Route de la mort


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November 21st 2014
Published: November 23rd 2014
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21 novembre 2014 - Jour 35

Qu'est-ce que c'est la Route de la mort? Anciennement c'était la seule route qui permettait de relier la jungle à La Paz. Non bétonnée, très étroite et à flanc de colline, les croisement de véhicules étaient quasi impossibles et les accidents mortels extrêmement fréquents car les chutes dans le ravin étaient courantes. Pendant un temps, ils ont même essayé d'inverser le sens de la circulation, comme en Angleterre, pour que les chauffeurs n'aient plus le sentiment d'être aussi proches du précipice mais ça n'a pas amélioré les choses. Une nouvelle route plus sûre et bétonnée a été construite et celle-ci a été définitivement fermée à la circulation en 2007. Elle est maintenant uniquement réservée aux cyclistes pour une descente de 63 km et 3500m de dénivelé et c'est ce qu'on a fait aujourd'hui!



Donc départ ce matin en mini-bus pour nous amener au point le plus haut à 4700m d'altitude. L'agence nous fournit tout l'équipement de sécurité: casque intégral, protections coudes et genoux, vêtements coupe-vent et bien sûr les vélos. On a choisi le haut de gamme avec freins à disques et double suspension pour plus d'assurance car on n'est pas des férus de mountain-bike mais toutes les agences assurent que la route est accessible à toute personne sachant faire du vélo. On fait connaissance avec le reste du groupe, on est 8 au total. Il y en a 5 qui sont des accros du vélo dont 2 couples qui traversent l'Amérique du Sud en deux-roues! Ok, eux ils iront devant. Moi j'ai déjà prévenu que j'irais derrière. Et il y a un Anglais qui fait mine de vouloir la jouer prudent avec nous.



C'est parti pour la première partie bétonnée qui permet de prendre en main le vélo. On descend tous assez vite même si le peloton de tête se détache déjà. Il y a beaucoup de vent, il faut bien maintenir la trajectoire. Par moment on doit même doubler des camions mais les instructions des 2 guides sont très claires et prudentes. Il y a juste une fois, alors que le guide juste devant moi vient de faire signe d'y aller, j'accélère pour doubler mais là il change d'avis et fait signe de ralentir. Je dois freiner un peu brusquement et j'ai la roue arrière qui a un peu dérapé. Alex qui était derrière moi a eu plus peur que moi et je connais maintenant la sensibilité de mes freins. On fait une première pause-snack: bananes, yoghourts et barres de chocolat et on repart pour le dernier bout de la route bétonnée. Juste avant la fin on doit faire une petite déviation de 100m dans le gravier car on n'a pas le droit de passer dans un tunnel. Panique à bord, je ne sais pas rouler dans le gravier! Je patine dans tous les sens, je n'ai aucun contrôle sur mon vélo et je crève de trouille. Punaise, j'espère que la partie non bétonnée ne sera pas aussi galère que ça sinon je suis sacrément mal barrée...



On quitte la partie bétonnée pour entrer sur la vraie route de la mort. Je suis rassurée, bien que rocailleuse, elle est assez tassée et en roulant dans les sillons des voitures c'est plus facile. Mais alors la vache, ça secoue! Je me prends toutes les secousses dans les avants-bras et comme le vélo n'est pas super bien adapté à ma taille, je n'arrive pas à surélever les fesses de la selle pour amortir les chocs. Petit à petit et grâce aux conseils d'Alex je prends un peu plus confiance et je commence à apprécier le paysage. C'est quand même de la folie où ils sont allés planter cette route! Les guides prennent plein de photos et de vidéos du groupe pendant la descente et je papote aussi un moment en route avec une allemande qui a fait son Erasmus à Marseille et qui est toute contente de pratiquer son français et de profiter du paysage en allant à mon allure. On fait une 2ème pause-snack avec des sandwichs. L'Anglais constate les dégâts car ce grand malin a voulu faire le fier en allant avec le groupe des pros et il est tombé! Heureusement à un endroit où il ne risquait pas de tomber dans le vide mais il a quand même de belles égratignures. Moi ça me va très bien d'être la dernière, j'ai la voiture de sécurité juste derrière moi et Alex me tient compagnie en profitant de faire quelques photos. Par contre je commence à avoir vachement mal aux doigts à force de freiner mais apparemment tout le monde souffre des paumes, mêmes les pros.



On repart sous une petite pluie fine, on redouble de prudence pour ne pas glisser. A vélo, la route est franchement assez large mais si tu chutes avec de la vitesse le ravin n'est jamais loin. Au fur et à mesure qu'on descend, la pluie cesse et la température commence à monter. On fait une dernière pause pour enlever quelques couches (sauf l'Anglais, je me demande bien pourquoi...). A ce moment je commence vraiment à fatiguer des bras et je ne sens plus mes doigts à force de freiner. Je m'encourage pour le dernier bout et je pars avec un peu d'avance sur le groupe, de toute façon ils me rattrapent assez vite. Et malheureusement pour moi le pire tronçon était pour la fin! C'est même plus des cailloux sur la route, c'est des rochers à franchir. Les secousses sont encore plus violentes sur les bras alors que je suis déjà à bout de forces... Je vois bien qu'on est bientôt en bas mais plus je fatigue et plus je fais des conneries. Avant-dernier virage, j'ai glissé et j'ai couché le vélo en me rattrapant sur les pieds. J'en peux plus, impossible de remonter dessus. J'ai fini les derniers 30 mètres à pieds avec les nerfs en pelote mais je l'aurais quand même terminée cette route de la mort!



A l'arrivée c'est dîner-buffet dans un restaurant avec piscine mais on n'a pas beaucoup de temps pour en profiter car on a 3h de route pour retourner à La Paz. On sera de retour à l'hôtel à 19h30.



Bon, maintenant qu'on en est revenus sains et saufs on peut vous dire qu'on a failli annuler notre réservation. On savait que la route est dangereuse mais toutes les agences s'accordent à dire que c'est ouvert à tout le monde. Maintenant que je l'ai faite, je peux le dire: c'est pas vrai! Franchement elle est épuisante physiquement pour quelqu'un qui n'a pas l'habitude du mountain-bike et le dernier tronçon est hyper technique. L'autre jour, quand on a passé la journée à l'aéroport on a rencontré un couple d'allemands qui venait de la faire et qui ont eu une très mauvaise expérience: dans un autre groupe, le guide s'est trop approché du ravin pour laisser passer une voiture qui montait et il s'est tué en tombant! Ils ont dû rapatrier son corps dans leur bus!! Car bien que la route soit fermée à la circulation, il y a encore quelques voitures qui montent. Dans notre cas, on en a croisé 2 mais dans des lignes droites bien larges. Et dernier point, notre guide dans la jungle Aurelio, ses parents sont morts dans un bus qui est tombé dans le ravin avant que la route soit fermée! Franchement, on a monstre hésité à annuler mais comme on avait quand même envie de la faire et qu'on avait déjà payé... Tout ceci explique pourquoi je l'ai faite à 2 à l'heure! Mais maintenant je peux dire que j'ai survécu à la route de la mort!


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