les chauffeurs de tuk-tuk sont confinés aux remparts qui encerclent le château!). Juste à côté du palais se trouve le musée national où on peut admirer toutes sortes de statues et d'artefacts datant pour certains d'aussi loin que le 8e ou le 9e siècle!
J'ai aussi eu l'occasion (je ne peux pas vraiment dire "la chance"... Vous comprendrez dans un instant) de visiter la prison de Tuol Sleng (aussi connue sous le nom de S21).
Avant de continuer, petit cours d'histoire du Cambodge 101. Au début des années 70, le pays, alors riche et prospère, subit une guerre civile. En 1975, les
Des moines!
Au palais royal Khmers rouges remportent cette guerre et prennent le contrôle du pays. La population ne sait pas que les Khmers rouges sont des communistes. Et ils en sont de la pire espèce: ils méprisent les gens éduqués, la religion, les citadins et les autres pays. Rapidement, les Khmers rouges évacuent les grands villes (dont PP) et envoient les habitants à la campagne. Tout le monde devient paysan. La monnaie est abolie. Plus personne ne pratique de professions libérales: tout le monde travaille la terre et tout est mis en commun. La famine et les épidémies s'étendent rapidement à tout le pays. On élimine quiconque critique le régime. On élimine aussi rapidement les intellectuels qui sont vus comme une nuisance à l'Angkar (espèce d'entité-état). Pendant le règne des Khmers rouges qui s'étend de 1975 à 1979, 2 millions de Cambodgiens perdront la vie. Sur une population en 1975 de 7,5 millions de personnes. Oui, c'est presque une personne sur trois.
L'école Tuol Sleng fut transformée en prison en 1975. C'est là qu'on envoyait ceux qu'on soupçonnait de quelque complot contre l'Angkar. Les classes furent transformée en cellules et en chambres de torture. On peut visiter les deux et je dois vous
Une porte
Au palais royal dire que je ne suis pas claustrophobe, mais je n'ai pas osé entrer dans une cellule tellement elles étaient étroites! Il y a de grandes salles ou l'on voit tableau après tableau tous tapissés de centaines de photos des victimes de la prison. Des hommes vieux et jeunes, mais aussi des femmes. Beaucoup de femmes. Et des enfants aussi. C'est d'une tristesse inouïe de voir toutes ces photos surtout en sachant qu'ils sont tous morts dans d'horribles conditions. Sur 20 000 prisonniers à Tuol Sleng, sept en sont sortis vivants. Tous les autres sont morts suite à la torture, aux mauvais traitements ou carrément exécutés dans les champs de la mort situés à une quinzaine de kilomètres de là.
Comment reconstruire un pays qui a été si gravement atteint? Au lendemain des Khmers rouges, le Cambodge était un pays pauvre, brisé, privé de ses intellectuels. Rebâtir ce qu'était le pays demandera des années de travail. Mais lorsque l'on se promène à PP, on voit que les Cambodgiens sont tournés vers l'avenir. Et on comprend peut-être certaines choses en connaissant mieux l'histoire du pays. Peut-être que l'utilisation du dollar US et le résultat de toutes ces année de démonisation de
Stupa
Au palais royal toujours l'argent et des autres. Retour d'un balancier qui a déjà penché beaucoup trop loin. Douce vengeance des survivants.
Et bien voilà, malgré tout cela, me voici de retour en Thaïlande pour quelque chose d'autrement plus léger: je vais faire mes cours de plongée sur une ile paradisiaque du sud. On s'en reparle!
On se voit à Québec dans deux petites semaines!
Lucie-Maude
PS: Excellent livre que j'ai lu, écrit par un survivant du génocide cambodgien: "Tu vivras mon fils" de Pin Yathay. "D'abord ils ont tué mon père" est un livre écrit par une survivante dont j'ai entendu beaucoup de bien, mais je ne l'ai pas encore lu. Si le sujet vous intéresse...
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jessie
non-member comment
cambodge
Très intéressant! Ma mère a une amie qui s'est enfuie du Cambodge pendant la guerre civile... Elle est partie par bateau de là-bas dans les années 70 et elle est allée s'établir à...Chicoutimi! Elle est toujours très traumatisée des événements qui se sont passés dans son pays d'origine, c'est très triste! Bonne route! Jess xx