Voile sans vent et regate

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Geo: 39.3084, 3.00905

Il n'est pas 9 heures quand l'annexe du voilier voisin dépose à notre bord le mécanicien sensé réparé notre pauvre moteur. Il apparait rapidement que la mission ne sera pas portée à bien, mais nous auront au moins un mécanicien à bord pour notre navigation vers Palma, ce qui soit dit en passant n'a pas un intérêt extraordinaire.
Pour une raison peu claire, le loueur nous demande de faire le plein d'essence avant de rentrer à Palma. Nous commençons donc par faire route vers Colònia de Sant Jordi ou nous attendons patiemment notre tour à la pompe pour ajouter les quelques litres consommés la veille. Le moteur, qui tourne avant de chauffer, nous rend encore service pour les manœuvres.

Il est presque midi quand nous mettons finalement les voiles vers Palma. Les voiles, ça veut dire le génois et la grand-voile un peu réduite car une petite déchirure est remarquée à son sommet ! Il fait beau temps pour l'observation des cachalots... Mais par spécialement pour la voile, le vent du sud est discret. Nous suivons un cap ONO sur une dizaine de milles, et nous flirtons avec les 4 nœuds, nous utilisons quelques minutes encore le moteur avant que le mécanicien ne démonte l'échangeur thermique. Passé le Cabo Blanco, nous virons au nord,

Le vent dans le dos, nous voguons joyeusement à plus de 2 nœuds... Et il reste 12 milles jusqu'à Palma. Tout le monde nous dépasse, à bâbord comme à tribord, tous semblent curieusement avoir un moteur fonctionnel. La baie de Palma est couverte de voiles, ça doit bien souffler là-bas ! Ou pas... Nous sommes en pleine Coupe du Roi, une semaine d'importantes régates internationales courues par des navires un peu plus performants que le nôtre et au gréement plus adapté aux condition météo. Mais le vent monte un peu quand même et nous dépassons les 3 nœuds, ça ne défrise pas encore, mais avance quand même l'heure prévue d'arrivée au port.

A la fin du repas de midi (celui qui se mange après 15 heures), le spectacle se rapproche et nous commençons à voire de belles embarcations toujours moins loin... Puis encore plus près... Jusqu'à ce que nous nous trouvions, sans grande priorité, devant un groupe de 51 pieds (un de plus que nous), aux premières loges pour assister aux manœuvres et les voir passer à la proue et à la poupe de notre embarcation, ouahou ! En plus de l'action des équipages, les craquements bruyant se faisant entendre lors des changements de direction nous donne une bonne idée des forces en action dans ces voiliers de compétition. Cela ne laisse personne indifférent

Nous remercions notre capitaine, ex-régateur et au clair des modes de course, pour le spectacle bien involontairement offert. Le calme revenu, nous apercevons encore furtivement quelques dauphins avant d'arriver près de l'entrée du port de Palma. Nous sommes sur le point d'y entrer quand "POOOOOIIIIIIMMMMMMP !" la sirène du Costa Fascinosa retentit, annonçant un départ imminent. Une seconde d'hésitation et nous poursuivons notre route, brulant la priorité, accompagnés de nouveaux coup de sirènes, nous avons finalement bien le temps de passer avant que le bâtiment ne se mette lentement en mouvement.

Dans le port, nous sommes rejoint par un canot de sauvetage (enfin, pas vraiment, mais la fonctionnalité s'en approche), alors qu'un pilote saute à bord, le loueur nous pousse jusqu'à la place d'amarrage... Si l'opération semble dirigée par des pros, elle n'est ni si évidente, ni sans dommage, une poussette un peu forte lors du dernier virage enverra l'étrave contre le coin d'un quai en bêton. Ce n'est pas notre bateau et pas de notre faute, mais ça fait mal quand même.

Il est 19:30 quand le "Blue Island" est amarré, après avoir certainement remporté la régate en catégorie "50 pieds touriste et génois" !

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