Advertisement
Louisbourg
À l'approche de la forteresse. Sydney, Nova-Scotia, 2 juillet
Une visite à Louisbourg est un formidable voyage dans le temps et approcher cette ville fortifiée dans les brumes du petit matin rend la chose encore plus singulière. L'histoire du lieu témoigne de la dure et sanglante relation entre Français et Britanniques en Amérique au dix-huitième siècle, car nous sommes ici au cœur des luttes territoriales qui marquèrent cette partie du pays. Revenons en arrière; depuis l'installation de Champlain à Québec en 1608, les Français contrôlent ce vaste territoire qu'est la Nouvelle-France et qui inclut les actuelles provinces canadiennes de l'Atlantique. En 1713, à la fin de la Guerre de succession d'Espagne, le traité d'Utrecht fait passer l'Acadie et Terre-Neuve aux mains des Britanniques, ne laissant aux Français que l'île Royale (aujourd'hui île du Cap-Breton) et l'île Saint-Jean (aujourd'hui île du Prince-Édouard) dans cette région du continent. C'est à ce moment que les Français s'installent à Louisbourg, le site étant stratégique par sa proximité avec les bancs de pêche à la morue ainsi que sa localisation sur l'Atlantique pour la protection de Québec face à la flotte anglaise, et en feront la capitale de l'île Royale en 1718. On y entreprend alors la construction de la
Louisbourg
On y entre par la grande porte! forteresse dans le plus pur style Vauban, ce génial architecte militaire qui avait œuvré sous Louis XIV quelques décennies plus tôt. Remparts, batteries et bastions encerclent une ville dont la population se chiffrera à 4000 âmes dans les années 1740, soit la seconde en importance après Québec. Les Britanniques voyaient évidemment d'un très mauvais œil cette présence française au cœur de l'Acadie et une première expédition viendra assiéger et conquérir la forteresse en 1745. La victoire anglaise sera toutefois assombrie lors de la fin de la Guerre de succession d'Autriche trois ans plus tard car le traité d'Aix-la-Chapelle redonnera Louisbourg aux Français. La Guerre de Sept ans viendra toutefois mettre un terme aux ambitions françaises en Nouvelle-France et c'est sous les ordres du général Amherst qu'une seconde expédition britannique viendra à nouveau prendre la ville en 1758, puis la détruire deux ans plus tard. Il faudra attendre le vingtième siècle pour que Louisbourg suscite à nouveau l'intérêt; classée monument historique en 1906 (à ce moment, Louisbourg est un champs de ruines), puis parc national en 1940, la forteresse sera reconstruite à l'identique entre 1960 et 1980. Près du quart de la ville fut ainsi rebâtie dans un gigantesque chantier qui
Louisbourg
Un timide soleil salua notre arrivée... mobilisa archéologues, historiens, architectes, maçons, forgerons et même les mineurs de la région mis au chômage avec le déclin de l'industrie du charbon. Aujourd'hui, près de 100 000 visiteurs parcourent le site chaque année et des dizaines de figurants animent le site avec sourire et bonhomie, faisant d'un passage à Louisbourg une expérience hors du commun. En un mot, vous l'aurez compris, j'ai adoré! Je me dirige maintenant vers les Highlands du Cap-Breton. Tourlou! ;^)
Advertisement
Tot: 0.093s; Tpl: 0.016s; cc: 14; qc: 28; dbt: 0.0618s; 1; m:domysql w:travelblog (10.17.0.13); sld: 1;
; mem: 1mb