Shirakawago et le lavabo

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Classé au patrimoine mondial de l’Unesco,Shirakawago, ce village aux maisons traditionnelles au toits pentus de chaume de style « gasshô-zukuri » accessible en bus seulement dans les alpes japonaises constitue un passage obligé entre Takayama et Kanazawa. Le village compte environ une centaine de maisons de ce type où des familles entières vivaient sur plusieurs niveaux se livrant à toutes sortes d’activités dont l’élevage du ver à soie auquel on s’adonnait au cinquième étage dans les combles.Inutile d’ajouter que tous les membres de ces familles étaient élevés dans la soie (Ok,Ok elle est facile, j’en conviens.

Au rez de chaussé on entretenait constamment un feu de foyer servant autant à chauffer les étages qu’à protéger l’ouvrage des incendies; comme quoi il faut toujours combattre le feu par le feu.

Plusieurs de ces maisons sinon la pluspart se sont, aux cours des années, transformés en boutiques où on vend toutes sortes de choses y compris des cochonneries pour la belle mère comme disent nos mexicains aux québécois dont ils reconnaissent l’accent. D’autres sont devenues des « minshukus » et ryokans " et un grand nombre comme il fallait s'y attendre ont viré en restaurant.

Comme il faisait chaud et humide lors de notre visite des lieux il a fallu bien s’hydrater et comme chacun le sait qui s’hydrate bien urine bien d’où la nécessité de s’arrêter à intervalles reguliers pour libérer sa vessie dans un endroit approprié et non dans le premier fossé venu histoire de ne pas indisposer nos amis japonais dont la pudeur est particulièrement sensible.

Aussi, vers 1h. nous nous arrêtames à un « pit stop » pour effectuer une vidange et un remplissage simultanés joignant ainsi le soulagement de la libération et la satisfaction de » l’empifrage » Afin de procéder dans l’ordre je me dirigeai vers la toilette unisexe de l’établissement dont la porte coulisante refusa d’abord de s’ouvrir pour la bonne raison qu’elle n’était pas coulissante mais suspendu à des pentures lui permettant de s’ouvrir en tirant ce qui d’ailleurs faisait l’objet d’une notice bien en vue sur sa face extérieure.

Une fois à l’intérieur de l’habitacle je me retournai pour verrouiller la porte. Un peu de privauté dans ces moments facilite toujours l’évacuation des « humeurs » comme disait Molière dans le Malade imaginaire. Après avoir procédé à une minutieuse inspection de la porte je dus me rendre à l’évidence qu’il n’y avait pas de loquet pour en assurer la fermeture. Voyant que je devrais faire sans, je jetai un regard furtif à l’intérieur pour repérer l’emplacement des installations; en un rien de temps je localisai l’urinoir, tout blanc, tout mignon, un peu petit et très haut juché (surtout considérant la grandeur des japonais). La chasse d’eau m’intrigua aussi un tentinet,localisée dans le haut, orientée vers l’intérieur et actionnée par une poignée semblable à un robinet?

Mais bon assez tergiversé me suis-je dis, " Marcello, dégaine Po Paul, ouvre les vannes et pisse

au plus criiiiii t’est pas tout seul et t’as pas que çà à faire »

M’étant convaincu du bien fondé et de la pertinence de ma réflexion je m’exécute en tournant tout même un peu le dos à la porte (sait-on jamais)

Mais voilà ,alors que j’ai à peine amorcé l’opération la porte s’ouvre à la vollée et m’apparait une « geisha »toute blanche et menue dans son kimono tout aussi blanc parsemé de fleurs de lotus qui sursaute en m’apercevant de dos(vous imaginez si elle m’avait vu de face?!:?) et amorce un repli « very presto » en égrenant une série de sorry, sorry, sorry, tout en gloussant la main sur la bouche.

Soulagé à plus d’un point de vue je retourne à notre table pour m’apercevoir que ma « geisha « qui m’observe du coin de l’œil avec sa bande de copines se marrent sérieusement et de toute évidence à mes dépens.

La petite avec sa robe à fleurs de lotus a l’air de bien s’amuser depuis qu’elle m’ a surpris en train de pisser dans l’urinoir

Quel urinoir me demande SoSo?

Eh bien celui a gauche tout de suite après la porte

Celui qui ressemble à un lavabo me dit-elle avec l’ air narquois de celle qui sait quelque chose que j’ignore

Ooooooouuuuuuui que je fais un peu sceptique

C’est que ton urinoir n’est pas un urinoir mais un lavabo;si tu t’étais donné la peine d’observer un peu mieux tu aurais remarqué les deux sections une avec un urinoir et l’autre avec une toilette qui se trouvaient de part et d’autre de l’entrée.

« Ciarge que je m’écris tout bas,j’ai pissé dans le lavabo??!!! Mais rien ne va donc jamais m’arrêter

Je ne sais pas trop pourquoi mais à ce moment précis il me vient à l’esprit ce roman de Boris Vian écrit il ya des lustres qui avait pour titre

« J’irai cracher sur vos tombes » et je me dis que si jamais je devais écrire un roman policier il s’appellerais

« J’irai pisser dans vos lavabos »

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Comments

[Eas]

Marcel en vadrouille!
Marcel , l'urinoir et la geisha; voici le titre de ton nouveau roman! Ton histoire nous a fait "pisser" de rire! Bonne continuation...