Cambodge 2008-2009

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Dans deux jours nous allons passer le Nouvel An au Cambodge. Les Cambodgiens et les Cambodgiennes sont accueillants et souriants, une fois n'est pas coutume. Ca nous change du Laos et du Vietnam. Aucun souci lors du passage de la frontière et nous avons facilement trouver une Guesthouse sympa et pas cher, la Spring Guest House. Phnom Penh est une ville relativement moderne, on ne s'y attendait pas vraiment. La nourriture est également très savoureuse. Nous avons déjà fait un rapide tour de la ville hier après-midi et nous sommes impatients de quitter Phnom Penh pour Siem Reap non loin du site d'Angkor. Il fait 32 degrés celsius et on adore!!! Après s'être tapé la fraicheur des régions plus au Nord nous rejoignons enfin le Sud et son climat plus clément.

Ce qui nous a sans doute le plus marqué à Phnom Penh, c'est la visite du Genocide Museum de Tuol Sleng où se trouvait l'ancienne prison des Khmers rouges surnommée S-21. Tuol Sleng signifie littéralement "une colline empoisonnée." Etrange coïncidence. S-21 fut établit en mai 1976, mais le site était au préalable une simple école de quartier. La prison était une institution sécuritaire spécialement organisée pour l'interrogatoire et l'extermination des opposants au régime des Khmers rouges aussi connu sous le nom de régime d'Angkar. Tout autour de l'école, une double cloison en tôle ondulée agrémentée de fils barbelés électrifiés fut aménagée par les Khmers rouges. A l'intérieur des classes, des cellules d'emprisonnement de 0.8 X 2 mètres pour chaque prisonnier furent arrangées. Quant aux maisons localisées autour des quatre bâtiments principaux, elles étaient utilisées comme des bureaux administratifs et salles d'interrogatoire et de torture.

Plus choquant encore, oui c'est difficile à imaginer, des enfants (filles et garçons confondus) de 10 à 15 ans étaient sélectionnés et entrainés afin de travailler comme gardien dans les camps. Apparemment ils étaient particulièrement cruels et irrespectueux envers les prisonniers. On peut aussi mentionner l'absence quasi totale de soins médicaux dans la mesure où le personnel infirmier n'était pas du tout qualifié: le régime d'Angkar valorisait plus la parapharmaceutique au dépend de la médecine comme nous la connaissons. Les victimes venaient de tout le pays et de toutes les classes sociales. On estime à 10 499 le nombre de personnes enfermées - et certainement tuées - dans cette prison sans compter les 2000 enfants qui ne sont pas repris dans les dossiers. La durée d'emprisonnement était en moyenne de deux a quatre mois.

Chaque prisonnier était enfermé dans sa cellule respective et enchainé au mur tandis que ceux qui se retrouvaient dans une cellule collective avaient une ou les deux jambes attachées à une barre de fer prévue pour quatre personnes ou plus. Ils devaient demander la permission au gardien pour tout et n'importe quoi - aller aux toilettes, changer de position pendant leur sommeil, etc, etc... - sous peine d'être sévèrement réprimandés. Pour chaque prisonnier, un dossier reprenant sa photographie et sa biographie était réalisé. C'est ce qui a permis par la suite d'établir de façon précise la liste des victimes. Pour la liste des réglementations, cfr photo. La prison ferma définitivement ses portes en 1978.

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Photos

Tuol Sleng
La potence

Tuol Sleng
Cellules