San Francisco - Haight-Asbury

---

Aujourd'hui, on change d'atmosphère, on va aller à l'Ouest de San Francisco. Comme souvent le matin, le temps est nuageux, mais il devrait s'éclaircir rapidement en milieu de matinée. On va prendre le bus Sur Lombard Street, et on descend un une rue de Alamo Square. Il faut par contre grimper la rue pour pouvoir admirer les Painted Ladies, ces maisons victoriennes de différentes couleurs bordant le parc. Derrière, on voit les gratte-ciels du Financial District et la baie d'Oakland.

Le soleil a enfin percé la couche nuageuse, et il commence a faire chaud. On rejoint Haight street. C'est dans cette rue qui rejoint le Golden Gate Park que s'est déroulé le Summer of Love en mille neuf cent soixante sept, à l'apogée du mouvement Hippie. La rue a garder la mémoire de cet événement de paix et d'amour. On retrouve des magasins aux couleurs psychédéliques, des fresques murales de Jimi Hendrix, des magasins dédié à la vente et à la consommation de cannabis, qui est maintenant légal en Californie, et d'autres magasins offrant des articles népalais comme au plus beau temps des seventies.

Dans cette rue et dans les collines de Golden Gate Park, en cet été soixante sept, plus de cent mille jeunes venu des Etats-Unis et du monde entier vinrent célébrer une autre façon de vivre, faite d'amour, de partage et de musique, portant des fleurs dans leur cheveux longs comme l'a chanté Scott MacKenzie.

C'était il y a cinquante-cinq ans, le mouvement Hippie n'est plus qu'un lointain souvenir, une nostalgie d'une utopie fantasmée. Depuis la Californie a créé l'informatique, le monde s'est globalisé et la guerre du Vietnam s'est fort heureusement terminée. Il ne reste que quelques symboles, des T-shirts rappelant cet événement incroyable, des aimants à coller sur son frigidaire. Le mouvement Hippie a été absorbé par la société de consommation. Par contre, rien ne peut effacer son héritage sur l'évolution des mœurs et le grand pas en avant que ces années ont consacré.

Nous arrivons en haut de Haight street, juste à l'entrée de Golden Gate Park. Un parc gigantesque, plus grand que Central Park, qui s'étend de la Haight Street jusqu'au pacifique sur plus de cinq kilomètres. Pour le visiter, on loue des vélos et on s'élance dans les rues réservées aux vélos. Mais ce que le loueur ne nous avait pas dit c'est qu'un festival de musique commence ce jour même, une bonne partie du parc, correspondant au nord ouest est fermé par des grilles avec seulement des accès pour contrôler les billets.

On voit une multitude de jeune se diriger vers cet endroit du parc, comme aux plus beaux jours des grands concerts Hippies. De notre coté, ca nous complique un peu la ballade. après s'être arrêté au conservatoire des fleurs, on est obligé de sortir du parc et d'emprunter Fulton Street qui longe au nord, jusqu'à l'océan. On prend ensuite Martin Luther King Junior Street, l'autre voie qui traverse le parc. Par contre, revenir depuis l'océan, ça monte. Mais quand on connait certaines pente de San Francisco, on peut dire que le Golden Gate Park est "presque" plat. On s'arrête au Music Concourse, un lieu dédié à la musique et aux concerts. Il est prêt de deux heures de l'après-midi, et on aperçoit surtout le marchand de hot-dogs juste a coté. On commençait à avoir faim. 3 hot dog et deux soda bien frais nous remettent en pleine forme et on reprend les vélos.

On passe devant l'académie des sciences de Californie, juste en face du Music Concourse. n s'arrête juste prendre une photo, pour visiter un tel musée , il faut au moins une demi-journée, et comme on ne peut pas tout voir il a fallut faire des choix. Ca sera donc pour une autre fois. Avant de sortir du parc et de rendre nos vélos, on fait un tour a Hippie Hills, histoire de boucler le pèlerinage.

Nous sommes de nouveau piéton, et on remonte encore une fois Haight Street. Pres du parc, se trouve un gigantesque disquaire, Amoeba Music, il contient plus de cent mille CD, vynils, cassette et tout un tas de produits dérivés, du pins en passant par les t-shirts. On ne peut pas repartir sans un disque acheté à Haight-Asbury !

On rejoint ensuite Masonic avenue, et on monte jusqu'à Corona Height, une colline au sud de Haight Street. C'est un quartier magnifique, très ombragé, faite de maisons victoriennes typiques de San Francisco, richement décorées, peintes de trois ou quatre couleurs. Par contre ca monte vraiment beaucoup, il y a quatre-vingt mètre de dénivelé, pour une distance modeste de moins de trois kilomètres.

Mais arrivé au sommet, la vue est fantastique, on voit San Francisco, ses différents quartiers, ses rues, ses collines, la baie au fond. Par contre, on ne peut pas apercevoir le Golden Gate Bridge. On redescend du coté de Castro, le quartier gay de San Francisco. Ici les rues, les maisons sont pavoisées du drapeau arc-en-ciel. Ce quartier a été l'épicentre du combat pour les droits de homosexuels dès le début des années soixante-dix. Nous sommes au milieu de l'après midi et le quartier est plutôt calme. C'est le soir qu'il s'anime. On s'arrête boire un verre, notre coca de midi est bien loin, et marcher dans les rues en pente de San Francisco n'est pas de tout repos.

Sur le trottoir d'en face, trois promeneurs ne portant que ... des chaussures, profitent et du soleil et de la liberté offerte par cette ville incroyable.

Nous repartons en direction de Mision Dolores Park. c'est une grand parc au bord du district de Castro, ou les Franciscains viennent faire du sport, se reposer, se rassembler aussi, pour des concerts ou des événements. Il y a en effet beaucoup de monde qui profitent du soleil, lisent, jouent au frisbee, ou juste discutent entre amis. Juste avant de rentrer dans le parc, on passe devant une maison bleu rendu célèbre par Maxime le Forestier. Comme il se doit, on immortalise notre passage sur ce petit coin de patrimoine tricolore.

On reprend le bus pas loin de Misión San Francisco de Asís, une église de style espagnol datant de la fin du dix-huitième siècle.

On est un peu fatigué ce soir, nous avons fait une bonne marche et testé "l'ascension" des collines de San Francisco. Nous retournons dans le premier restaurant italien que nous avions fait a notre arrivée, pour de très bonnes pâtes, qui sonnent comme la récompense de cette journée.

---