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Ça y est : dans moins d’une semaine, je m’envolerai en direction de l’Afrique, ou plus précisément de Kigali, Rwanda. Ce sera mon deuxième passage sur ce continent oublié, mais inoubliable, et la première étape de mon périple d’un an qui me mènera à travailler deux mois à l’hôpital universitaire de Butare, une ville du Rwanda, ainsi qu’à d’autres hôpitaux rwandais, puis en Écosse pour 6 mois, et pour le reste… on verra !
Il me reste donc une semaine pour tout préparer, faire mes valises, finaliser les achats de dernière minute ainsi que tester le fameux Lariam qui est censé donner des cauchemars et autres troubles psychotiques. Une semaine aussi à profiter de tous les petits conforts de la vie occidentale : l’eau chaude et les lits propres, la technologie à portée de main, l’immense variété de fruits et légumes provenant des quatre coins du monde. D’ailleurs, c’est la première fois que je réalise que cette expression doit dater de l’époque où les gens pensaient encore que la Terre était plate. La croyance a été remplacée, mais les paroles ont été conservées. Lorsque cette expression fut utilisée pour la première fois, la personne qui l’a dite était persuadée que si elle voguait très loin sur l’océan, elle atteindrait un immense précipice et tomberait dans des abysses sans fond.
Bien que naïve, cette idée représente bien les voyages, où tout au moins celui que je m’apprête à entreprendre. Une chute vers l’inconnu, enivrante, certes, mais également un peu effrayante. J’ai tout laissé derrière moi : l’appartement, les interminables études en médecine, pour plonger dans cette aventure dont je rêvais depuis toujours, mais que je n’avais jamais réussi à saisir.
À partir de maintenant, tout peut arriver, les possibilités sont infinies.
Tiens, j’ai utilisé le mot partir. Curieux. Car, finalement, tout se résume à cela. Je voulais partir, le plus loin et le plus longtemps possible. Dans les derniers mois, lorsque je parlais de ce projet à ma famille, j’obtenais systématiquement la même réponse. Partir ? Mais où ? Et surtout pourquoi ? Intéressante, mais épineuse question. Pourquoi ressens-t-on le besoin de partir en voyage ? Et surtout, pourquoi moi. Je ne m’y étais jamais attardé. Qu’est-ce qui me pousse à partir ? Partir à l’aventure, partir pour découvrir ou partir pour fuir ? Probablement un peu de tout cela et rien à la fois.
En général, je n’ai jamais compris pourquoi je faisais les choses que j’ai accomplies et celle-ci ne déroge pas à la règle. Je pars, un point c’est tout. Ne cherchez pas un sens ou une justification. Et je me laisse le luxe d’en découvrir une, peut-être, au gré de mes pérégrinations.
Au bout du compte, je crois que de toutes les expressions contenant le mot partir, ma préférence va à «partir pour mieux revenir». Revenir la tête remplie d’expériences, de sagesse. Revenir en sachant que tout aura une nouvelle saveur, que rien ne sera plus comme avant, car nous avons été trop bouleversés par notre expérience, trop changés. Est-ce que voyager serait avant tout une métamorphose ?
Mais le retour n’est pas pour tout de suite. Une très longue route s’étend devant moi avant que j’y songe à nouveau. Chaque voyage commence par un pas et je marche déjà sur le chemin.
Adieu Québec, bonjour l’Afrique !
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Marie-Andrée
non-member comment
Bonnes découvertes
Chère Isabelle, Nous suivrons tes pérégrinations avec énormément d'attention et d'affection. Ce qui te pousse à "partir" est inconnu et peut-être la réponse apparaîtra pendant le voyage. Je crois que ce qui est le plus important c'est que tu oses, que tu ailles voir ce qui t'attend là-bas, que tu répondes à cet appel qui t'invite si fort. Malgré la distance nous serons de ceux qui t'attendent et t'appuient. Nous admirons ton ouverture sur le monde. Nous admirons aussi l'amour de tes proches qui, malgré une inquiétude fort compréhensible, t'accompagne dans cette grande et belle aventure.