Mojito

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Écrasez beaucoup de feuilles de menthe sur du sucre, ajoutez du rhum et de l'eau gazeuse, voilà la base d'un Mojito. Boisson nationale des touristes à Cuba, à consommer de préférence avec un chapeau en paille acheté sur place.

Pourquoi vous parler de ça? Partis depuis bientôt 7 ans du Québec, l'un des objectifs était de visiter Cuba à bord de notre bateau. Nous y avons mis du temps, mais nous venons d'y passer 2 mois et demi bien agréables.

Notre parcours 2014-2015, se sont 7 devises différentes à part du dollar canadien, près de 3000 miles nautiques en 12 pays.

Partis de la Grenade en novembre 2014, nous avons revisités Bequia, Sainte-Lucie, Martinique, Dominique, Guadeloupe, Saint-Martin, Puerto Rico, République Dominicaine, Haïti, Jamaïque et finalement Cuba.

Les îles françaises et Puerto Rico nous ont permis de provisionner sérieusement en prévision de Cuba. C'est à Puerto Rico que nous avons rejoint Aline et Luc du voilier québécois Océana 1 pour le reste de la route vers Cuba.

Pour Haïti, nous n'arrêtons qu'à un seul endroit : Île-à-Vache. Le reste du pays peut être très dangereux pour les touristes. Île-à-Vache est très isolée, pas d'électricité ni eau courante, les gens vivent très simplement. Ils sont très attachants, presque collants, exemple ce jeune qui arrive la première journée

-Lui : Je viens pour la lessive

-Nous : Quelle lessive?

-Lui : Je peux faire votre lessive.

-Nous : Nous n'en avons pas pour le moment, nous allons y repenser.

Le lendemain...

-Lui : Je viens chercher la lessive.

-Nous : Nous avons dit qu'on en avait pas pour le moment.

… et tous les jours pendant une semaine...

Gare à ceux qui cèdent. Ils font sécher sur de la clôture barbelée. Plus simple que les épingles à linge, mais c'est dur sur la lingerie et les bas de nylon.

Plusieurs autres Haïtiens viennent jour après jour nous offrir leur service.

Le gouvernement d'Haïti construit présentement un aéroport et une route sur l'Île-à-Vache, puis éventuellement des hôtels. Le but est de relancer le tourisme à Haïti. Espérons que la criminalité ne suive pas les niveleuses.

Puis nous sommes traversés en Jamaïque, une première pour nous. Nous sommes arrivés le 6 février 2015, anniversaire de naissance de Bob Marley. Imaginez la musique. Nous pensions voir des rastas partout, mais ils sont plutôt discrets et peu nombreux sur la côte nord. Nous pouvons quand même sentir l'herbe nationale un peu partout. Les gens sont accueillants, nous nous sentons en sécurité. Mais comme partout, mieux vaut être sur le bateau le soir. Nous avons séjournés principalement dans les ville d'Ocho Rios et Port Antonio.

Nous quittons finalement la Jamaïque le 16 février avec nos copains d'Océana 1. Une petite nuit de navigation et nous voici dans les Jardins de la Reine, centaine d'îlots inhabités mais bien pourvus en langoustes. Nous rencontrons quelques pêcheurs isolés. Ceux de Cayo Cuervo sont particulièrement intéressants, ils pêchent la crevette. Contre une petite bouteille de rhum et 2 bières, nous obtenons un gros sac de crevettes et quelques poissons bien frais, miam, miam. Après 14 jours de vagabondage, nous arrivons enfin à la ville de Cienfuegos où nous complétons nos formalités d'entrée à Cuba. Les représentants des autorités, soit la Santé, l'Agriculture, l'Immigration, les Douanes etc. sont tous très polis, professionnels et très organisés.

Nous profitons de notre séjour à Cienfuegos pour visiter et nous ravitailler. Le marché de fruits et légumes est bien pourvu et pas cher. Ananas à 0,40$, des choux énormes à 0,50$ etc. Par contre les pommes de terre et les œufs s'achètent sous le manteau dans la rue, interdit d'en vendre au marché. Pour la viande faut être tolérants. On ne trouve généralement que du porc. Les bêtes sont dépecées sur place et les morceaux suspendus à des crochets ou sur le comptoir. Aucune réfrigération, mais c'est frais coupé. Les mouches témoignent de la fraîcheur, mais nous avons priorité sur elles. Pour nous rendre au marché, l'autobus coûte 5 sous. Nous dînons dans un resto local, porc et frites pour 1$ chacun. Fait cocasse, la deuxième fois que nous y avons dîné, ils nous demandent 4$ chacun. Ils ont eu un cours accéléré d'espagnol sauce québécoise et tout est rentré dans l'ordre.

Nous avons laissé le bateau à Cienfuegos quelques jours pour aller visiter les villes de Trinidad et la Havane.

Trinidad est une très vieille ville bien conservée, les cubains y sont toutefois moins nombreux que les touristes.

La Havane, immense ville est aussi envahie par les touristes, mais garde son charme et son authenticité. Il faut y aller avant que les MacDo arrivent.

De retour au bateau à Cienfuegos, nous quittons vers la région de Cayo Largo. Ici, plage de sable blanc et touristes de la même couleur. Nous avons même accès à l'internet, aussi rare à Cuba que les pommes de terre. 8$ de l'heure, ce n'est pas le moment de consulter son horoscope.

De Cayo Largo, nous nous dirigeons vers Isla de la Juventud (Île de la jeunesse), plus grande île des côtes de Cuba. En chemin, nous nous arrêtons à plusieurs cayos pour un peu de pêche à la langouste. Elles sont tellement grosses qu'on se demande qui va bouffer qui. À Isla de la Juventud, nous nous encrons devant la marina Siguanea. L'armée veille sur notre bateau, cool. Nous prenons l'autobus pour Nueva Gerona, seule ville de l'île. Environ 15 sous pour les locaux, 3$ pour nous, mais pour plus de 50 kilomètres, cela reste raisonnable. Le chauffeur, d'abord pas très locace, nous donne ensuite plein de renseignements sur le marché et la ville, il nous donne aussi un point de rencontre autre que le terminus pour le retour de 15 heures, nous ne comprenons pas pourquoi, nous sommes donc les seuls à embarquer au point convenu. Au premier arrêt, l'autobus se rempli à capacité, merci chauffeur.

La ville de Nueva Gerona est très joli et nous sommes les rares touristes dans le coin. Nous cherchons un resto, quelqu'un sort de ce qui semble en être un, nous demandons si c'est ouvert, la personne hésite, va voir et nous pouvons finalement entrer. Nous sommes seuls dans une grand pièce, puis tranquillement d'autres gens arrivent pour partager les mouches. La bouffe est très bonne, poulet, poulet ou poulet. Nous passons ensuite bien sûr par le marché pour refaire nos provisions. Nous sommes de retour au bateau fin pm pour le Mojito quotidien.

Nous contournons ensuite Isla de la Juventud et retour vers Cayo Largo. En chemin, arrêt sur Cayo Campo pour pêcher un peu. Plusieurs autres bateaux à l'ancre, nous devons partager les bons spots. Nous prenons une marche sur les sentiers de l'île habitée par des gardiens, des singes et des alligators. Nous rencontrons les deux premiers et ne voyons que des traces des alligators, c'est bien ainsi. De retour à Cayo Largo, encore un peu de plage, de vraies vacances.

C'est ici que nos routes se séparent, nos copains d'Océana 1 partent vers les Îles Caïman et le Guatemala et nous retournons vers Cienfuegos et son animation. Nous n'y restons pas longtemps, la saison avance et nous devons retourner en Jamaïque avant la période des cyclones. Nous traversons donc à nouveau l'archipel des Jardins de la Reine. À Cayo Macho de Fuera des pêcheurs viennent nous offrir des langoustes et des filets de poissons, ils ne veulent pas de rhum, mais du café et de l'huile pour cuisiner. Ils prennent finalement une petite bouteille de rhum pour ''el capitan''. Peu de temps après, ''el capitan'' arrive lui-même à la rame avec un repas chaud sur un cabaret : poisson et plantains grillés et encore plus de filets de poissons frais, il a soif ''el capitan''. Une bouteille de rhum et le voici aux anges, il va bien dormir. Puis nous continuons notre route. À Cayo Rancho Viejo, un orage se déclare. Nous sommes la seule structure haute et métallique à des milles à la ronde. Des éclairs partout et les vents sont très forts. C'est une nuit à oublier que celle-là. Les nuits suivantes sont aussi bien éclairées, signe que l'été s'en vient avec ces orages violents. C'est donc le 6 mai que nous quittons Cuba pour la Jamaïque. Une belle traversée bien venteuse nous amène à Montego Bay. Le mouillage très encombré et la ville pas très attirante. Nous ne nous y attardons pas. Nous partons donc pour Ocho Rios, vent et vagues dans le né. La ville beaucoup plus agréable et le mouillage protégé de la vague. Comme notre dessalanisateur est en panne depuis quelques semaines, un hôtelier devant chez qui nous sommes ancrés nous offre de l'eau, sympa. Et c'est en naviguant de nuit pour ses vents plus calmes, que nous arrivons finalement à Port Antonio où Desirada sera remisée au sec pour l'été. Nous serons à Sainte-Agathe au Québec tout l'été, alors n'hésitez pas à nous écrire à [e-mail] ou [e-mail].

Ne manquez pas les photos des pages suivantes.

Bon été à tous.

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Photos

République Dominicaine
Desirada devant l'île de Saona.

Haïti
Banderole pour souhaiter la bienvenue à tout le monde, joyeux noël et bonne année.

Comments

[yolande laliberté]

Bonjour, quel plaisir d'avoir de vos nouvelles...je constate que les 5 ans se prolongent. Profitez-en bien, les jeunes.....J'ai bien apprécié les bonnes nouvelles et les magnificques photos. BON ÉTÉ yoyo