Advertisement
Published: October 27th 2008
Edit Blog Post
Les gérantes de notre pousada à Salvador, « la Villa française », nous ont révélé le secret d’un endroit magnifique situé à six heures de route, offrant calme, montagnes, cascades, longues promenades, et découverte de la vie sauvage dans une ancienne zone d’extraction de diamants du Brésil, reconvertie depuis plus de vingt ans en parc national.
Nous prenons un bus de nuit partant de Salvador juste avant minuit et arrivons à l’aube dans une charmante petite ville du nom de Lençois. Dans cet oasis de verdure perdu au milieu des montagnes rouges et arides, il est toujours possible de sentir la richesse passée du village, due à la découverte d’or et de diamants dans les rivières de la région il y a bien longtemps. Le centre regorge de petites maisonnettes très colorées du XIXème siècle, de bars, de petits restaurants traditionnels, de joueurs de guitare, de pousadas et de nombreuses agences d’éco-tourisme qui proposent des excursions de plusieurs jours à la découverte des points de vues les plus magnifiques du parc national de la « Chapada Diamantina ». Il faut dire que la taille du parc équivaut à la superficie des Pays-Bas ! Il y a donc un vaste choix
en matière de randonnées et de sites naturels à visiter…
Nous nous félicitons d’avoir réservé une pousada avant notre départ de Salvador, car à peine sommes-nous sortis du bus qu’une femme du nom de Rita nous attend, une pancarte à la main mentionnant mon nom. Elle nous conduit tout en haut du village, nous montre notre chambre et nous propose de dormir encore quelques heures avant de venir prendre le petit-déjeuner. Le « café da manhã », tel que l’appellent les brésiliens, est un véritable rituel ! Il y a toujours assez de nourriture sur la table pour nourrir tout un régiment alors que nous ne sommes que deux : jus de fruits exotiques, café local, tout plein de gâteaux faits maison, des petits pains au jambon et au fromage, des crêpes de tapioca, des fruits frais, des bananes frites dans du sucre brun et de la cannelle…
Cela aurait pu être le paradis sur terre si seulement il n’y avait pas eu des travaux hyper bruyants dans la chambre adjacente. Nous partons sous le regard noir de Rita nous installer dans une autre pousada plus loin dans la rue et pensons avoir enfin trouvé un havre de
paix lorsque le week-end s’annonce avec à la clé les élections municipales tant attendues ! Et la ville de Lençois se transforme en gigantesque capharnaüm… La campagne électorale ne se rythme pas en fonction des programmes politiques mais plutôt en faveur de celui qui met à la disposition de la population locale la sono la plus forte. Et nous assistons à un défilé incessant de vieux tacos et de mobylettes, équipés d’enceintes énormes dans leurs coffres, patrouillant les rues en mettant à fond la caisse les chansons les plus criardes du moment, le tout ponctué par moments d’horribles enregistrements d’un bébé qui pleure, d’un téléphone portable qui sonne, ou d’un rire de clown tellement strident que je m’en serais presque arracher les cheveux. Impossible de fermer l’œil, surtout le dimanche soir lorsque les quelques 9,000 habitants de Lençois défilent dans les rues, portant en héros le candidat numéro 22 sur leurs épaules, dont comme par hasard, le quartier général se trouve être juste derrière le mur de notre chambre !
Après deux nuits sans sommeil (avec pourtant les boules-caisses dans nos oreilles), et sans avoir réussi à trouver un guide nous inspirant confiance et ne nous demandant pas une
somme astronomique pour nous emmener dans le parc, Darian arrive à me convaincre que nous pouvons partir seuls à l’aventure. Et là, je dois dire « merci » à ma sœur Marion et à son copain Franck pour avoir offert à Darian, avant de partir de France, un petit kit portatif de chez Décathlon, comprenant un réchaud, une petite bouteille de gaz, une casserole et quelques couverts… Car l’envie d’utiliser son nouveau matériel de camping démange tellement Darian que partir seuls en randonnée dans le parc, afin de cuisiner nous-mêmes, devient son obsession numéro un !
Mon bel australien me soutient en effet qu’il sait parfaitement se diriger à l’aide d’une boussole et d’une carte, mais vu la taille du parc national, je préfère d’abord le voir à l’œuvre dans les montagnes autour de Lençois, avant de nous lancer dans une expédition de plusieurs jours. Je donne donc mon accord pour une mini-randonnée « test » de deux jours et nous fixons notre départ au lendemain, le temps d’organiser les préparatifs et d’acheter un peu de nourriture. Darian est tout content à l’idée de pouvoir m’emmener loin de la cohue pour aller jouer les sauvages dans les montagnes…
Nous profitons d’un peu de temps libre avant notre départ pour louer une moto à un jeune du village s’appelant Matteus, et nous partons sillonner les environs de Lençois. Après avoir quitté la route nationale, les longues pistes de sable rouge nous emmènent vers des endroits fantastiques, fruits de déformations géologiques au fil des millénaires. Il y a tout d’abord cet énorme rocher surgi de nulle part, le mont « Morro do Pai Inacio », qu’il est possible d’escalader jusqu’au sommet et duquel on a une vue fantastique sur la vallée et toutes les autres formations rocheuses avoisinantes, puis la piscine naturelle de « Pratinha » où il fait bon se baigner tellement la chaleur est torride ici, ou bien encore la « Gruta Azul », où les rayons du soleil se réverbèrent de façon magnifique dans les eaux translucides, prisonnières au fond de la grotte. Nous sommes en train de cuire, sous le soleil harassant du désert de l’arrière-pays de Lençois, et je suis finalement impatiente à l’idée de partir à l’aventure avec Darian dans les montagnes verdoyantes et ombragées de la « Chapada Diamantina ».
Car il faut dire que j’ai bien besoin de me changer les
idées… Je viens de me rendre compte en consultant mon compte bancaire sur Internet que ma carte Visa a été corrompue lors de notre séjour à Salvador da Bahia, et que des petits malins sont en train de profiter de mes économies et de passer du bon temps à dépenser à tout-va les Euros qui restaient sur mon compte du Crédit Agricole… En l’espace de quarante-huit heures, plus de 1.100 Euros ont disparu de mon compte alors que je ne me suis séparée à aucun moment de ma carte. Mystère et boule de gomme… J’en parle autour de moi et plusieurs amis brésiliens de Lençois me mentionnent le fait qu’il y aurait une sorte de mafia crapuleuse à Salvador, qui installerait des lecteurs dans les fentes des distributeurs automatiques installés hors des banques, ce afin de collecter toutes les informations électroniques nécessaires (numéro de carte et code confidentiel) pour reproduire eux-mêmes par la suite, et à volonté, l’opération de retrait. Nous voilà propulsés dans un bon vieux scénario de thriller américain : gang fantôme, disparition d’argent, mission quasi-impossible pour trouver un téléphone afin d’appeler la France en pleine nuit pour faire opposition sur ma carte…
Je suis donc bien
contente d’aller me changer les idées quelques jours dans les montagnes, et ironiquement, je dis à Darian que nous allons peut-être prendre notre revanche sur le destin et trouver des diamants dans ce fichu parc, histoire de renflouer mon compte en banque !
Dreaming of an adventure like ours? Find out how we did it at
JulieAndDariansWorldTourGuide.com
Advertisement
Tot: 0.072s; Tpl: 0.011s; cc: 11; qc: 24; dbt: 0.0432s; 1; m:domysql w:travelblog (10.17.0.13); sld: 1;
; mem: 1.1mb