Les Mines de Potosi, une expérience marquante


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South America » Bolivia » Potosí Department » Potosi
January 28th 2011
Published: January 29th 2011
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Intensité, peur, adrénaline, froid, chaleur extrême, air saturé en poussière et particules diverses, toux, confusion, émotions, sentiment d'emprisonnement...

Il s'agit là de mots caractérisant l'expérience que j'ai vécue, le temps seulement d'un 2 heures à l'intérieur des Mines de Potosi, à l'intérieur du Cerro Rico, la "Colline riche". Une fraction insignifiante par rapport à ce que doivent vivre les miniers possiblement à tous les jours, durant 8 à 12 ou d'avantage d'heures, à longueur d'année... vous vous imaginez?

Vous le saviez certes déjà: les conditions du travail dans les mines sont difficiles, intenses. De les vivre ne serait-ce qu'à moins de 1%, permet de réaliser plus que jamais le dur labeur qu'endurent ces travailleurs.

Autrefois, à Potosi, être un mineur était perçu comme un métier promesse de richesse. Les parents s'empressaient d'encourager leur jeune fille à choisir un mineur parmis ses prétendants plutôt qu'un jeune homme de tout autre métier. Métier qui encore aujourd'hui à Potosi, est dit fait pour l'homme, car la femme, elle, portera malchance à l'intérieur de la mine.. Aujourd'hui toutefois, il est su que le dure métier de mineur n'offre la richesse promis que dans de très rares cas.. Malgré tout, par l'influence d'une chaîne naturelle, de génération en génération, des hommes y sont propulsés très jeunes, devant par exemple remplacer leur père malade ou décédé.

A l'intérieur, comme le disait si bien notre guide, c'est comme un gruyère..: jusqu'à 10 000 galeries et plusieurs milliers d'entrées, la mine devient vite un labyrinthe à quiconque ne connaissant pas déjà. Couloirs complètement obscures, obligeant au port de la lampe frontale, tellement étroits par moment qu'il est nécessaire de se déplacer à quatre pattes ou de ramper, carrément. D'une largeur tout juste suffisante pour le passage du chariot, chariot qui vide, pèse quelque 300kg, et jusqu'à 2-3 tonnes bien remplis. Les mineurs, s'ils le peuvent, courent carrément en poussant ou tirant sur le chariot, et doivent même, par moment, remettre avec peine le chariot sur ses rails. Sans oublier la température qui par période de l'année atteint un niveau tellement élevé, que les mineurs se déshabillent jusqu'à ne porter que les bottes et le casque.

Une seule loi semble régner dans les mines: interdiction de déféquer, bien évidement pour les désagréments causés par l'odeur. Sinon, uriner et fumer, oui pourquoi pas. Une croyance y règne, celle d'"el tío", le protecteur des mines, duquel on construit un éfigi en terre et auquel on offre des cigarettes, de la coca ou encore la carcasse de bébés lamas, dans l'espoir d'une bonne récolte.

L'espérance de vie des mineurs est de 45 ans, la plupart (environ 20-25 par année(!), m'a-t-on dit) meurt de silicose, une maladie pulmonaire due à l'inhalation de poussière de silice, ou d'accidents provoqués par les explosions.

Une expérience de moins de 2 heures donc, dans ces conditions qui en disent plus que long sur l'enfer du travail de mineur. Malgré tout, ces derniers persistent et quelques-uns nous souris au passage. Afin de leur offrir un peu d'aide, il est de coutume de leur apporter quelques cadeaux, tel que des feuilles de cocas ou du jus. La consommation de feuilles de cocas sont très répandues en Bolivie. On les insèrent au creux de la joue, puis, le jus, mélangé avec la salive, donne de l'énergie, permet de freiner les effets de l'altitude, tout en coupant la faim.. bien pratique pour les miniers qui souvent, déjeunent le matin et ne re-mangent que le soir venu.

En court de route, j'aurai été témoins et actrice d'un événement qui m'a parût tout droit sortie d'une scène de film.. Marchant tranquilement dans une galerie, à une bonne distance du groupe de devant, je m'apercois soudainement que ces derniers ont fait demi-tour.. et.. court en ma direction tout en criant de courir!! Je n'y comprend rien, mais je ne me donne pas la peine de leur demander! Je fais demi-tour et me met à courir, en essayant de ne pas me planter, surtout lorsqu'il faut courrir plié en deux dû à la petitesse de la galerie! J'arrive finalement à une ouverture où se sont arrêtés les gens qui étaient derrière moi et avaient eux aussi courrut .. pour leur vie!? Mon ami, s'est même planté en chemin, perdant son casque et les bouteilles d'eau (que l'on a jamais retrouvées!!). Essouflée, le coeur battant à tout rompre, le corps mou et tremblant, les veines remplies d'adrénaline, je me demande ce qui venait de se produire.. Était-ce dû à l'effondrement d'une paroie? Un après les autres, les membres du groupe arrivent, tous plus essouflés et paniqués. On finis par comprendre ce qui s'était produit: il s'agissait de notre première rencontre avec les mineurs. Devant le groupe, des mineurs poussant en courant leur chariot en notre direction. Une personne, le guide, je suppose, s'est empressé de conseiller de rebrousser chemin, sans courrir.. une tierce personne aurait mal interprété, et se serait mis à crier de courrir.. Réaction en chaîne.. une course frénétique et une imagination débordante s'en est suivie! Fiou! Quel moment intense! Certaines personnes du groupe désirent sortir de la mine.. on nous dit qu'il faudra marcher encore un bon 45 minutes avant de voir la lumière du jour! De mon côté, je suis encore un peu "brassée" par ce qui venait de se produire, mais prête à poursuivre. Un peu plus tard, une deuxième puis troisième rencontre avec d'autres mineurs, toujours un peu intense, quoi que sans course ces fois-ci 😉, car on se doit de se trouver rapidement un petit recoin où se faire plus que petit afin de les laisser passer, pas évident due à l'étroitesse des galeries et accompagné d'un groupe d'une dizaine de personnes..!

Bref.. wow, juste wow. Et chapeau à tous ces hommes qui en font leur métier.

Quelques photos sombres et si ma connexion internet me le permet, un vidéo vous donnant une petite idée de l'ambiance qui y règne.


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