Le Sud du Rajasthan : Bundi et Chittaurgarh


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August 11th 2010
Published: August 11th 2010
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BundiBundiBundi

Photo trouvee sur internet

Agra Fort Station



En attendant mon train pour Bundi, j'ai contemple la gare d'Agra Fort. Assez typique en son genre, il y a plusieurs quais relies par une passerelle. Celle-ci est empruntee par des passagers, des chiens, et des singes (qui preferent se promener sur le toit de la passerelle). Nombre de passagers preferent limiter leurs efforts et traversent donc les voies, preference qu'ils partagent avec les chiens, les chevres, et les vaches (qui ne montent pas sur les quais).

Les gares indiennes ne sont jamais vides: il y a toujours des passagers qui attendent et des individus ou des familles qui dorment par terre, devant ou a l'interieur de la gare: l'eclairage et le fait que le sol de la gare est sureleve en font un lieu relativement a l'abri des dangers humains et naturels.
Avant l'arrivee de chaque train les coolies, reconnaissables grace a leurs chemises rouges et parfois leurs turbans, chargent des charrettes de paquets, puis poussent et tirent ces charrettes jusqu'a l'endroit ou est sense s'arreter le wagon "baggages".

Il y a toujours sur les quais un petit groupe de femmes, ou au minimum des familles, et je choisis en general d'attendre pres d'elles,
ChittaurgarhChittaurgarhChittaurgarh

Photo trouvee sur internet
ce qui m'evite d'avoir trop de "Hello, how are you?" ou de "From country?"de la part d'hommes ou garcons qui sont sur le meme quai.

L'avantage des endroits relativement plus touristiques c'est que les locaux sont habitues a voir des occidentaux. Quand je me suis reveillee a Kotta, grosse ville industrielle avant Bundi, ou notre train a marque une heure d'arret, il y avait sur la banquette inferieure en face de la mienne 7 garcons/ jeunes hommes qui regardaient vers le haut... autant dire que j'ai pris mon sac et suis partie finir ma nuit dans un compartiment ou il y avait une famille qui m'a chaleureusement accueillie. Meme si ce n'est pas mon premier voyage en Inde je continue a trouver desagreable d'etre devisagee ou fixee par des inconnus. C'est pour ca (et uniquement pour ca bien sur) que je ne pourrai jamais etre une star de cinema...

Bundi



Arrivee a Bundi, alors que je negocie ferme avec un rickshaw debarque un couple qui me propose de negocier a 3. Chose dite chose faite et nous voici a partager un auto-rickshaw. La visite comparative des hotels a 3 permet egalement de trouver le meilleur rapport qualite-prix et nous voici installes dans un charmant haveli. L'hotel est tout en hauteur avec des chambres distribuees autour d'une cour carree. Au 4eme etage, sur la terrasse, il y a un petit restaurant ou nous commandons un petit dejeuner bien merite. Aida et Oriol sont catalans, et nous echangeons en anglais (quand notre hotesse est la), en espagnol, et un peu en francais (ces 3 langues en commun ont ete d'un grand avantage lors des negociations) .

Notre hotesse, Anita, est Sikh. Les hommes Sikh sont faciles a identifier avec leurs barbes et leurs turbans, mais les femmes sont habillees exactement commes les hindoues. La religion Sikh, apparue au XVeme siecledans une region qui avait connu l'Hindouisme et l'Islam, est une religion monotheiste. Lors de la Partition de l'Inde en 1947, le Punjab fut traverse par la frontiere Indo-Pakistanaise et de terribles massacres y eurent lieu. Anita nous explique que sa famille est arrivee a Bundi apres la Partition. "Il y a 20 autres maisons Sikh a Bundi" "Maisons ou personnes?" "Maison. Chaque maison a en moyenne 25-30 membres, certaines ont 80-100 personnes". Il s'agit donc de familles entieres qui ont fuit les massacres pour s'installer dans cette petite ville paisible.

Bundi est surplombe par un fort et un palais dont les peintures murales sont la raison pour laquelle j'ai choisi de faire halte dans cette ville. A l'entree du palais, un garde sur une chaise. Dans le palais un autre garde allonge sous une petite coupole a l'ombre. Dans chaque piece des panneaux rappelant de ne pas toucher les peintures et de ne pas utiliser de flash. Je me perds devant ces peintures d'un niveau de detail miniaturiste mais qui sont etalees sur des murs entiers. Une famille indienne entre dans une salle ou je me trouve. Le pere avance, claque sa main sur une partie de la peinture comme s'il s'etait s'agit d'une vache et declare "Belle peinture!" avant de faire demi-tour avec toute la famille... J'oscille entre l'enervement, le desespoir, et le fou rire tellement cette scene est caricaturale et en meme temps symbolique de la maniere dont les indiens traitent leur patrimoine culturel.

A moins qu'il y ait une fouille a l'entree et des gardes attentifs tous les 50m, les indiens jettent tous leurs detritus par terre, comme ils le font dans la vie de tous les jours: les palais ou forts historiques ne sont pas consideres differemment des gares ou de la rue: ce sont des espaces publics. Certains endroits superbes sont couverts de graffitis, au point qu'il est maintenant interdit de penetrer dans l'enceinte du Taj Mahal avec de quoi ecrire (ce qui n'empeche qu'il y a des graffitis jusqu'a l'interieur du mausolee)

Apres cette visite culturelle je me suis octroyee une petite sieste et un bon massage d'une heure: il faut prendre soin de soi quand on voyage...

Chittaurgarh



Ce matin j'ai pris un train pour Chittaurgarh, ville que je souhaitais visiter dans la journee en deposant mon sac a dos a la consigne de la gare. Un bon dejeuner et je negocie avec un chauffeur d'auto-rickshaw qu'il me conduise dans tous les sites, attende, puis me ramene a la gare. Je suis obligee d'avoir recours a ce moyen de transport car le fort qui surplombe la ville est a 6 km de la gare dont 1 km de montee en passant sous les 7 portes. Le fort lui-meme ceint le plateau et fait 5 km de long et 1 km de large (a peu pres 13 km de circonference.

Datant probablement du VIIeme siecle il fut l'objet d'apres batailles entre Rajputs et musulmans. Lorsque les Rajputs savaient la bataille perdue, les femmes et les filles de la ville s'immolaient sur un immense bucher plutot que de tomber entre les mains ennemies. Les hommes attendaient que le bucher soit consumme, se couvraient le visage des cendres qui restaient, et partaient pour leur derniere bataille. Ce sacrifice supreme ou "Jauhar" etait pratique dans tout le Rajasthan, a Jodpur comme a Jaisalmer et est pour les habitants et guides une source de fierte... Il faut dire que le "Sati", c'est a dire l'imolation d'une veuve en meme temps que son mari mort, est une pratique hindoue qui a la vie dure. Malgre les efforts des empereurs Moghols puis des anglais qui ont interdit le Sati, des veuves de tous les ages ont continue a etre brulees vives aux funerailles de leurs marris. Suite a un sati en 1987 qui a fait grand bruit car des versions conflictuelles ont circule sur la reelle volonte de la jeune femme de 18 ans qui a fini dans les flammes, l'Etat a poursuivi la famille du marri (qui a allume le bucher) et des politiciens qui ont glorifie l'acte de cette jeune femme. Tous les accuses ont finalement ete aquites en 2004 et il y a depuis eu d'autres cas de Sati. Ce voyage acheve de me convaincre, si j'avais encore un doute, de la chance que j'ai d'etre nee femme en Europe au XXeme siecle!

Arrivee a Udaipur



Hier soir j'avais passe un petit coup de fil a un hotel d'Udaipur, pour eviter de faire la tournee des hotels de nuit, et j'avais reserve une chambre pour etre sure de ne pas etre prise de court dans cette ville assez touristique. J'en avais profite pour demander le prix d'une course en rickshaw depuis la gare. "entre 50 et 75 roupies". A mon arrivee a la gare un conducteur me demande gentiment (par rapport au standard qui est plutot de crier) si j'ai besoin d'un touk-touk. Je lui demande le prix de la course. "50 roupies" Je reste bouche bee. Normalement face a un touriste blanc la pratique est de commencer par au moins le double du prix. "d'accord!". C'est la premiere fois que je grimpe dans un auto-rickshaw sans la minute de negociation prealable et c'est tres agreable! Il me donne des points de repere dans la ville et m'emmene directement au bon hotel sans essayer de me convaincre d'aller dans un hotel ou il a une commission. Du coup je lui propose d'aller chercher Aida et Oriol qui arrivent demain par le train de nuit et avaient prevu de me retrouver a Udaipur.

Ce soir j'ai dine avec vue sur le lac, son palais-ile illumine, et j'ai hate de partir visiter demain matin. Demain soir je pars prendre un cours de cuisine indienne...

Bonne fin de semaine a toutes et a tous!



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11th August 2010

merci
j'ai découvert ton blog par hasard et j'en suis fan j'ai dévoré celui de ton dernier voyage et celui-ci et maitenant je reçoit avec plaisir l'annonce de chaque nouvel article
11th August 2010

What the hell of a country is that?
Chère Anne, Je lis le récit de tes exploits par dessus l'épaule de la maharani de Soullanspur et suis atterrée: il n'y en a que pour les trains, les musées, les forts; parfois quelques chameaux blatèrent, les singes hurlent (comme dans le jardin voisin à Versailles), les vaches jouent les divas...Mais, jamais, JAMAIS, on n'y parle des CHATS. Heureusement qu'ils sont végétariens tes Indiens, car je craindrais le pire. Miaou!
11th August 2010

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Found in "the Economist": Indian business: Succeeding a success The Tata group looks for a successor to Ratan Tata, its brilliant chairman. Si tu veux que je t'écrive un mot d'excuses pour Stan... BISOUS. M de S.

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